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  • L’électrique au service de la livraison : Chronopost rend ses livraisons plus rapides et plus propres

    L’électrique au service de la livraison : Chronopost rend ses livraisons plus rapides et plus propres

    Une année s’est écoulée depuis les premiers tests entre Chronopost et Electra (novembre 2024) et le bilan semble avoir donné de l’ambition. Des livraisons plus nombreuses, moins de CO₂ et une flotte durable avec l’objectif d’atteindre 43 % de véhicules à faibles émissions d’ici à 2030. À Paris, la livraison 100 % “propre” est déjà une réalité.

    Camionnette Chronopost électrique de profil circulant sur les Champs-Élysées
    Une camionnette Chronopost 100 % électrique circule sur les Champs-Élysées, illustrant la livraison urbaine propre. (Crédit : Coworkcom & Chronopost)

    Des bornes ultra-rapides et un maillage dense

    Depuis novembre 2024, Chronopost expérimente des bornes Electra allant jusqu’à 400 kW, ce qui est rare dans l’écosystème français. Grâce à cette puissance, les véhicules peuvent reprendre de l’autonomie en seulement 12 à 20 minutes, contre plusieurs heures sur des bornes classiques. Ce gain de temps change la donne : les livreurs peuvent enchaîner plus de tournées sans subir de longues pauses. Et la performance est là : avec ces bornes, le nombre de livraisons quotidiennes est passé de trente à presque 100, selon les données internes. Electra propose quant à elle un réseau déjà solide : plus de 579 stations ouvertes aujourd’hui et des bornes puissantes capables de recharger jusqu’à 400 km d’autonomie en 20 minutes. Ces stations sont accessibles via l’application Electra, qui permet de réserver sa borne à l’avance, garantissant ainsi un point de recharge quand les véhicules en ont besoin.

    Le réseau Electra couvre un territoire important, ce qui permet à Chronopost de disposer de bornes ultra-rapides à proximité de ses dépôts. Cette densité logistique offre une flexibilité considérable : les livreurs ne perdent pas de temps à aller trop loin pour recharger, et les agences peuvent planifier leurs tournées de façon plus fluide. Les retours des équipes de terrain sont largement positifs : les stations sont bien situées, l’accès est maîtrisé et le support opérationnel est réactif. En parallèle, Chronopost renforce son infrastructure urbaine via ses Espaces Logistiques Urbains (ELU) et ses miniboutiques « ChronoCity », situées au cœur des quartiers. Ces sites permettent de centraliser les colis et de les livrer ensuite avec des véhicules légers, ce qui réduit encore davantage l’empreinte carbone de la distribution urbaine.

    Camionnette Chronopost électrique vue de dos lors d’une livraison urbaine
    La camionnette électrique Chronopost vue de dos, démontrant l’efficacité de la flotte urbaine durable. (Crédit : Coworkcom & Chronopost)

    Vers une flotte toujours plus verte

    Actuellement, 21 % de la flotte Chronopost roule à l’électrique, soit environ 1 345 véhicules. L’ambition est d’atteindre 3 188 véhicules électriques d’ici 2030, soit 43 % du parc. C’est un vrai pari sur la “livraison durable” et l’empreinte carbone. Chronopost ne part cependant pas de zéro : elle investit depuis plusieurs années dans des véhicules à faibles émissions (électriques, GNV, vélos). Par exemple, à Paris, la livraison 100 % “propre” est déjà une réalité, avec une flotte de véhicules électriques et GNV (Gaz naturel pour véhicules). À Nantes aussi, Chronopost a installé des bornes et mis en circulation des véhicules 100 % électriques. Dans certaines agences comme Valence, des bornes de recharge ont été ajoutées pour soutenir cette transition. L’électrification des livraisons réduit fortement les émissions : à Paris, le transport par véhicules “propres” permet d’éviter 560 tonnes de CO₂ et 99 % de particules fines. Chronopost vise ainsi un modèle logistique plus vert tout en maintenant des délais de livraison rapides.

    Enfin, sur le plan RSE, l’entreprise confirme sa volonté : elle a récemment obtenu la note Platinum EcoVadis, un des scores les plus élevés de son secteur. L’électrification des livraisons génère un impact réel sur les émissions de CO₂ et les nuisances urbaines. À Paris, le projet a déjà permis de diminuer fortement les polluants dans les rues tout en maintenant des délais de livraison fiables. Ce modèle prouve qu’écologie et performance logistique peuvent aller de pair. Sur le plan de la responsabilité sociale et environnementale, Chronopost affiche un engagement solide : l’entreprise a renouvelé sa certification Platinum EcoVadis en 2024, avec un score de 81/100. Cette note reflète non seulement ses efforts pour verdir sa flotte, mais aussi des progrès dans l’éthique, les achats responsables et la gouvernance.

    Bornes de recharge Electra ultra-rapides pour véhicules électriques
    Bornes Electra permettant aux véhicules électriques de Chronopost de recharger rapidement et poursuivre leurs tournées. (Crédit : Electra)

    Limites et défis à venir

    Même si le bilan est largement positif, quelques défis subsistent. La puissance maximale des bornes Electra dépend de la compatibilité des véhicules : tous ne peuvent pas toujours tirer pleinement parti de cette vitesse. Une autre contrainte : la saturation possible des bornes peut réduire temporairement leur efficacité. Enfin, pour pérenniser cette stratégie, Chronopost doit continuer à investir dans ses infrastructures et dans des solutions de recharge optimisées, tout en garantissant que ces investissements soient rentables ou au moins viables à long terme. Mais jusqu’à présent, l’entreprise semble bien avancer sur cette voie. Grâce à son partenariat avec Electra, Chronopost réussit un pari double : augmenter la cadence de ses livraisons tout en réduisant de façon significative son empreinte carbone. Si les défis techniques et logistiques restent nombreux, l’initiative illustre bien comment l’électrique peut transformer le dernier kilomètre de la livraison pour rendre les villes plus propres et les tournées plus efficaces.

  • Nio abandonne la batterie de 1 000 km : un tournant dans l’électrique

    Nio abandonne la batterie de 1 000 km : un tournant dans l’électrique

    Le constructeur chinois Nio a pris une décision surprenante en arrêtant sa batterie de 150 kWh. Cette technologie promettait plus de 1 000 kilomètres d’autonomie, mais la demande n’a jamais suivi. Ce choix met en lumière les attentes réelles des conducteurs face à l’évolution des infrastructures de recharge.

    Nio ET7 vue de profil, berline électrique chinoise moderne
    La Nio ET7 présentée de profil, illustrant son design élégant et aérodynamique. (Crédit : Nio)

    Une autonomie extrême qui ne séduit pas

    Sur le papier, la batterie 150 kWh de Nio semblait révolutionnaire. Elle équipait notamment la berline ET7 et permettait de parcourir plus de 1 050 kilomètres selon le cycle chinois CLTC. En Europe, cela représentait environ 900 kilomètres en WLTP. Pourtant, malgré cette performance impressionnante, les clients n’ont pas adhéré. Selon William Li, PDG de Nio, la batterie a surtout servi d’outil marketing plutôt que d’usage pratique. Plusieurs centaines d’unités ont été produites en Chine, mais ces chiffres sont restés insuffisants pour maintenir la production.

