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  • Paroles de taxis et VTC

    Paroles de taxis et VTC

    ECO MOTORS NEWS a posé une série de questions à huit chauffeurs de taxis et VTC qui roulent en 100 % électrique afin de savoir ce qu’ils pensent de cette expérience… ainsi que leurs clients ! Nous avons également demandé à chacun d’entre eux la probabilité qu’ils retournent un jour au thermique.

    Taxi parisien électrique – enseigne lumineuse sur le toit d’un véhicule
    Enseigne lumineuse “Taxi Parisien” sur le toit d’un taxi électrique dans les rues de la capitale. (Crédit : Diego Fernandez)

    Ali. Île-de-France.*

    Chauffeur de VTC, je suis passé au 100% électrique principalement pour réaliser des économies sur le carburant et l’entretien. Au quotidien, je remarque que les jeunes passagers réagissent positivement à ce type de motorisation, tandis que les plus âgés y prêtent moins attention. Le silence de conduite est l’avantage que j’apprécie le plus, ça me permet de gagner significativement en confort. En revanche, l’autonomie reste encore un point faible selon moi, notamment pour les longues journées de travail.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Bruno. Île-de-France. 

    Je ne suis pas un militant écologiste, mais je suis passé aux watts suite à un coup de cœur pour un modèle Hyundai qui n’existe qu’en version électrique. La recharge ultra-rapide, indispensable pour mon rythme de travail soutenu, a été un critère déterminant dans mon choix. Je constate que si certains clients sont d’abord réticents, une bonne explication — notamment sur mon quotidien à 600 km parcourus avec une seule recharge en milieu de journée — suffit souvent à les convaincre de la fiabilité du véhicule électrique. J’apprécie le confort, particulièrement le silence, mais aussi les économies réalisées. La principale différence avec mes anciennes thermiques, ce sont les changements dans l’organisation de mon travail, qui est un peu différente, mais j’ai réussi à m’adapter rapidement.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Christophe. Nouvelle-Aquitaine.

    Je suis passé à l’électrique pour des raisons économiques. Mes clients sont plutôt satisfaits de l’expérience, et ils aiment particulièrement le silence à bord. Malheureusement, la gestion des différentes cartes de recharge et le manque de clarté dans l’affichage des tarifs compliquent parfois mon quotidien.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    David. Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    Le passage à l’électrique s’est imposé naturellement, motivé par le confort de conduite et les économies réalisées sur le carburant et l’entretien. Mes clients ne font pas de remarques particulières, c’est déjà bien entré dans les mœurs. J’apprécie avant tout le coût d’utilisation réduit. En revanche, l’autonomie pourrait encore être améliorée selon moi, afin de mieux répondre aux exigences du métier.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Chauffeur de taxi en Tesla – vue depuis la banquette arrière
    À bord d’une Tesla électrique : un chauffeur de VTC au volant, vu depuis la banquette arrière. (Crédit : Fujiphilm)

    Karim. Centre-Val de Loire.

    J’ai choisi de tenter l’expérience de la voiture 100 % électrique par curiosité. Je constate toutefois une certaine réserve de la part de mes clients, souvent peu convaincus par cette motorisation, en particulier en raison du manque d’autonomie et des temps de recharge plus longs qu’un plein d’essence. Moi-même, je ne relève aucun avantage marquant au quotidien, mais plutôt quelques inconvénients : autonomie limitée, bornes de recharge parfois difficiles à localiser ou hors service, coût d’acquisition élevé du véhicule.
    Probabilité de retour au thermique : 70 %. 

    Nathalie. Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    Je suis passée à l’électrique afin de faire des économies de carburant. J’estime que deux tiers de mes clients sont convaincus par l’électrique après un trajet avec moi. Le coût de roulage, très inférieur à celui du thermique, et les économies sur l’entretien sont de bons points, tout comme le confort de conduite. En revanche, l’autonomie est parfois insuffisante pour couvrir une journée complète sans recharge, et certains collègues ont rencontré des difficultés lors de la revente de leur véhicule électrique.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Pascal. Île-de-France.

    Je suis chauffeur de taxi et j’ai choisi une voiture 100 % électrique principalement pour la réduction du coût au kilomètre, mais avant de franchir le pas, j’ai attendu que les constructeurs fassent des progrès en termes d’autonomie. Globalement, mes clients sont satisfaits, mais certains craignent de devoir faire des pauses pendant le trajet pour recharger… C’est avant tout psychologique. De mon côté, j’adore le confort de conduite, notamment grâce à la pédale unique et la réduction du bruit. Cela m’aide à réduire la fatigue au volant. Le principal défi reste la gestion de l’autonomie et des temps de recharge.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Samir. Hauts-de-France.

    J’ai bénéficié d’un an de recharge gratuite et d’un crédit à 0 % pour l’achat d’un véhicule électrique, donc je n’ai pas hésité longtemps ! (rires) Mes clients apprécient particulièrement le calme à bord, qui contribue à une expérience de trajet plus agréable et, personnellement, je me sens plus détendu au volant. Je ne vois absolument aucun inconvénient à l’électrique.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 


                                                *Prénoms et régions modifiés pour des raisons de confidentialité

  • Eenuee veut faire décoller l’avion électrique français

    Eenuee veut faire décoller l’avion électrique français

    La jeune entreprise Eenuee, basée à Saint-Étienne, poursuit son ambition de révolutionner l’aviation régionale avec un appareil 100 % électrique. Grâce à un nouveau partenariat industriel et une levée de fonds en cours, son projet prend une dimension plus concrète. Son objectif : faire voler un avion de 19 places, aussi accessible qu’un billet de TGV, d’ici à 2029.

    Avion électrique GEN-ee d’Eenuee en vol au-dessus des montagnes
    Le futur avion régional 100 % électrique GEN-ee d’Eenuee survole les montagnes, symbole de mobilité propre et silencieuse. (Crédit : Eenuee)

    Une alliance stratégique pour franchir un cap décisif

    Après plusieurs années de recherches et de tests prometteurs, Eenuee s’associe aujourd’hui à Duqueine Group, entreprise aindinoise réputée pour son expertise dans les matériaux composites aéronautiques. Ce partenariat, présenté comme un « atout majeur » par Benjamin Persiani, PDG d’Eenuee, doit permettre à la start-up de passer du prototype réduit à un démonstrateur de plus grande envergure. Duqueine, fournisseur de pièces pour Airbus, Safran ou Dassault, apportera son savoir-faire industriel pour concevoir la structure du futur avion. Ensemble, les deux acteurs veulent prouver que l’innovation régionale peut rivaliser avec les grands noms de l’aéronautique.

    Cette collaboration marque une étape clé pour Eenuee, qui travaille depuis 2019 sur son avion régional baptisé GEN-ee. Ce modèle, aux allures d’aile volante, repose sur un concept de « fuselage porteur », plus complexe à concevoir, mais offrant de meilleures performances aérodynamiques et énergétiques. Les premiers tests d’un prototype radiocommandé de quatre mètres d’envergure ont déjà validé la faisabilité technique du projet.

    Un prototype deux fois plus grand pour s’approcher du réel

    Prochaine étape : la construction d’un modèle de huit mètres, soit le double du prototype initial. Cette version intermédiaire, prévue d’ici à 2027, permettra à l’équipe de se rapprocher d’un appareil certifiable. Les ingénieurs d’Eenuee y verront l’occasion de tester en conditions réelles les performances du fuselage et de la propulsion électrique. L’objectif à terme est ambitieux : concevoir un avion de 33 mètres d’envergure capable de transporter 19 passagers sur 500 kilomètres, sans émissions polluantes.

    Pour y parvenir, Eenuee doit encore lever près de 4 millions d’euros. Soutenue par la Banque publique d’investissement via une aide Deeptech, la société multiplie les discussions avec des fonds d’investissement. Selon Baptiste Giuliani, responsable commercial, « chaque passager de notre avion consommera moins qu’un conducteur de voiture électrique ».

    Avion électrique GEN-ee vu de dos en plein vol
    L’avion électrique GEN-ee d’Eenuee, vu de dos, incarne la nouvelle génération d’aéronefs régionaux zéro émission. (Crédit : Eenuee)

    Un avion propre, silencieux et polyvalent

    Le GEN-ee se distingue par une autonomie annoncée de 500 kilomètres et une vitesse de croisière d’environ 260 km/h. Il fonctionnera grâce à deux moteurs à hélices carénés alimentés par 1 500 kg de batteries solides. Ses concepteurs affirment qu’il consommera jusqu’à onze fois moins d’énergie qu’un avion thermique équivalent, tout en réduisant considérablement le bruit. Cet appareil silencieux et bas-carbone pourrait ainsi relier, par exemple, Clermont-Ferrand à Nantes en moins de deux heures, ou Rome à Monaco en un peu plus de deux heures.

    Autre atout majeur : sa polyvalence. L’avion électrique d’Eenuee pourra décoller et atterrir sur des pistes très courtes, voire sur des surfaces herbeuses ou aquatiques. Une version amphibie est même envisagée, capable d’amerrir dans des zones insulaires. Cette flexibilité intéresse déjà plusieurs compagnies régionales à la recherche de solutions adaptées aux territoires isolés.

    Un défi industriel et une course contre la montre

    Face à son concurrent toulousain Aura Aero, qui développe l’avion hybride ERA, Eenuee avance à pas mesurés, mais déterminés. Le projet toulousain bénéficie d’une longueur d’avance et de nombreuses précommandes, mais l’approche 100 % électrique des Stéphanois séduit par sa cohérence écologique. Si tout se déroule comme prévu, le premier vol du prototype à taille réelle interviendra en 2029, avant une mise en service vers 2033.

    Au-delà de la prouesse technologique, Eenuee veut participer à la structuration d’une filière aéronautique bas-carbone en Auvergne-Rhône-Alpes. En s’appuyant sur un écosystème local d’entreprises innovantes, la start-up espère prouver qu’une transition énergétique réussie peut aussi venir des régions. Pour Benjamin Persiani, « ce partenariat régional est un atout majeur. Il nous permet d’unir agilité technologique et force industrielle locale pour franchir une étape clé. » Une combinaison essentielle pour faire décoller l’avenir de l’aviation propre.

    Avion électrique Eenuee GEN-ee survolant la mer
    L’avion électrique GEN-ee survole les eaux calmes, démontrant sa polyvalence et la possibilité d’une future version amphibie. (Crédit : Eenuee)

    Vers un nouveau modèle de transport régional

    Avec son projet GEN-ee, Eenuee ambitionne de rendre le transport aérien aussi écologique que le train, tout en conservant sa rapidité et sa flexibilité. Son objectif est clair : offrir des liaisons régionales à prix abordable, sans compromis sur l’environnement. Si les défis techniques et financiers sont encore nombreux, la vision portée par cette jeune équipe stéphanoise symbolise une nouvelle ère pour l’aviation française.

    À l’horizon 2030, il n’est donc pas impossible que les passagers du futur embarquent depuis un petit aérodrome régional à bord d’un avion électrique « made in Saint-Étienne ». Un symbole fort de la transition vers un ciel plus propre, plus silencieux et plus durable.

  • Mercedes eSprinter châssis : ECO MOTORS NEWS à l’essai presse

    Mercedes eSprinter châssis : ECO MOTORS NEWS à l’essai presse

    Ce mercredi 12 novembre 2025, ECO MOTORS NEWS a eu le privilège d’être convié à Montigny-le-Bretonneux, aux essais presse du nouvel eSprinter 100 % électrique, dans sa version châssis-cabine, par Mercedes-Benz. Une journée technique consacrée à la découverte de cette nouvelle déclinaison électrique du célèbre utilitaire allemand.

    Mercedes eSprinter châssis vu de profil, version utilitaire électrique 2025
    Le Mercedes eSprinter châssis 100 % électrique dans sa version châssis-cabine, prêt à être carrossé pour les besoins des professionnels. (Crédit : Mercedes)

    L’eSprinter châssis : une nouvelle étape pour Mercedes

    Lancé en avril 2025, l’eSprinter vient compléter la gamme d’utilitaires électriques de Mercedes-Benz, qui compte déjà plus de 40 000 véhicules vendus depuis le premier eVito en 2010. Cette version châssis ouvre de nouvelles possibilités pour l’électrification des flottes d’utilitaires. En effet, pour convenir à différents usages, cette version du eSprinter 100 % électrique est destinée à être carrossée spécifiquement.

    Polyvalent, l’utilitaire de la marque allemande a été conçu pour s’adapter aux besoins des professionnels. En ce sens, le véhicule se décline en deux longueurs (5,90 m ou 6,70 m) et quatre PTAC (poids total autorisé en charge) : 3,5 t, 3,95 t, 4,15 t et 4,25 t.