    Le coût élevé constitue le principal frein. Cette batterie valait 47 500 euros, soit le prix d’une Nio ET5 complète. Même la location mensuelle, proposée comme alternative, n’a pas séduit les automobilistes. La plupart considèrent qu’une autonomie supérieure à 400 kilomètres est déjà suffisante, surtout avec les infrastructures de recharge actuelles.

    L’évolution des habitudes de recharge

    Les comportements des conducteurs ont beaucoup changé ces dernières années. Auparavant, l’utilisation se répartissait équitablement entre batteries de 75 kWh et 100 kWh. Aujourd’hui, seulement 3 % des clients choisissent la batterie 100 kWh. La multiplication des stations de recharge rapide et le développement du battery swapping ont réduit le besoin d’autonomie extrême. Ainsi, récupérer une batterie pleine en trois minutes devient plus pratique qu’un long trajet sans pause.

    Cette transformation a également modifié la stratégie de Nio. La marque préfère désormais investir dans le déploiement de stations d’échange plutôt que de produire des batteries coûteuses et peu utilisées. William Li précise que ce choix répond directement aux besoins des clients sur le terrain, plutôt qu’à des ambitions marketing.

    Nio ET7 berline électrique avec batterie 150 kWh
    La Nio ET7, berline électrique haut de gamme, équipée de la batterie 150 kWh pour une autonomie étendue. (Crédit : Nio)

    Des choix stratégiques pour l’Europe

    Nio ne proposera pas non plus la batterie de 150 kWh en Europe. La certification et les tests supplémentaires auraient rendu l’introduction trop complexe et coûteuse. À la place, l’entreprise souhaite développer son réseau de stations d’échange, considéré comme une solution plus efficace pour le quotidien. Cette décision souligne un pragmatisme croissant, privilégiant l’expérience utilisateur sur les records d’autonomie.

    La fermeture récente de la seule station de battery swapping au Danemark illustre néanmoins les défis logistiques. Malgré ces obstacles ponctuels, Nio maintient sa confiance dans cette technologie. Le constructeur mise sur un déploiement progressif et sur la praticité pour convaincre ses clients, plutôt que sur des chiffres impressionnants, mais peu utiles.

    Une leçon pour le marché des véhicules électriques

    L’abandon de la batterie 1 000 km révèle un paradoxe intéressant : les conducteurs veulent de l’autonomie, mais pas forcément extrême. Le vrai défi réside dans l’accessibilité et la rapidité de recharge. Nio démontre que l’innovation ne se limite pas à la performance technique, mais doit répondre aux besoins réels des utilisateurs.

    Ce choix pourrait influencer d’autres constructeurs. Plutôt que de se concentrer sur des courses à l’autonomie maximale, l’optimisation des infrastructures et la praticité quotidienne apparaissent désormais comme prioritaires. En fin de compte, le succès des véhicules électriques dépendra autant des solutions pratiques que des prouesses technologiques.

  • Les véhicules électriques comme tracteurs : promesses, contraintes et réalités

    Les véhicules électriques comme tracteurs : promesses, contraintes et réalités

    Tracter une remorque ou une caravane avec une voiture électrique peut sembler encore improbable. Pourtant, cet usage devient crédible grâce aux progrès rapides du secteur. Le TCS (Touring Club Schweiz) apporte aujourd’hui un regard précis sur ce que permet réellement l’électrique. Il montre les forces de ces véhicules, mais aussi leurs limites, notamment en autonomie et en recharge.

    Voiture électrique avec remorque garée
    Voiture électrique stationnée avec une remorque attelée. (Crédit : Colorado Teardrops)

    Quand l’électrique se mesure à la traction

    L’idée d’utiliser un véhicule électrique pour tracter peut encore surprendre, mais certains modèles rivalisent déjà avec les thermiques. Par exemple, la Tesla Model X peut tracter jusqu’à environ 2 250 kg selon le manuel constructeur. Leur couple immédiat facilite le démarrage avec charge, les accélérations et les montées difficiles. Cette force réduit aussi les risques de surchauffe, fréquents sur certains embrayages thermiques sous forte charge. À l’heure actuelle, quelques modèles comme la Mercedes G 580 électrique ou encore le Maxus eTERRON 9 peuvent même tirer jusqu’à 3,5 tonnes, ce qui les place au niveau de bons véhicules à combustion. Cependant, cette puissance ne garantit pas tout. En effet, l’équilibre général reste essentiel pour une conduite sûre. Le TCS montre que les systèmes d’assistance au roulis améliorent la stabilité, mais ne remplacent jamais un réglage précis. La répartition de la charge et la charge d’appui jouent donc toujours un rôle majeur dans le comportement d’un ensemble attelé.

    Même avec ces systèmes, une remorque demande une vigilance constante. Le TCS insiste sur l’importance d’une charge verticale bien calibrée pour éviter des réactions dangereuses. Une remorque mal équilibrée peut provoquer des oscillations que ni l’ESP ni l’électronique ne corrigent efficacement. L’électronique reste un soutien, mais pas une solution miracle. Le conducteur doit adapter sa conduite, réduire sa vitesse et anticiper chaque mouvement. Le VE offre une motricité immédiate, mais il ne dispense jamais d’une grande prudence.

    Autonomie et consommation : le véritable défi

    En réalité, le remorquage électrique pose surtout un défi d’autonomie. Tirer une remorque augmente la consommation et réduit la distance entre deux recharges. Voyager avec une remorque en VE est possible, mais seulement avec une planification rigoureuse. Il faut anticiper l’énergie perdue, choisir les bonnes bornes et prévoir des pauses plus longues. De plus, les infrastructures actuelles compliquent la tâche. Contrairement aux stations-service, il est souvent impossible de recharger en gardant la remorque attelée. De nombreuses bornes imposent un stationnement perpendiculaire ou un placement serré. Dans la plupart des cas, le conducteur doit détacher sa remorque, ce qui rallonge inévitablement la pause. Cette contrainte peut aussi bloquer l’accès à d’autres usagers, ce qui crée un stress supplémentaire pour le conducteur, voire des carambolages.

    Face à ce problème, le TCS met en avant une solution utile : l’application « eTrucker ». Elle permet de filtrer les bornes accessibles sans décrochage de la remorque. Cette fonctionnalité, destinée aux camions électriques à l’origine, profite aussi aux voitures électriques attelées. Cela facilite alors la planification des recharges et réduit les imprévus. Cependant, cette solution reste transitoire. Le besoin réel concerne des bornes pensées pour les véhicules avec attelage. Le développement de telles infrastructures deviendra crucial si l’usage se généralise.

    Mercedes EQC électrique vue de profil
    La Mercedes EQC, capable de tracter jusqu’à 1 800 kg selon le TCS.