    Dans la même logique, deux motorisations sont proposées : 136 ch (100 kW) ou 204 ch (150 kW). Côté batteries, trois capacités sont disponibles : 56 kWh (environ 210 km d’autonomie), 81 kWh (environ 300 km) et 113 kWh pour les usages intensifs. La recharge rapide permet d’atteindre 115 kW en courant continu.

    Avec cette version châssis, Mercedes-Benz vise directement les artisans, collectivités et flottes spécialisées, un segment encore peu électrifié mais en pleine mutation.

    Une journée d’essais complète

    Accompagnés de cinq confrères journalistes, de différents représentants carrossiers et, bien évidemment, de plusieurs membres du groupe Mercedes, la journée a débuté par une présentation technique et historique de la gamme eVans Mercedes et de l’eSprinter châssis.

    Puis, après avoir été rendus incollables sur ce véhicule, nous avons assisté à la présentation des cinq eSprinter carrossés, chacun d’eux réalisé par son carrossier respectif : Corsin, Laloyau, Trouillet, Labbé et JPM. Benne, plateau ou configuration spécialisée, chaque véhicule a été ingénieusement pensé pour répondre aux besoins des professionnels.

    Après une session de questions-réponses avec les différents acteurs présents lors de cette journée, nous, journalistes, nous sommes répartis les différents véhicules afin de réaliser nos essais.

    Au total, nous avons parcouru une centaine de kilomètres sur un parcours regroupant différents types de voies (ville, campagne, autoroute), répartis en trois créneaux d’essais nous permettant de tester trois configurations carrossées distinctes.

    Un atelier de recharge était également proposé : l’occasion pour le groupe Mercedes de montrer des capacités de recharge linéairement impressionnantes, avec une puissance moyenne d’environ 116 kW.

    Mercedes eSprinter châssis électrique vu de face, essai ECO MOTORS NEWS
    Le design avant du Mercedes eSprinter châssis met en valeur la calandre fermée et les lignes modernes de l’utilitaire électrique allemand. (Crédit : Mercedes)

    Un essai complet à venir

    Comme exprimé plus tôt, ECO MOTORS NEWS a pu essayer plusieurs configurations de l’eSprinter châssis lors de cette journée. Comportement routier, autonomie réelle, ergonomie, adaptation des carrossages : tous les aspects ont été testés sur les routes d’Île-de-France.

    Un essai complet et détaillé sera prochainement publié dans nos colonnes, avec les chiffres, les mesures et les retours d’expérience sur cet utilitaire électrique. Et ce que l’on peut d’ores et déjà vous affirmer, c’est que Mercedes-Benz maîtrise à la perfection l’adaptation de ses utilitaires à la mobilité électrifiée.

    Confirmation que l’électrification des véhicules professionnels n’est plus une option, mais une réalité industrielle palpable.

  • Rivian mise sur le R2 pour atteindre la rentabilité

    Rivian mise sur le R2 pour atteindre la rentabilité

    Le constructeur américain de VE Rivian Automotive traverse un moment décisif. Alors que la marque mise sur son nouveau SUV compact qui verra le jour lors de la première moitié de 2026, elle fait actuellement face à des tensions financières lourdes.

    Bâtiment de Rivian Automotive avec logo sur la façade
    Le siège de Rivian Automotive, constructeur américain de véhicules électriques. (Crédit : Rivian)

    Le R2 : un modèle stratégique pour Rivian

    Dévoilé il y a plus d’un an, le Rivian R2 et ses 4,71 mètres de long visent directement le segment des SUV électriques grand public, en concurrence avec le Tesla Model Y et le Ford Mustang Mach-E. Le véhicule conserve l’ADN Rivian : design carré et robuste inspiré du R1S et philosophie « outdoor » fidèle à la marque californienne.

    La marque a annoncé en ce mois de novembre 2025 que le développement du R2 était bien avancé : des prototypes sont assemblés à l’usine de Normal, dans l’Illinois, et l’on en sait un peu plus concernant ses caractéristiques techniques. Trois configurations seront proposées : monomoteur, bimoteur, trimoteur, chacune correspondant à une gamme plus ou moins abordable. L’autonomie annoncée dépasse 480 km, pour un prix qui devrait atteindre 45 000 $ aux États-Unis, un tarif stratégique pour la marque qui veut élargir son public et ainsi atteindre des volumes de production plus rentables.

    RJ Scaringe, le PDG, a confirmé que la première version commerciale sera une « Launch Edition » bimoteur, bien équipée, mais accessible, afin de maximiser l’adoption dès le lancement. La version européenne n’est, quant à elle, attendue qu’en 2027.

    Rivian R2 SUV électrique vu de face
    Le SUV électrique Rivian R2 présenté de face, alliant design carré et robustesse. (Crédit : Rivian)

    Une entreprise financièrement fragile

    Malgré ces avancées, Rivian reste dans le rouge. Pour 2025, la société prévoit une perte opérationnelle comprise entre 2 et 2,25 milliards de dollars, contre 1,7 à 1,9 milliard initialement prévu. Les ventes stagnent autour de 50 000 véhicules par an, loin des volumes nécessaires pour être rentable.

    Plus préoccupant encore, en octobre 2025, Rivian a procédé à une troisième vague de licenciements, supprimant environ 600 postes, soit 4,5 % des effectifs, portant le total des suppressions annuelles à plus de 10 %. Ces coupes interviennent à un moment où la société doit ajuster ses effectifs face à un marché américain des VE fragilisé, notamment lié à l’expiration du crédit d’impôt fédéral de 7 500 $.

    Un plan de rémunération controversé

    Alors que les chiffres des ventes ne sont pas à mettre en valeur, le 7 novembre 2025, le conseil d’administration a annoncé, dans un document transmis à la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC), un plan de rémunération record pour le PDG RJ Scaringe. Selon Reuters, la somme allouée pourrait atteindre l’astronomique montant de 4,6 milliards de dollars sur dix ans, un plan inspiré de celui d’Elon Musk. Conditionné par des objectifs ambitieux, à savoir faire passer le cours de l’action à au minimum 40 $ contre 15,22 $ actuellement, mais aussi donner satisfaction aux différents objectifs financiers fixés (profit, flux de trésorerie) sur plusieurs années.

    Cette annonce, survenue juste après les licenciements et dans un contexte de pertes massives, a suscité des critiques. Si certains y voient une ambition nécessaire pour attirer et retenir le dirigeant à son poste, d’autres trouvent qu’annoncer ce plan pouvant rapporter 4,6 milliards $ à une seule personne, dans un timing si court, donne une image injuste et incohérente au constructeur californien.

    Rivian R2 SUV électrique vu de dos
    Le SUV Rivian R2 photographié de dos, mettant en avant son design robuste et ses feux arrière distinctifs. (Crédit : Rivian)

    Le R2 : test décisif pour Rivian

    Le R2 est, pour la marque, bien plus qu’un nouveau modèle : son succès déterminera si, oui ou non, la marque peut atteindre des volumes significatifs, réduire ses pertes et convaincre les consommateurs face à une concurrence féroce.

    Une chose est sûre : avec l’annonce du plan de rémunération en faveur du PDG, RJ Scaringe mettra tout en œuvre pour faire perdurer Rivian Automotive dans le paysage de l’électromobilité.

  • Quels sont les véhicules chinois à énergie nouvelle les plus populaires en Europe ?

    Quels sont les véhicules chinois à énergie nouvelle les plus populaires en Europe ?

    La Chine a un nom pour ses voitures compétitives et en forte croissance. Les NEV, ou véhicules à énergie nouvelle, sont ce que le gouvernement chinois considère comme un élément clé dans sa course pour dominer l’industrie automobile mondiale. Ils incluent non seulement les voitures 100 % électriques (BEV), mais aussi les hybrides rechargeables (PHEV), les voitures à autonomie étendue (EREV) et les hybrides classiques (HEV).

    MG4, voiture électrique en Europe 2025, vue de face, au design épuré
    La MG4, l’un des véhicules chinois à énergie nouvelle les plus vendus en Europe au premier semestre 2025. (Crédit : MG)

    Leurs ventes combinées représentaient 53 % des ventes de voitures particulières neuves en Chine au premier semestre 2025. Les consommateurs chinois ont acheté 3,29 millions de BEV, 1,49 million de PHEV, 537 000 EREV et 474 000 HEV. Combien de ces modèles sont disponibles en Europe et quelle est leur popularité ?

    BEV

    Malgré les tarifs imposés par la Commission européenne, les BEV chinois restent populaires en Europe. Le classement du premier semestre 2025 était dominé par le MG4 avec 14 494 unités, en baisse de 56 % par rapport au premier semestre 2024. Il s’agit de l’une des grandes victimes des tarifs et de la montée en puissance des produits BYD. En fait, le deuxième BEV chinois le plus populaire en Europe était le BYD Seal, en hausse de 130 % avec 9 433 unités. Il a été suivi par un autre BYD – le Sealion 7, avec 7 797 unités. Le top 10 était complété par le BYD Dolphin (7 701 unités), BYD Atto 3 (7 033), Leapmotor T03 (5 918), Xpeng G6 (5 616), MG ZS (4 109), BYD Seal U (3 775) et MG5 (2 938 unités).

    PHEV

    Alors que la demande de BEV chinois a augmenté de 31 % au premier semestre 2025, les volumes de PHEV chinois ont progressé de 544 % par rapport au premier semestre 2024. Cette motorisation devient leur moyen de compenser les tarifs imposés à leurs BEV. Le classement était dominé par le BYD Seal U avec 29 223 unités et était le troisième PHEV le plus vendu en Europe, derrière seulement le Volkswagen Tiguan et le Volvo XC60. Il a été suivi par le MG HS avec 11 677 unités, et le Jaecoo J7 avec 9 938 unités. Les positions suivantes étaient occupées par le Lynk & Co 01 (4 270 unités), Omoda 9 (1 164), DFSK E5 (1 162), GWM Wey 05 (548), Ebro S700 (407), Ebro S800 (229) et GWM Wey 03 (199).

    HEV et EREV

    L’offre de voitures hybrides et à autonomie étendue chinoises reste encore très limitée. Cependant, elles progressent également dans ce domaine. Le MG ZS en version hybride complète a enregistré 38 445 unités entre janvier et juin, devenant le 6ᵉ HEV le plus vendu de la région. Le MG3 a suivi avec 21 998 unités, et est le troisième B-hatchback hybride le plus vendu en Europe, derrière la Toyota Yaris et la Renault Clio. Le top 5 était complété par le MG HS (216 unités), le Haval Jolion (96) et le Dongfeng T5 (83 unités). Le Leapmotor C10 était le seul EREV disponible en Europe avec 1 059 unités.

  • Lucid et NVIDIA : la route vers les premiers véhicules autonomes

    Lucid et NVIDIA : la route vers les premiers véhicules autonomes

    Lucid et NVIDIA annoncent une collaboration majeure pour propulser l’industrie automobile vers l’autonomie complète. Le constructeur électrique entend révolutionner l’expérience de conduite. Cette alliance vise à combiner intelligence artificielle et excellence manufacturière pour ses prochains véhicules.

    Voiture électrique Lucid vue de face et de profil dans l’ombre, design élégant et futuriste
    La Lucid EV dévoile son design futuriste, alliant élégance et performance dans un jeu d’ombres subtil. (Crédit : Lucid)

    Une autonomie inédite pour les véhicules de demain

    Lucid prévoit de lancer l’un des premiers véhicules autonomes de niveau 4 destinés aux consommateurs, intégrant la technologie NVIDIA DRIVE AGX Thor. Cette avancée permettra une conduite véritablement « sans regarder, sans toucher, sans réfléchir », ouvrant une nouvelle ère pour l’automobile. Le projet s’appuie sur l’ADAS DreamDrive Pro, introduit sur la Lucid Air en 2021, déjà capable de conduite mains libres et de changements de voie automatiques.

    Dès aujourd’hui, Lucid amorce la transition avec la Lucid Gravity et ses futurs modèles midsize en conduite assistée L2++, garantissant sécurité et confort. L’objectif final reste d’atteindre le niveau 4, grâce à un système multi-capteurs combinant caméras, radar et lidar. Deux ordinateurs NVIDIA DRIVE AGX Thor permettront d’unifier toutes les fonctions d’automatisation et d’assurer une progression fluide sur l’échelle de l’autonomie.

    Partenariat stratégique avec NVIDIA

    Cette collaboration ne se limite pas aux véhicules. NVIDIA apporte également sa plateforme industrielle pour optimiser la fabrication et réduire les coûts. Lucid pourra ainsi créer des usines intelligentes, pilotées par des robots connectés et des jumeaux numériques pour simuler et valider les processus. La planification devient plus rapide, les lignes de production plus flexibles et la qualité plus rigoureuse.