    Une technologie prête, mais un écosystème encore en transition

    Selon les tests du TCS, les véhicules électriques sont tout à fait capables de tracter. Les différences de consommation entre un VE et un thermique tractant une remorque restent d’ailleurs limitées. La technologie n’est donc plus un frein. Le couple immédiat, l’absence d’embrayage et la fluidité de conduite représentent même de vrais avantages. Cependant, cet usage demande une organisation bien plus stricte qu’avec un véhicule thermique. Pour illustrer, d’autres modèles comme le Mercedes EQC peuvent tracter jusqu’à environ 1 800 kg selon des guides spécialisés. Plus récemment, des berlines comme l’Audi A6 e-tron annoncent une capacité de remorquage de l’ordre de 2 100 kg. Les obstacles restants ne sont donc pas mécaniques ou technologiques, mais logistiques. Le réseau de recharge n’est pas encore adapté aux véhicules tractant une remorque. Il reste conçu pour des voitures courtes et non attelées. Tant que cette situation perdure, les longs trajets en remorque avec un VE demanderont plus de préparation et de patience.

  • Genesis GV60 Magma : le SUV électrique qui inaugure l’ère haute performance

    Genesis GV60 Magma : le SUV électrique qui inaugure l’ère haute performance

    Depuis le Circuit Paul Ricard, Genesis vient de lever le voile sur son GV60 Magma, premier modèle Magma de série. Cette version repense entièrement le concept de SUV électrique sportif. Les fans de performance et de design seront comblés par ce véhicule futuriste et audacieux.

    Genesis GV60 Magma vue de face et de profil, SUV électrique haute performance orange
    Le Genesis GV60 Magma dévoile son design sportif et élégant, avec une carrosserie abaissée et des jantes de 21 pouces. (Crédit : Genesis)

    Un style qui impose sa présence

    Le GV60 Magma se distingue immédiatement du GV60 classique grâce à sa silhouette plus large et plus basse. Le pare-chocs avant adopte trois ouvertures prononcées, optimisant à la fois le flux d’air et le refroidissement. De profil, la caisse est abaissée de 20 millimètres et les ailes élargies accueillent des roues de 21 pouces, chaussées de pneus de 275 millimètres. Ces modifications soulignent l’attention portée à l’aérodynamisme et à la tenue de route. À l’arrière, le pare-chocs intègre un diffuseur spécifique, tandis que le becquet sur le hayon ajoute une touche esthétique et fonctionnelle.

    À l’intérieur, Genesis mélange luxe et sportivité. Le noir domine, ponctué par des surpiqûres orange et grises et des ceintures de sécurité assorties. Le volant reçoit des commandes supplémentaires pour les modes de conduite et la fonction Boost. L’instrumentation est unique, reprenant des thèmes exclusifs Magma et offrant une expérience immersive. La Chamude, matériau rappelant la suédine, habille les sièges et la console, renforçant le caractère premium de l’habitacle.

    Une mécanique pensée pour la performance

    Sous le capot, le GV60 Magma n’est pas qu’un bel objet. Il combine deux moteurs électriques, un par essieu, offrant une puissance totale de 609 chevaux et un couple de 740 Nm. Un simple bouton active le mode Boost, qui élève la puissance à 650 chevaux et le couple à 790 Nm pendant 15 secondes. Cette configuration permet d’atteindre 200 km/h en seulement 10,9 secondes grâce au Launch Control. Genesis propose également trois modes de conduite et un mode Drift, garantissant sensations et agilité sur piste. Les freins, suspensions et éléments de direction ont été optimisés pour une expérience sportive digne des hypercars.

    Habitacle Genesis GV60 Magma côté conducteur, volant et tableau de bord avec surpiqûres orange
    L’intérieur du GV60 Magma combine luxe et sportivité, avec volant exclusif, surpiqûres orange et instrumentation spécifique Magma. (Crédit : Genesis)

    En complément, le système VGS simule le passage des rapports et le générateur de sons recrée l’ambiance d’un moteur thermique. Ainsi, l’expérience de conduite combine sensations électriques et émotions traditionnelles. L’optimisation thermique de la batterie permet de maintenir les performances même lors de sessions dynamiques prolongées.

    Une stratégie européenne ambitieuse

    Genesis voit grand pour la prochaine décennie, et l’Europe est au cœur de ses ambitions. Après des débuts timides, le constructeur entend s’imposer avec ses modèles haute performance électriques. Le programme Magma devient l’axe principal de cette stratégie, associant luxe, technologie et performance. Le GV60 Magma servira de porte d’entrée pour de futures déclinaisons, incluant berlines et grands SUV, voire des modèles dédiés à la compétition.

    Les livraisons débuteront en Corée du Sud au début de 2026, suivies par l’Europe et l’Amérique du Nord. Le GV60 Magma prépare le terrain pour un avenir où Genesis souhaite rivaliser avec Porsche, Polestar ou Cadillac sur le segment premium électrique. Même si le prix reste inconnu, il promet d’être un véhicule très attendu pour les amateurs de performance et d’innovation.

    Un héritage technique inspiré du Ioniq 5 N

    Le GV60 Magma reprend la plateforme E-GMP utilisée par le Hyundai Ioniq 5 N, mais avec une approche raffinée et luxueuse. Les deux moteurs électriques offrent un couple de 790 Nm en mode Boost, permettant un 0 à 100 km/h en moins de 3,5 secondes et une vitesse de pointe de 264 km/h. La suspension, recalibrée avec des silentblocs Hydro G, améliore le confort et l’agilité, tandis que le freinage est renforcé pour encaisser la puissance.

    Genesis GV60 Magma vue arrière et profil, SUV électrique avec aileron fonctionnel et diffuseur arrière
    Le GV60 Magma se distingue par son aileron arrière fonctionnel et son diffuseur intégré, renforçant l’aérodynamisme et l’élégance du SUV. (Crédit : Genesis)

    Le style sportif s’accompagne de détails précis. Les jupes latérales, les bas de caisse et l’aileron arrière fonctionnel améliorent l’aérodynamisme, tandis que l’intérieur combine sobriété et éclat. Les écrans et l’instrumentation adoptent un thème Magma, et le volant intègre des commandes pour la fonction Boost et les modes de conduite. Genesis réussit ainsi un équilibre subtil entre luxe, performance et technologie immersive.

    Vers une famille Magma complète

    Le GV60 Magma ouvre la voie à une série complète de modèles haute performance. Des berlines G80 aux SUV GV80, Genesis prévoit de décliner le programme Magma sur toute sa gamme. La marque souhaite transformer son image et s’imposer comme acteur majeur du luxe électrique sportif. Avec le GV60 Magma, Genesis combine design distinctif, puissance extrême et technologies innovantes. L’Europe, puis l’Amérique du Nord, pourront découvrir dès 2026 ce premier modèle, annonçant une nouvelle ère de performance coréenne sur le marché international.

  • Voitures électriques et hiver rigoureux : une transition qui s’affirme

    Voitures électriques et hiver rigoureux : une transition qui s’affirme

    Ces derniers jours, l’hiver est arrivé en France avec des températures très basses. La crainte liée aux voitures électriques en conditions froides reste toujours présente. Malgré cela, les conducteurs apprennent à adapter leur usage pour préserver l’autonomie de leurs batteries. Les constructeurs développent des technologies qui améliorent les performances en conditions hivernales. Ainsi, l’hiver devient un terrain d’innovation et non plus un frein à la mobilité électrique.

    Voiture électrique en charge sous la neige pendant l’hiver
    Une voiture électrique se recharge malgré les températures négatives, illustrant la progression de la mobilité durable en hiver.

    Le froid, ennemi des batteries ?

    Commençons par un fait : nous le savons, le froid n’est pas l’allier des batteries. Il agit profondément sur leur comportement, ce qui oblige les conducteurs à anticiper. Sous 0 °C, les cellules lithium-ion perdent en efficacité, ce qui réduit l’autonomie de 20 à 30 % selon les modèles.

    Le temps de recharge s’allonge souvent, car la batterie doit être préchauffée avant d’accepter une charge rapide. Cette étape protège les cellules, mais retarde l’atteinte du niveau de charge souhaité. Il est important de réguler la température de la batterie pour que la voiture garde autonomie et puissance tout au long du trajet.

    Une autre partie de l’énergie est utilisée pour chauffer l’habitacle. Contrairement aux moteurs thermiques, les voitures électriques ne disposent pas de chaleur résiduelle. Le système puise donc directement dans la batterie pour réchauffer l’intérieur, ce qui augmente la consommation globale. Cela se ressent surtout lors de trajets courts en ville, où les démarrages répétés accentuent les pertes. Malgré ces contraintes, le conducteur doit apprendre à optimiser sa conduite et à adapter ses habitudes pour limiter la baisse d’autonomie.

    Des solutions concrètes émergent

    Dans de nombreux pays soumis à des hivers sévères, les automobilistes adaptent leurs pratiques pour préserver l’autonomie. Le préchauffage du véhicule pendant qu’il est encore branché constitue l’un des réflexes les plus efficaces. Cette méthode limite l’impact du chauffage sur la batterie lors des premiers kilomètres. Les sièges chauffants sont aussi privilégiés, car ils consomment beaucoup moins d’énergie que le chauffage général. Grâce à ces choix pratiques, les pertes d’autonomie deviennent plus prévisibles et donc plus faciles à gérer.

    Les infrastructures évoluent en parallèle pour soutenir cette transition énergétique. Les bornes de recharge s’adaptent aux climats froids en intégrant des systèmes de protection contre la glace. Certaines installations utilisent également des technologies de gestion thermique pour sécuriser la charge rapide en hiver. L’amélioration du maillage territorial permet aux conducteurs d’effectuer de longs trajets avec davantage de sérénité. Cette transformation globale contribue à instaurer une véritable confiance dans l’électrique, même lorsque les conditions sont extrêmes.

    Autoroute enneigée en montagne avec voitures roulant dans des conditions hivernales difficiles
    Des voitures circulent sur une route alpine enneigée malgré la tempête, rappelant les risques liés aux trajets hivernaux.

    Une technologie en évolution continue

    Les progrès réalisés par l’industrie automobile montrent que les batteries deviennent plus robustes année après année. Les constructeurs adoptent la pompe à chaleur, qui améliore nettement le rendement énergétique en période hivernale. Cette technologie permet de conserver jusqu’à 83 % de l’autonomie en hiver, contre 75 % pour les véhicules non équipés. Les utilisateurs profitent alors d’une expérience plus stable, même en cas de températures négatives prolongées.

    Parallèlement, les ingénieurs travaillent sur la gestion thermique interne des batteries pour optimiser leur fonctionnement. Certains systèmes utilisent des matériaux à changement de phase (PCM) afin de maintenir une température stable. D’autres misent sur des ailettes de refroidissement améliorant la dissipation de la chaleur, maintenant la température optimale de fonctionnement des batteries. Ces avancées prolongent la durée de vie des cellules et réduisent les risques de dégradation accélérée. De plus, la recharge intelligente progresse pour coordonner le chauffage et la charge au bon moment. Cette innovation permet de limiter la consommation inutile et d’améliorer l’efficacité générale du véhicule.

    L’électrique s’affirme, même dans les régions les plus froides

    L’expérience acquise dans les zones hivernales, comme les pays nordiques par exemple, prouve que les voitures électriques peuvent fonctionner de manière fiable. Les politiques publiques jouent un rôle important en soutenant l’installation de bornes adaptées et en facilitant l’accès à la mobilité propre. Ces initiatives encouragent les conducteurs à franchir le pas et à découvrir un usage finalement plus simple qu’ils l’imaginaient. Grâce à ces efforts coordonnés, l’électrique ne se limite plus aux régions tempérées et conquiert désormais des territoires soumis à des conditions climatiques exigeantes. Prenons le cas de la Norvège, qui pulvérise tous les records, avec 95,8 % de voitures neuves électriques vendues en janvier 2025 — un record mondial, selon le Conseil norvégien d’information sur le trafic routier (OFV).

    Cette évolution ouvre des perspectives intéressantes pour l’ensemble du marché automobile. Les innovations testées dans le froid extrême profitent ensuite aux conducteurs du monde entier. Les batteries gagnent en stabilité, les véhicules deviennent plus polyvalents et les infrastructures montent en puissance. Avec ces progrès, l’hiver n’est plus perçu comme une barrière, mais comme un levier pour accélérer l’amélioration globale des technologies électriques. L’avenir de la mobilité semble donc compatible avec des climats variés, ce qui renforce la place de l’électrique dans la transition énergétique mondiale.

    Comment protéger sa voiture électrique du froid ?

    L’hiver met à rude épreuve les véhicules électriques. Voici quelques gestes simples pour préserver l’autonomie et la longévité de votre batterie :

    • Préchauffez le véhicule pendant qu’il est encore branché : cela limite la consommation d’énergie de la batterie.
    • Maintenez la batterie chargée entre 40 % et 80 % pour éviter les pertes d’autonomie dues au froid.
    • Privilégiez l’usage des sièges chauffants au lieu du chauffage général, plus énergivore.
    • Garez le véhicule dans un garage ou un espace couvert pour limiter l’exposition au gel.
    • Programmez la recharge juste avant le départ afin que la batterie soit chaude et plus efficace.
    • Faites contrôler le système thermique de la batterie avant l’hiver pour prévenir tout dysfonctionnement.
  • Outre-mer français : les défis électriques au bout du monde

    Outre-mer français : les défis électriques au bout du monde

    À l’heure où les pays développent leurs transitions énergétiques des transports, les territoires d’outre-mer français, souvent oubliés des grands plans nationaux, sont-ils les délaissés de l’électromobilité ? Défis logistiques, mix énergétique singulier, ambitions parfois contrariées : territoire par territoire, découvrons où en est l’électromobilité au large de l’Hexagone en 2025.

    Voiture électrique roulant sur une route de montagne entourée de végétation dense.
    Une voiture électrique circule sur une route montagneuse en pleine nature, illustrant la mobilité durable dans les paysages verts.

    La Réunion

    Leader ultramarin de l’électromobilité, La Réunion affiche le taux de pénétration le plus important des territoires d’outre-mer français. Avec au total 6 005 véhicules neufs vendus au premier trimestre 2025, l’île enregistre une baisse de 8,4 % par rapport à l’an dernier. Même constat pour les véhicules électrifiés : 742 véhicules électriques vendus, soit une diminution de 32,1 %.