    Pour Jensen Huang, fondateur de NVIDIA, cette alliance transforme chaque véhicule en supercalculateur sur roues, réinventant la mobilité avec intelligence. De son côté, Marc Winterhoff, PDG intérimaire de Lucid, souligne la volonté de combiner technologie de pointe et excellence en ingénierie. Ensemble, ils ambitionnent de livrer une expérience de conduite luxueuse et totalement autonome.

    Gros plan sur la voiture Lucid avec le logo visible, lumière sur le design et l’ombre
    Gros plan sur le véhicule Lucid, où le logo émerge subtilement de l’ombre, symbole de puissance et innovation. (Crédit : Lucid)

    Vers une fabrication pilotée par l’IA

    Au-delà de la conduite, Lucid exploite la plateforme industrielle de NVIDIA pour optimiser la production. La digitalisation et l’intelligence artificielle permettent de simuler les usines avant leur construction, d’anticiper les problèmes et de planifier des solutions efficaces. Les robots suivent des trajectoires optimisées, garantissant sécurité et rapidité, tout en réduisant les coûts de production.

    Cette stratégie ouvre la voie à des lignes de fabrication reconfigurables, capables de s’adapter à différents modèles et volumes. Le recours aux jumeaux numériques permet aussi de tester des scénarios complexes sans interrompre la production réelle. Ainsi, Lucid combine autonomie des véhicules et intelligence de l’usine pour créer une chaîne complète innovante.

    Une expérience client transformée

    Pour les consommateurs, cette évolution promet un futur où luxe, performance et autonomie se rejoignent. Les véhicules Lucid deviendront des plateformes logicielles évolutives, capables de recevoir des mises à jour continues. Cela garantit que chaque voiture reste à la pointe de l’innovation, même après sa livraison.

    En intégrant NVIDIA DRIVE AV et son architecture évolutive, Lucid assure une continuité technologique, permettant l’ajout de nouvelles fonctionnalités autonomes et de sécurité. Les conducteurs pourront ainsi profiter d’une expérience fluide, intelligente et sûre, transformant radicalement la notion de conduite personnelle.

    Lucid et l’avenir de la mobilité électrique

    Lucid se positionne comme un acteur majeur de la mobilité électrique intelligente. Avec des usines aux États-Unis et en Arabie Saoudite, l’entreprise combine performance, design et efficacité énergétique. L’intégration de l’IA dans ses véhicules et ses usines promet de redéfinir les standards de l’industrie, tout en préparant le terrain pour une adoption massive de la conduite autonome.

    Grâce à ce partenariat stratégique, l’automobile du futur devient une réalité tangible, où intelligence artificielle et innovation technologique offrent des véhicules sûrs, performants et résolument tournés vers l’avenir.

  • Peugeot réinvente l’automobile dans Fortnite avec Polygon Concept

    Peugeot réinvente l’automobile dans Fortnite avec Polygon Concept

    Depuis hier, les fans de Peugeot et les amateurs de gaming peuvent explorer Polygon City dans Fortnite. Une île virtuelle dédiée au concept-car Polygon Concept, avant sa révélation officielle prévue demain. Cette initiative combine design futuriste, technologie et univers interactif. Elle offre une immersion inédite qui permet de découvrir le véhicule sous tous les angles. Avec cette approche, Peugeot propose non seulement un avant-goût du concept, mais aussi une expérience participative qui mêle fun et créativité.

    Peugeot Polygon Concept futuriste avec volant Hypersquare et carrosserie sculpturale
    Le Peugeot Polygon Concept, alliant design sculptural et technologie innovante, avant sa révélation officielle. (Crédit : Peugeot)

    Un concept-car futuriste au design sculptural

    Le Polygon Concept reflète toute l’audace et le style félin chers à Peugeot. L’intérieur a été entièrement repensé autour du volant Hypersquare® et de la technologie Steer-by-Wire. Ces derniers garantissent une conduite fluide, intuitive et totalement connectée. Chaque détail du véhicule a été conçu pour transformer la mobilité en une véritable émotion, où technologie et sensations se rencontrent. Sa carrosserie angulaire et sculpturale illustre la créativité des designers et confère au concept une identité visuelle forte. Ainsi, le Polygon Concept devient à la fois un objet d’art et une vitrine technologique, incarnant la vision de Peugeot pour l’automobile de demain.

    Polygon City : une île virtuelle pour découvrir le concept

    Depuis le 10 novembre, Polygon City est accessible dans Fortnite. Cette île, imaginée par Gameloft en collaboration avec les designers Peugeot, reproduit les formes du volant Hypersquare® et propose une immersion totale. Les joueurs peuvent survoler la ville, découvrir le concept-car et participer à de nombreux mini-jeux qui permettent de gagner des tokens. Ces derniers donnent la possibilité de personnaliser le Polygon Concept dans les moindres détails. On peut personnaliser la teinte de la carrosserie, les jantes, l’Hypersquare® ou encore les signatures lumineuses. Chaque joueur peut ainsi créer sa version unique du véhicule, mêlant exploration, créativité et divertissement. Cette expérience interactive rapproche les fans de Peugeot et les gamers autour d’une vision commune de l’innovation automobile.

    Polygon City dans Fortnite, île virtuelle immersive inspirée du Peugeot Polygon Concept
    Explorez Polygon City dans Fortnite, une île interactive inspirée du concept-car Peugeot Polygon Concept. (Crédit : Stellantis)

    Une stratégie digitale pour toucher les nouvelles générations

    Polygon City illustre la volonté de Peugeot de dialoguer avec les nouvelles générations via le gaming et les univers numériques. Phil York, directeur marketing Monde, explique que le concept offre « un véhicule aux multiples facettes », permettant de montrer toutes les configurations possibles du Polygon Concept avant même sa révélation officielle. Jean-Baptiste Godinot, vice-président de Gameloft for Brands, souligne que l’île traduit de manière interactive les valeurs fondamentales de Peugeot et engage les jeunes générations autour d’une expérience ludique et immersive. Cette approche démontre comment la marque réinvente la communication automobile, en combinant innovation, design et culture digitale, tout en créant une anticipation forte pour l’événement de demain.