    Dans ces chiffres, les BEV représentent 631 unités (10,5 % de part de marché), tandis que les PHEV représentent 111 unités (1,8 % de part de marché). Ces baisses s’expliquent en grande partie par la suppression de l’exonération fiscale locale et par la hausse des prix.

    La densité des bornes y est également la plus élevée (462 points publics recensés), portée par des opérateurs locaux comme EZDrive. Le territoire combine un fort taux d’électrification globale (49,9 %), mais reste très sensible aux aléas économiques et politiques.

    Martinique

    Le territoire compte 211 bornes publiques en 2025, un chiffre en progression, mais encore insuffisant pour accompagner les automobilistes. Elles sont déployées par différents opérateurs : EZDrive, VoltDom et TotalEnergies, qui proposent des tarifs moyens compétitifs.

    Le marché des véhicules électriques reste modeste (4,9 % de part de marché en 2024).

    Cette faible pénétration s’explique par plusieurs facteurs :

    • un réseau routier très énergivore (forts dénivelés, climatisation quasi permanente) ;
    • une offre de modèles limitée et pas toujours adaptée aux contraintes locales ;
    • un contexte économique et social tendu.

    Guadeloupe

    La Guadeloupe compte plus de 184 bornes publiques, un nombre encore faible mais en progression constante, soutenu par des acteurs comme gmob, EZDrive et TotalEnergies.

    Renault Zoe branchée sur une borne de recharge électrique.
    Une Renault Zoe se recharge sur une borne, illustrant l’essor des véhicules électriques dans les territoires d’outre-mer.

    Côté ventes, les résultats sont encourageants : malgré un recul global du marché des véhicules particuliers (-6,1 % en 2024), la part des véhicules électriques atteint entre 5 et 6 %, soit une augmentation d’environ 20 %.

    Au-delà de l’automobile, l’électromobilité progresse aussi dans les deux-roues : depuis quelques années, la majorité des cyclomoteurs vendus sont électriques.

    EDF Guadeloupe a également lancé le projet D.R.I.V.E., une expérimentation visant à mesurer l’intérêt d’ombrières photovoltaïques dédiées à la recharge, avec pilotage intelligent favorisant les heures d’ensoleillement.

    Guyane

    Bien qu’elle dispose du plus vaste territoire d’outre-mer, l’électromobilité guyanaise peine à décoller. Le réseau public compte seulement 30 points de recharge, ce qui en fait le territoire le moins équipé. Cette carence constitue un frein majeur : la part de marché des BEV reste inférieure à 3 %.

    Paradoxalement, la Guyane est l’un des territoires les plus avancés en matière de production électrique décarbonée grâce au barrage de Petit-Saut et à son potentiel hydroélectrique, couvrant près de 70 % des besoins en électricité.

    Mayotte

    Probablement le territoire le plus en difficulté, Mayotte souffre d’une forte fragilité économique. Le marché automobile est en crise, avec une chute de -12,6 % sur l’occasion en 2024, et une faible pénétration des électriques pures (à peine plus de 3 %).

    Malgré cela, le taux d’électrification hybride est élevé (30,2 % en 2022). La transition est en cours, mais fortement freinée par les contraintes économiques locales.

    Les données concernant l’infrastructure sont inexistantes : cette absence d’informations publiques révèle un retard significatif du territoire.

    Nouvelle-Calédonie

    La Nouvelle-Calédonie a adopté en 2022 un Schéma de Transition Énergétique (STENC 2) avec un objectif clair : 18 500 véhicules électriques d’ici 2030. Le territoire a déjà progressé : environ 1 000 VE circulent, une quarantaine de bornes existent (réseau Hivy), et la première borne hypercharge 150 kW a été inaugurée en 2025.

    Les aides locales soutiennent également la transition :

    • prime de 600 000 francs CFP (environ 5 030 €) pour l’achat d’un VE ;
    • tarif électrique préférentiel pour les bornes : 8 francs/kWh de jour et 20 francs/kWh de nuit (contre 34,96 francs pour le tarif standard).

    La transition reste toutefois freinée par des facteurs culturels (fort attachement aux 4×4), économiques et politiques.

    BYD Seal U roulant sur une route côtière au bord de la mer.
    Le BYD Seal U longe une route côtière sous le soleil, un paysage typique que l’on retrouve dans de nombreux territoires d’outre-mer. (Crédit : BYD Guyane)

    Polynésie française

    Le marché est encore embryonnaire, avec seulement 2 à 3 % de parts électriques et environ 150 véhicules vendus chaque année.
    Contrairement à la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie n’offre aucune subvention significative, ce qui freine l’adoption.

    La montée en puissance est limitée par des infrastructures quasi inexistantes, liées notamment à l’autorisation très récente (2024) d’installer des bornes payantes de plus de 3 kW.

    Saint-Barthélemy & Saint-Martin

    Dans ces territoires, l’électromobilité reste un mode de déplacement de niche, plutôt haut de gamme : la transition passe surtout par l’importation de modèles luxueux, souvent hybrides. Les bornes publiques sont rares et les aides locales quasi inexistantes.

    Autres territoires ultramarins

    À Saint-Pierre-et-Miquelon ou Wallis-et-Futuna, les marchés sont marginaux, voire inexistants. Sans infrastructure recensée et avec une faible densité de population, l’ensemble du marché dépend de l’import, la demande restant très faible.

    Intégration dans les politiques nationales

    La France métropolitaine encourage l’électromobilité depuis des années, notamment via les aides publiques. Mais, si les dispositifs nationaux (bonus écologique, leasing social) sont théoriquement ouverts aux DOM-TOM, leur application se révèle complexe.

    L’État a accordé une majoration de 1 000 € du bonus pour les DROM, pouvant atteindre 8 000 € selon les ressources. En revanche, la prime à la conversion a été supprimée depuis décembre 2024 pour les particuliers.

    Un crédit d’impôt de 500 € pour l’installation d’une borne à domicile est prolongé jusqu’en 2027. Le programme ADVENIR ZNI, mis en place par l’ADEME, finance jusqu’à 2 160 € par borne dans les zones non interconnectées. Il encourage notamment la recharge solaire pour éviter les pics de consommation.

    Pourtant, ces aides ne rencontrent pas toujours le succès attendu : coûts logistiques élevés, prix d’importation, manque de structures de reprise, faible densité de bornes et politiques fiscales locales limitent leur impact.

    Stations de recharge solaire pour voitures électriques sur un parking en Martinique.
    Stations de recharge solaire en Martinique, un exemple de solutions innovantes adaptées aux réalités énergétiques de l’outre-mer. (Crédit : Terre Solaire)

    Défis et atouts transversaux

    Les territoires ultramarins présentent un paradoxe énergétique : forte dépendance aux énergies fossiles, mais potentiel renouvelable considérable (soleil, vent, hydroélectricité).

    Le statut de zones non interconnectées entraîne un coût de production électrique pouvant être jusqu’à dix fois supérieur à celui de la métropole.
    Ce contexte complique l’émergence d’une électromobilité durable, où l’optimisation de la recharge et la coordination avec les énergies locales deviennent essentielles.