    Une expérience immersive à vivre avant la révélation officielle

    Pour les joueurs et les fans, Polygon City offre la possibilité de parcourir un environnement futuriste, interactif et créatif. L’île permet de découvrir la forme Hypersquare® vue du ciel, d’explorer chaque quartier et de tester la personnalisation du véhicule en échange de tokens. Cette expérience ludique et immersive transforme un simple concept-car en un véritable événement participatif, mêlant exploration, fun et créativité. Les interactions avec le Polygon Concept avant sa révélation officielle permettent à chaque joueur de s’approprier le véhicule et d’expérimenter son design unique dans un contexte virtuel engageant.

    Volant Hypersquare® du Peugeot Polygon Concept avec technologie Steer-by-Wire
    Le volant Hypersquare® du Peugeot Polygon Concept. Symbole d’innovation et de conduite intuitive. (Crédit : Peugeot)

    Demain, la révélation officielle sur YouTube

    Le 12 novembre à 13h00, Peugeot présentera officiellement le Polygon Concept lors d’une keynote diffusée sur sa chaîne YouTube. D’ici là, l’expérience dans Fortnite permet de découvrir le véhicule, d’expérimenter sa personnalisation et de se plonger dans un univers qui combine innovation, design et culture digitale. Peugeot réussit à transformer un concept-car en une aventure participative. Ainsi, la marque offre une vision de la mobilité du futur qui allie technologie, créativité et immersion. Cette approche démontre que l’automobile peut désormais se vivre comme un événement interactif, accessible à tous, où chaque joueur devient acteur de la découverte.

  • Bruno Saby, Lancia et Monte-Carlo : un retour qui électrise l’histoire

    Bruno Saby, Lancia et Monte-Carlo : un retour qui électrise l’histoire

    Trente-sept ans après son triomphe au volant d’une Lancia Delta HF 4WD, Bruno Saby a retrouvé la Principauté de Monaco. Cette fois, le pilote grenoblois n’était plus porté par le rugissement d’un moteur thermique, mais par le silence puissant d’une Lancia Ypsilon HF 100 % électrique. À 76 ans, celui qui a marqué de son empreinte les rallyes des années 1980 prouve que la passion ne s’éteint jamais. Ce retour symbolise aussi la renaissance sportive de Lancia, à l’aube d’un grand retour mondial prévu dès 2026.

    Lancia Ypsilon HF électrique 280 chevaux sur route de montagne
    La Lancia Ypsilon HF 100 % électrique s’élance sur les routes sinueuses des Alpes lors de l’E-Rallye Monte-Carlo 2025. (Crédit : Stellantis)

    Un retour chargé d’émotion et de symboles

    Lorsque Bruno Saby a pris le départ de l’E-Rallye Monte-Carlo 2025, le décor avait changé, mais pas l’esprit. L’ancien vainqueur du Monte-Carlo classique retrouvait des routes familières, celles du Col de Turini et des Alpes-Maritimes, cette fois au volant d’une compacte électrique de 280 chevaux. À ses côtés, son fidèle copilote Christophe Marquès, déjà partenaire lors de la victoire à l’E-Rallye France Auvergne Rhône-Alpes quelques semaines plus tôt.

    Pour le pilote, ce retour n’avait rien d’un simple coup médiatique. « Revenir au Monte-Carlo avec Lancia, c’est un symbole fort », confiait-il avant le départ. Sa carrière, marquée par la victoire de 1988 et des succès en Championnat du Monde, trouve ainsi un nouvel écho dans cette aventure moderne. Lancia, de son côté, a su saisir l’occasion de célébrer son glorieux passé tout en affirmant son ambition électrique.

    Lancia Ypsilon HF : le pont entre tradition et innovation

    La Ypsilon HF n’est pas qu’un hommage à l’histoire. C’est une déclaration d’intention. Sous sa silhouette compacte, elle cache un moteur 100 % électrique délivrant 280 chevaux, un châssis abaissé et un différentiel Torsen. Une conception pensée pour les routes sinueuses du Monte-Carlo, où précision et motricité sont essentielles.

    Durant l’épreuve, la Lancia s’est distinguée par son efficacité et sa fiabilité. Malgré un parcours de plus de 1000 kilomètres, souvent à plus de 2000 mètres d’altitude, l’équipage Saby-Marquès n’a rechargé que la nuit. Une performance remarquable qui souligne les progrès de la technologie italienne. Le duo a terminé au pied du podium, quatrième au classement de régularité et cinquième en efficience. Un résultat qui a confirmé la compétitivité du modèle et la pertinence du retour de Lancia dans la compétition moderne.

    Bruno Saby pilote la Lancia Ypsilon HF au Monte-Carlo 2025
    Bruno Saby, légende du rallye, prend le volant de la Lancia Ypsilon HF 100 % électrique lors de l’E-Rallye Monte-Carlo. (Crédit : Stellantis)

    Bruno Saby, la passion intacte d’un champion

    À 76 ans, Bruno Saby n’a rien perdu de son enthousiasme. Après avoir brillé en rallye mondial, au Dakar et en rallycross, il reste un ambassadeur actif de la discipline. Engagé pour l’association Espoir contre le cancer, il met désormais son talent au service d’une cause solidaire. « J’aime toujours rouler. C’est une passion profonde qu’on ne peut pas lâcher », déclarait-il récemment.

    Cette vitalité a trouvé un nouvel élan dans les rallyes de régularité électrique. Loin d’être un défi mineur, ces compétitions demandent précision, stratégie et gestion énergétique. Pour Saby, c’est une manière de continuer à apprendre et à transmettre. À travers son exemple, il incarne la continuité entre l’âge d’or du rallye et l’ère électrique, avec émotion et innovation.

    Le renouveau de Lancia sur la scène mondiale

    L’année 2025 restera celle du grand retour de Lancia. Après des années d’absence, la marque italienne prépare sa résurrection sportive avec ambition. Dès janvier 2026, la nouvelle Ypsilon Rally2 HF Integrale fera ses débuts au Rallye Monte-Carlo, en catégorie WRC2. Une étape décisive pour la marque la plus titrée de l’histoire du Championnat du Monde des Rallyes.

    Sous l’impulsion de Luca Napolitano, directeur général de Lancia, et du double champion du monde Miki Biasion, Lancia renoue avec la compétition mondiale. Le programme s’appuie sur une gamme complète : Ypsilon Rally4 HF, Rally HF Racing et désormais la Rally2 HF Integrale. Une offre pensée pour les pilotes professionnels comme pour les équipes privées, destinée à replacer Lancia au cœur du sport automobile international.

    Gamme Lancia Rally HF : Ypsilon, Rally4 et Rally2 HF Integrale
    La Lancia Ypsilon HF, la Rally4 HF et la Rally2 HF Integrale réunies pour illustrer l’héritage et l’avenir du rallye italien. (Crédit : André Ferreira / DPPI)

    Un héritage vivant, un futur en marche

    Le Trofeo Lancia 2025 a confirmé cette dynamique. Avec une participation en hausse et des victoires marquantes, la marque a retrouvé le contact avec son public. Le Rallye Sanremo, ultime manche de la saison, a couronné Gianandrea Pisani et Nicola Biagi, symboles de la nouvelle génération d’ambassadeurs Lancia. Sur les routes italiennes, la passion s’est transmise d’une époque à l’autre, entre Delta Integrale d’hier et Ypsilon HF d’aujourd’hui.

    Dans les villages Lancia, le public a pu redécouvrir les modèles légendaires – Delta, 037, Integrale – aux côtés des véhicules électriques de la nouvelle ère. Une manière de rappeler que la technologie ne gomme pas l’émotion, mais la prolonge. Lancia l’a bien compris : pour revenir au sommet, il faut s’appuyer sur l’âme de son histoire.

    Monte-Carlo, encore et toujours le fil conducteur

    L’E-Rallye, Monte-Carlo reste le point de convergence entre passé et futur. Bruno Saby y a une nouvelle fois écrit une belle page de sa légende, tandis que Lancia prépare son retour mondial sur ces mêmes routes en janvier. L’un comme l’autre démontrent que la passion du rallye ne connaît ni l’usure du temps ni les limites de la technologie.

    Ce retour commun, entre mémoire et modernité, marque plus qu’une simple course. Il incarne la renaissance d’une marque mythique et la fidélité d’un champion à son histoire. Dans le silence de la propulsion électrique, c’est toute la musique du sport automobile qui continue de vibrer.

  • « La performance électrique, c’est avant tout le plaisir de conduire » Didier Malga

    « La performance électrique, c’est avant tout le plaisir de conduire » Didier Malga

    Didier Malga est un pilote passionné de sport automobile, spécialisé dans les véhicules électriques et à hydrogène. Après un parcours en rallyes régionaux, il a découvert les énergies nouvelles en 2015. Il s’est rapidement imposé comme une figure majeure du rallye électrique, champion du monde dès sa première saison. Il est aujourd’hui à l’origine de la création de la manche française du championnat du monde des rallyes Énergies Nouvelles, qui se tiendra en Auvergne-Rhône-Alpes en juin 2026.

    Didier Malga pilote de rallye électrique
    Didier Malga, champion du monde de rallye électrique et organisateur de la manche française 2026. (Crédit : Eva Pellerin)

    Pouvez-vous revenir sur votre parcours dans le sport automobile ?
    Didier Malga : J’ai commencé très jeune avec le rallye régional sur goudron, par passion. J’ai pratiqué plusieurs années avant d’arrêter pour me consacrer à ma vie professionnelle et familiale. J’ai repris à la fin des années 2000, d’abord avec des véhicules historiques, notamment des voitures de sport des années 70, puis, par hasard, dans le domaine des énergies nouvelles en 2015.

    Nous avons découvert cette discipline lors de notre participation au E-Rallye Monte-Carlo, sur proposition de l’Automobile Club de Monaco, avec ma coéquipière. À l’époque, la catégorie « énergie alternative » était très large : électrique, hydrogène, E85, carburants bio… Nous avons participé avec une 208 GTI fonctionnant au E85 et avons terminé cinquièmes. L’année suivante, avec une Tesla, nous avons fini troisièmes, puis gagnants en 2017. Cette victoire nous a permis de passer au championnat du monde, où nous avons été champions dès notre première saison.

    Depuis, nous avons poursuivi notre engagement, avec des saisons compliquées par la disponibilité de l’équipage, mais aussi par la pandémie. Cela nous a conduit à concentrer nos efforts sur le championnat de France et la création de notre manche française, pour offrir une véritable locomotive au sport électrique en France.

    Qu’est-ce qui vous attire dans le rallye électrique ?
    D.M. : Ce qui m’a séduit, c’est avant tout la nouveauté et la découverte. Les véhicules électriques ont des comportements très différents, avec un centre de gravité bas, une accélération immédiate et une tenue de route exceptionnelle. C’est un vrai plaisir de pilotage, même avec des puissances de 400 à 700 chevaux à gérer.

    Tesla de Didier Malga pour le rallye électrique
    La Tesla de Didier Malga prête pour le rallye, équipée des stickers officiels et sponsors. (Crédit : Eva Pellerin)

    En parallèle, c’est beaucoup plus simple à organiser : pas besoin d’assistance lourde comme pour le thermique, peu d’entretien, et des budgets plus accessibles. Cela attire également des partenaires financiers, séduits par l’innovation et l’image moderne de cette discipline.

    Nous organisons régulièrement des baptêmes et du coaching d’électroconduite pour montrer aux participants que ces véhicules ne sont pas seulement écologiques, mais aussi performants et amusants à piloter.

    Quel est l’avenir du sport automobile électrique selon vous ?
    D.M. : L’avenir est clair et irréversible. Deux enjeux principaux le poussent : la santé publique et le climat. Plus de 40 000 décès sont liés aux particules fines chaque année en France, et la transition énergétique est donc inévitable.

    Le sport électrique joue un rôle pédagogique : il montre la performance et le plaisir de conduite, et encourage le grand public à adopter la mobilité électrique plus rapidement et positivement. C’est un vecteur de changement concret.

    Le E-Rallye Auvergne Rhône-Alpes en juin 2026 : qu’est-ce que c’est ?
    D.M. : Après les compétitions, on s’est positionnés pour créer la manche française du championnat du monde — qui n’existait pas jusqu’à présent. Après des années d’administration et l’organisation d’un premier test fin septembre 2025 avec l’observateur FIA, notre compétition est enfin rentrée dans le calendrier FIA.

    Cette manche française, qui se tiendra du 19 au 21 juin 2026, est conçue comme une véritable locomotive pour le sport électrique en France. Elle permettra de réunir les pilotes du championnat mondial et d’attirer de nouveaux participants, qui pourront ensuite alimenter le futur championnat de France.

    L’objectif est de pérenniser l’événement, de montrer la discipline au grand public et d’inciter les professionnels et amateurs à s’engager dans la mobilité électrique.