    S’ajoutent des contraintes socio-économiques (pauvreté, prix élevés, modèles peu adaptés) et l’usage intensif de la climatisation, énergivore pour les batteries. Pourtant, les distances réduites des îles constituent un avantage : elles en font de véritables laboratoires naturels de la transition énergétique, notamment via les mini-réseaux, les ombrières solaires ou la gestion intelligente de la recharge.

    Conclusion

    Si La Réunion montre la voie, avec un taux de pénétration dépassant 10 %, la transition reste très hétérogène dans les outre-mer français. La Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et Mayotte accusent un retard, tandis qu’en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, les ambitions existent malgré un marché encore limité.

    L’intégration aux aides métropolitaines est réelle, mais leur efficacité nécessite un accompagnement différencié et un accès plus large à la recharge. La décennie 2025-2035 sera déterminante : l’enjeu est clair — faire des territoires ultramarins des leviers majeurs d’une mobilité durable.

  • Plan Climat 2030 : l’Union européenne veut transformer l’énergie, l’industrie et les comportements

    Plan Climat 2030 : l’Union européenne veut transformer l’énergie, l’industrie et les comportements

    À l’horizon 2030, l’Union européenne engage une mutation sans précédent de son modèle énergétique et industriel. Nouveaux objectifs, accélération massive des renouvelables, réduction drastique des consommations, diplomatie climatique… Le plan 2030 trace un chemin ambitieux, mais exigeant, pour faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone.

    2030 avec planète verte symbolisant la transition écologique
    Symbole de la transition écologique et du développement durable à l’horizon 2030.

    Des objectifs rehaussés

    Depuis 2023, l’UE a adopté un ensemble de révisions législatives pour “réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030”. Cet objectif, inscrit dans le Green Deal (le Pacte vert pour l’Europe), pose un cap clair : accélérer la transition dans tous les secteurs, de l’énergie aux transports, en passant par l’industrie. Cette ambition s’appuie sur un système de gouvernance renforcé, conçu pour “assurer la planification, le suivi et le reporting” des progrès vers les objectifs européens et ceux de l’Accord de Paris (2015). Le pilotage devient ainsi plus transparent et plus exigeant pour les États membres.

    Le cœur du plan repose sur l’efficacité énergétique. La directive, entrée en vigueur en 2023, fixe l’objectif suivant : -11,7 % de consommation finale d’énergie par rapport aux projections 2020. Le texte précise que cela correspond à 763 Mtoe (million ou mégatonne d’équivalent pétrole) en énergie finale et 992,5 en énergie primaire. L’UE rappelle que “les bénéfices des économies d’énergie doivent l’emporter sur les coûts” liés aux rénovations et ajustements nécessaires. Une manière de souligner l’enjeu social et économique de la transition.

    Pour atteindre ces -11,7 %, plusieurs leviers deviennent obligatoires. D’abord, une réduction annuelle de 1,9 % de la consommation de l’ensemble du secteur public, accompagnée d’une obligation de rénovation de 3 % des bâtiments publics chaque année. Ensuite, les États devront atteindre un rythme moyen d’économies d’énergie de 1,49 % par an entre 2024 et 2030, soit presque le double par rapport à la période précédente (0,8 %). Un rythme inédit qui va toucher les secteurs clés : bâtiment, industrie, mobilité.

    L’UE fixe désormais “au moins 42,5 %” de renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2030, avec une ambition affichée d’atteindre 45 %. Pour mesurer l’accélération, l’Europe rappelle que la part de renouvelables n’était que de 23 % en 2022, et que la précédente cible 2030 était fixée à 32 % en 2018. Il s’agit donc d’un doublement de l’effort en moins d’une décennie.

    Commission européenne à Bruxelles
    Siège de la Commission européenne à Bruxelles, chargée de proposer et de mettre en œuvre les politiques et lois de l’Union européenne. (Crédit : Christian Creutz)

    Une mobilisation citoyenne internationale impérieuse

    Contrairement à l’idée reçue, le basculement vers les renouvelables est fortement soutenu. La Commission cite un sondage Eurobaromètre de 2025 montrant que “88 % des citoyens soutiennent le développement accru des énergies renouvelables”. Cette adhésion sociale constitue un élément déterminant pour la réussite des politiques européennes, notamment dans les secteurs sensibles : rénovation, mobilité, infrastructures renouvelables.

    L’innovation majeure du plan 2030 est l’intégration explicite des comportements humains. Le lancement en 2025 de l’Energy Behaviour Forum illustre ce tournant. L’objectif : comprendre et transformer les usages énergétiques au quotidien. Depuis octobre 2025 et jusqu’à février 2026, un programme européen permettra aux collectivités d’apprendre à “concevoir des projets qui induisent un changement de comportement et économisent l’énergie”.

    Ce volet, souvent absent des politiques énergétiques, devient ici central : une transition durable ne repose plus seulement sur la technologie, mais aussi sur l’adoption de nouveaux usages. L’UE mise donc sur un changement systémique, combinant innovations techniques et transformations sociales.

    L’Union européenne étend donc sa stratégie au-delà de ses frontières. Lors de la COP28, elle a lancé, avec plus de 130 dirigeants mondiaux, un Global Pledge on Renewables and Energy Efficiency visant à tripler les capacités renouvelables mondiales et doubler les taux d’efficacité énergétique d’ici à 2030. Sans cette mobilisation internationale, “la trajectoire 1,5 °C sera compromise” et les politiques actuelles mènent à un réchauffement de 3 °C selon le Global Energy and Climate Outlook 2022.

    Autoroute moderne vue du dessus
    Autoroute européenne illustrant les enjeux de mobilité et de réduction des émissions de CO₂ dans les transports.

    Vers une économie circulaire et une transition juste

    Au-delà de l’énergie, le plan 2030 s’intègre dans une vision plus large : réduire la pression sur les ressources, renforcer la circularité et lutter contre la perte de biodiversité. La Commission rappelle que “la consommation de matériaux devrait doubler d’ici à 40 ans” et que cette exploitation représente “plus de 90 % de la perte de biodiversité et du stress hydrique”. Cette approche systémique montre que la transition européenne ne concerne plus seulement l’énergie, mais bien l’ensemble du modèle économique.

    Le plan 2030 marque un tournant historique : l’Europe se dote d’objectifs clairs, contraignants et soutenus par une diplomatie offensive. Mais la route sera exigeante : rénover, électrifier, produire plus propre, consommer moins, et accompagner les citoyens dans ces changements. Ce qui ressort, c’est l’idée que la transition ne peut plus être technocratique : elle doit être collective. La réussite passe par la combinaison d’investissements, de technologies, de nouvelles habitudes et d’une gouvernance renforcée. Un défi titanesque, mais surtout une opportunité de repenser durablement notre rapport à l’énergie et aux ressources.

  • Xiaomi, l’ascension irrésistible d’un nouveau géant de l’électrique

    Xiaomi, l’ascension irrésistible d’un nouveau géant de l’électrique

    En quelques années, la firme chinoise Xiaomi a transformé ce qui ressemblait à un pari audacieux en une véritable réalité industrielle. Production en plein essor, premiers modèles solides, rentabilité express et arrivée programmée en Europe. Xiaomi n’est plus un outsider, c’est désormais l’un des constructeurs électriques les plus remuants du marché.

    Xiaomi YU7 SUV électrique premium 691 chevaux autonomie 660-740 km WLTP
    Le Xiaomi YU7 : SUV électrique premium avec 691 chevaux et autonomie jusqu’à 740 km. (Crédit : Xiaomi)

    Une croissance fulgurante qui déstabilise l’industrie

    2025 marque clairement un changement de dimension pour Xiaomi dans l’univers des voitures électriques. Ceux qui voyaient dans la marque un nouveau venu un peu trop confiant sont aujourd’hui forcés de revoir leur jugement. À peine quatre ans après avoir lancé sa division automobile, Xiaomi a déjà franchi la barre symbolique des 500 000 véhicules électriques produits. Pour une marque aussi jeune, c’est plus qu’une prouesse, c’est un message envoyé à toute l’industrie.

    La dynamique commerciale suit la même trajectoire ascendante. Sur l’ensemble de l’année, Xiaomi prévoit de livrer plus de 400 000 voitures, dépassant largement ses ambitions initiales. Et le rythme ne faiblit pas : plus de 40 000 unités écoulées en octobre 2025, un niveau déjà atteint en septembre. Ce n’est plus un “bon mois” isolé, c’est dorénavant une tendance solide, qui montre que Xiaomi n’est pas en train de vivre un simple moment de grâce, mais bien une montée en puissance à ambition durable.

    Rentabilité éclair et stratégie de gamme parfaitement maîtrisée

    La performance industrielle est impressionnante, mais la rentabilité l’est peut-être encore davantage. Alors que la majorité des nouveaux constructeurs mettent des années à trouver l’équilibre, Xiaomi a annoncé un premier trimestre bénéficiaire dès 2025, soit seulement 18 mois après le lancement de sa division automobile. Au troisième trimestre, les véhicules électriques ont généré 28,3 milliards de yuans de revenus (environ 3,4 milliards d’euros). Cette performance place Xiaomi parmi les rares nouveaux acteurs capables de se rapprocher, à terme, des standards industriels et financiers fixés par des géants comme Tesla ou BYD. Cette réussite éclair tient à une méthode bien connue de la marque : une intégration poussée, un contrôle strict des coûts, un écosystème logiciel verrouillé et une prise de décision extrêmement rapide. Xiaomi applique en fait à l’automobile la recette qui a fait son succès dans la tech : itérer vite, optimiser en continu et verrouiller l’expérience utilisateur dans un environnement cohérent.

    Xiaomi SU7 Ultra berline sportive électrique design aérodynamique recharge rapide
    La Xiaomi SU7 Ultra : berline sportive électrique au style affûté et recharge ultra-rapide. (Crédit : Xiaomi)

    Côté produit, la stratégie est claire depuis le lancement de la SU7, une berline sportive au style affûté, qui rappelle la philosophie d’une Taycan passée par le laboratoire Xiaomi. Ligne tendue, aérodynamique soignée, intégration logicielle poussée et positionnement prix/agilité agressif : la SU7 a donné le ton. Le constructeur a ensuite élargi sa gamme avec le YU7, un SUV premium basé sur la plateforme Modena. Disponible en propulsion ou en transmission intégrale, tout en affichant 691 chevaux et une autonomie annoncée entre 660 et 740 km WLTP, il se place directement dans la cour des grands. Le temps de recharge est aussi un point à souligner. Xiaomi annonce 220 km récupérés en cinq minutes, une vitrine technologique qui confirme l’ambition du constructeur de s’imposer comme une référence de la performance électrique.

    Un nouvel acteur majeur qui bouscule les lignes

    Xiaomi ne prévoit clairement pas de rester cantonné à l’Asie. L’entreprise prépare son arrivée en Europe à l’horizon 2027, et elle ne le fait pas à la légère. La marque installe un centre de R&D à Munich, avec pour mission d’adapter les prochains véhicules aux exigences européennes : normes de sécurité plus sévères, tenue de route plus rigoureuse, confort acoustique revu, gestion thermique adaptée et calibrage spécifique pour les hautes vitesses sur autoroute. En parallèle, Xiaomi continue de renforcer son image via une communication centrée sur la performance, l’innovation logicielle et les records maison. L’idée est limpide, Xiaomi veut s’imposer comme le constructeur électrique le plus technologique avant même d’arriver dans les concessions européennes.

    Xiaomi SU7 berline électrique sportive
    La Xiaomi SU7 combine design aérodynamique, performance et intégration logicielle avancée. (Crédit : Xiaomi)

    À l’instar de ce qu’elle a fait sur le marché des smartphones, la marque pourrait miser sur un cocktail redoutable : agressivité tarifaire et excellence technique. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en quelques années seulement, Xiaomi est passée du statut de challenger ambitieux à celui de futur poids lourd de la mobilité électrique mondiale. Production exponentielle, modèles solides, rentabilité précoce, ambitions internationales affirmées… Tous les signaux montrent que Xiaomi a enclenché une dynamique durable. Dans un marché électrique en pleine recomposition, le constructeur s’affirme déjà comme l’un des acteurs capables de rebattre les cartes à échelle mondiale.

  • Lola-DGR : la monoplace électrique plus rapide qu’une F1

    Lola-DGR : la monoplace électrique plus rapide qu’une F1

    Le projet Lola-DGR bouleverse les certitudes du sport automobile en annonçant des performances inédites. Pensé par Lucas di Grassi, ce concept 100 % électrique promet d’être plus rapide qu’une F1 sur certains circuits. Pourtant, malgré l’ambition affichée, la voiture n’a pas encore pris la piste et reste au stade de prototype virtuel.

    Monoplace Lola-DGR vue de face sur la piste
    La Lola-DGR face à la piste, prête à défier les performances d’une F1. (Crédit : DRG)

    Conçu hors de toute réglementation, le prototype veut prouver que la performance absolue n’est pas réservée aux moteurs thermiques. Les simulations dévoilées par l’équipe annoncent des chronos sidérants, notamment à Monaco, où il dépasserait une Formule 1 de plusieurs secondes par tour.

    Une idée née pour dépasser les limites actuelles

    Selon Lucas di Grassi, la question de départ était simple : jusqu’où peut aller une monoplace électrique si on la libère des règles habituelles ? En collaboration avec Lola, spécialiste historique du sport automobile, il a imaginé une machine exploitant des solutions techniques déjà disponibles. L’objectif reste clair : bâtir la monoplace électrique la plus efficiente jamais conçue, capable de battre une F1 sur un tour tout en consommant moins d’énergie.

    Di Grassi n’en est pas à son premier défi. Pilote engagé de longue date dans les projets électriques, il connaît parfaitement les limites et les avantages de la technologie. La sortie de la GEN4 de la Formula E, plus performante et dotée de quatre roues motrices, ne l’a pas freiné. Au contraire, elle semble avoir accéléré l’envie de prouver que l’électrique peut aller encore plus loin. Ainsi, la Lola-DGR se présente comme une réponse visionnaire, destinée à bousculer les repères établis par la F1.