    Calendrier FIA des rallyes Énergies Nouvelles 2026
    Le calendrier officiel 2026 du championnat FIA Énergies Nouvelles. (Crédit : FIA)

    Pourquoi avoir choisi l’Auvergne-Rhône-Alpes pour votre manche française ?
    D.M. : C’est notre région, et le tracé traverse une grande variété de paysages, des Alpes aux volcans d’Auvergne, créant une dimension « raid » très intéressante pour les participants. Le soutien du conseil régional a été crucial pour l’organisation, et le parcours met en valeur la richesse géographique et touristique de la région.

    Quels sont vos objectifs à long terme pour le rallye électrique en France ?
    D.M. : Pérenniser et développer la manche française, avec une organisation comparable aux plus grandes épreuves internationales. Nous voulons également dynamiser tout le sport électrique en France, incluant rallyes, circuits et endurance.

    L’évolution des batteries et de l’autonomie permettra bientôt des courses de 12 ou 24 heures sur circuit, de jour comme de nuit. Nous réfléchissons également à intégrer des épreuves sur circuit dans les rallyes, comme cela se fait déjà pour les véhicules thermiques, pour enrichir l’expérience sportive.

    Pouvez-vous nous parler de l’association créée pour cette manche ?
    D.M. : Nous avons créé l’association « E-Rallye Auvergne-Rhône-Alpes », issue de nos équipes Red Cow Racing et Green Motion, pour gérer l’organisation, la communication et les finances de manière autonome. Cela garantit la pérennité et le développement de l’épreuve, tout en séparant les budgets et les activités de nos autres structures.

    Logos FIA et Michelin sur la voiture de Didier Malga
    Les logos FIA et Michelin sur la voiture de compétition de Didier Malga. (Crédit : Eva Pellerin)

    La France est-elle en retard en sport électrique par rapport à l’Europe ?
    D.M. : Pas vraiment. La France compte déjà quatre champions du monde dans différentes disciplines électriques : Jean-Éric Vergne en Formula E, Adrien Tambay en ETCR, Sébastien Loeb en Extreme E, et moi-même en rallye électrique. Même si la transition énergétique est plus lente au quotidien, nous avons une avance notable dans le e-motorsport. Il faut utiliser ces succès pour promouvoir la discipline et la mobilité électrique auprès du grand public.

    Un dernier mot ?
    D.M. : L’électrique, c’est la simplicité et le plaisir : moins de fatigue, peu d’entretien, zéro carburant, des sensations incroyables. L’autonomie progresse rapidement, et on peut parcourir de très longues distances sans contrainte. C’est un sport moderne, accessible, innovant et enthousiasmant, qui montre que la transition énergétique peut être performante et amusante à la fois.

  • Les véhicules 100 % électriques dépassent 40 % de part de marché aux Pays-Bas

    Les véhicules 100 % électriques dépassent 40 % de part de marché aux Pays-Bas

    Véritable fer de lance de l’électromobilité européenne, les Pays-Bas viennent une nouvelle fois de confirmer leur rôle de pionniers. En octobre 2025, les véhicules 100 % électriques (BEV) ont franchi la barre des 40 % de part de marché sur les immatriculations de voitures neuves, un record historique pour le pays.

    Tesla en charge au bord de l’eau à Amsterdam, Pays-Bas
    Une Tesla en train de se recharger au bord de l’eau à Amsterdam, illustrant l’infrastructure de recharge néerlandaise

    Un record historique pour les BEV

    C’est un chiffre historique qui fait du bien à l’industrie automobile électrifiée. La Hollande est devenue le premier pays européen à faire passer les véhicules électriques à plus de 40 % de part de marché en octobre 2025. Le pays a immatriculé 13 968 BEV en octobre 2025, ce qui correspond à une part de marché de 40,2 % de toutes les voitures neuves. Une progression spectaculaire par rapport à l’année précédente, où les BEV ne comptaient qu’environ 30 % du marché.

    Cette performance remarquable place les Pays-Bas bien au‑dessus de la moyenne européenne, où les BEV représentent en général 15 % du marché. Elle illustre que l’électromobilité y est devenue une réalité tangible, qui dépasse largement la tendance.

    Pourquoi les Pays-Bas sont-ils en avance ?

    Plusieurs facteurs expliquent cette adoption rapide :

    • Des incitations financières attractives : les Pays-Bas offrent depuis plusieurs années des aides à l’achat de véhicules électriques, notamment des subventions directes, des exonérations de taxe de circulation et des avantages fiscaux pour les entreprises. Contrairement à d’autres pays où les aides fluctuent ou s’épuisent rapidement, le système néerlandais est stable et prévisible, ce qui encourage les consommateurs à franchir le pas sans attendre une aide gouvernementale.
    • Le pays dispose de l’un des réseaux de recharge les plus développés d’Europe, avec plus de 150 000 points de recharge publics disponibles sur l’ensemble du territoire. Cette accessibilité réduit les craintes liées à l’autonomie.
    • Une forte sensibilité environnementale : adepte des transports en commun, du tram et du vélo, les Néerlandais, sensibles aux enjeux climatiques, considèrent de plus en plus les véhicules électriques comme un choix responsable et moderne.
    • Des réglementations favorables : des mesures locales et nationales encouragent l’électrification et, a contrario, pénalisent les voitures thermiques, comme les restrictions d’accès pour les véhicules thermiques dans certaines zones urbaines.

    Comparaison avec le reste de l’Europe

    Avec 40 % de part de marché pour les véhicules 100 % électriques, les Pays-Bas dominent une Europe où la situation est très différente dans d’autres pays européens. En France, le pays vit aussi un mois historique avec une part de marché des véhicules 100 % électriques qui atteint 24,4 %, tandis qu’en Allemagne, elle, se situe à 19,8 %. L’Espagne évolue à la hausse de manière significative avec 12,3 % de part de marché, soit une augmentation de +119 % sur un an. L’Italie, quant à elle, est à la traîne avec 5 % de part de marché.

    Ces écarts montrent que la réussite néerlandaise repose sur un alignement rare entre incitations financières, infrastructure dense et adoption culturelle. Les autres pays européens pourraient s’inspirer de ce modèle pour accélérer leur transition vers les véhicules zéro émission.

    Une étape clé pour l’électromobilité européenne

    Ce record historique montre que l’adoption massive des véhicules électriques est possible lorsque politiques publiques, infrastructures et comportement des consommateurs sont alignés. Pour l’industrie automobile européenne, les Pays-Bas représentent désormais un modèle à suivre.