    La philosophie du concept repose sur une idée forte : l’efficience peut devenir un multiplicateur de performance. La voiture n’est pas pensée comme une vitrine technologique inaccessible, mais comme un laboratoire réaliste. Elle utilise des solutions industrielles crédibles, notamment une batterie de 60 kWh intégrée dans le plancher et un refroidissement centralisé pour limiter le drag. Le tout s’inscrit dans une approche systémique qui vise à réduire les pertes d’énergie plutôt qu’à les compenser par une batterie plus lourde.

    Une aérodynamique active pensée comme une rupture totale

    Pour surpasser la Formule 1, la Lola-DGR mise surtout sur une aérodynamique active radicalement nouvelle. Le prototype combine effet de succion sous la voiture et diffuseur soufflé pour maximiser l’appui à toutes les vitesses. Ce choix technologique rappelle la Brabham « aspirateur » de 1978, mais il va beaucoup plus loin en ajoutant un contrôle du flux inédit. La voiture pourrait ainsi générer plusieurs tonnes d’appui équivalent grâce à deux turbines de 30 kW activées selon les besoins.

    L’intérêt majeur de cette solution réside dans sa capacité à stabiliser l’appui. Contrairement à une F1, qui dépend fortement de la vitesse pour générer de l’adhérence, la Lola-DGR maintient une charge constante dans les virages lents. Ce comportement ouvre la voie à des vitesses de passage supérieures dans les sections où les F1 perdent leur avantage. De plus, cette gestion flexible réduit la traînée lorsque la voiture atteint des vitesses élevées. Les ventilateurs se coupent alors pour laisser agir l’aérodynamique naturelle et optimiser la pointe.

    Monoplace Lola-DGR vue de dos sur la piste
    La Lola-DGR dévoile son architecture aérodynamique depuis l’arrière. (Crédit : DRG)

    Les roues carénées renforcent encore cette quête d’efficience. Elles diminuent fortement la traînée tout en améliorant la sécurité sur piste humide en limitant les projections d’eau. Enfin, l’absence de radiateurs latéraux permet d’affiner la silhouette du véhicule, réduisant encore la résistance à l’air. La combinaison de ces éléments affirme une seule ambition : redéfinir la hiérarchie aérodynamique en course.

    Des simulations qui promettent de battre les F1 à Monaco

    Les données les plus spectaculaires concernent les performances virtuelles réalisées sur le circuit de Monaco. Selon les analyses CFD et les simulations partenaires, la Lola-DGR serait jusqu’à 4,3 secondes plus rapide qu’une F1 actuelle sur un tour, voire jusqu’à 11 secondes selon les versions les plus optimisées du concept. Ces chiffres paraissent vertigineux quand on sait que les F1 détiennent les records de performance sur la majorité des circuits mondiaux.

    Di Grassi précise avoir basé ses calculs sur un appui de 15 kN, soit environ 1,5 tonne, une valeur qu’il juge pourtant conservatrice. En retirant certains modules de batterie pour alléger la voiture, le concept pourrait devenir encore plus affûté. De plus, la simulation montre que la Lola-DGR ne se contente pas d’un tour exceptionnel. Elle pourrait maintenir un rythme comparable à une pole position de F1 pendant une douzaine de tours, voire conserver un rythme de course pendant quinze à vingt tours. Cette capacité à enchaîner les performances démontre une efficience globale, bien au-delà du simple exploit ponctuel.

    Cet avantage provient aussi d’un pilotage facilité. L’appui constant stabilise la voiture dans les sections étroites ou bosselées des circuits urbains. La voiture semble plus prévisible et plus homogène dans toutes les phases de conduite, ce qui peut réduire les erreurs et rendre le pilotage plus agressif sans accroître le risque.

    Une gestion énergétique intelligente et tournée vers l’avenir

    Avec une batterie de seulement 60 kWh, la question de l’autonomie devient centrale. Le choix de ne pas augmenter la capacité s’explique par une stratégie axée sur l’efficience. La réduction du drag reste la première économie, tandis que l’aéro active devient un outil de gestion énergétique. Le système permet de décider quand activer les ventilateurs, quand maximiser la régénération et comment optimiser les forces latérales selon la vitesse.

    L’intégration de la batterie dans le plancher abaisse le centre de gravité et optimise la répartition des masses. Le système pourrait aussi évoluer vers une assistance hydrogène, qui jouerait le rôle de prolongateur d’autonomie ou de générateur auxiliaire pour les ventilateurs. Cette combinaison ouvre des perspectives crédibles pour des courses d’endurance. Elle pourrait rendre réaliste une participation aux 24 Heures du Mans avec une architecture entièrement zéro émission.

    Lola-DGR roulant de nuit avec phares allumés
    La Lola-DGR illumine la piste grâce à ses phares en conditions nocturnes. (Crédit : DRG)

    À court terme, le concept semble parfaitement adapté aux courses sprint comme aux tracés urbains. L’appui constant aux vitesses faibles offre un avantage considérable lors des freinages appuyés ou des réaccélérations courtes. Sur piste mouillée, l’aérodynamique maîtrisée et les roues carénées devraient apporter un comportement plus stable qu’une monoplace traditionnelle. De plus, la modularité du design permettrait d’adapter la voiture à différents circuits, du Nürburgring à Macau.

    Des ambitions claires mais un défi colossal à relever

    Malgré des chiffres impressionnants, un obstacle majeur subsiste : il faut désormais construire et tester la voiture. Lucas di Grassi affirme vouloir produire un démonstrateur opérationnel dans les deux ans. Si les performances réelles confirment les simulations, la Lola-DGR pourrait ouvrir une ère nouvelle où l’électrique ne serait plus un compromis mais un choix de performance absolue.

    Le concept veut démontrer qu’il est possible de faire mieux qu’une F1 en misant sur l’intelligence énergétique plutôt que sur la puissance brute. Il propose également une nouvelle voie pour l’industrie, avec des technologies transposables aux voitures de série, notamment une aérodynamique active raisonnée et des carrosseries anti-drag. Cette vision dépasse la simple compétition et s’étend à la mobilité de demain.

    Il faudra désormais vérifier que les promesses numériques résistent au réel. Et si tel est le cas, la Lola-DGR pourrait bien devenir la première monoplace électrique à menacer sérieusement l’hégémonie de la Formule 1. Une révolution potentielle qui transformerait durablement la manière d’imaginer la performance automobile.

  • « Le vrai luxe, c’est de durer dans un monde qui change » : l’adaptation du groupe JLR à l’électromobilité

    « Le vrai luxe, c’est de durer dans un monde qui change » : l’adaptation du groupe JLR à l’électromobilité

    Alors que l’industrie automobile vit l’une des plus grandes transformations de son histoire, portée par les réglementations environnementales, Jaguar Land Rover (JLR) dessine une trajectoire électrisée tout en conservant son ADN.

    Dans un entretien exclusif, le responsable Press & PR France de JLR, Léo Lubrano, nous a livré la vision, les dilemmes et les ambitions du groupe britannique.

    Logos Jaguar et Land Rover côte à côte
    Les deux marques emblématiques du groupe JLR, Jaguar et Land Rover

    JLR, une marque de luxe complète

    Né en 2013 de l’union de deux icônes de l’automobile britannique, Jaguar et Land Rover (JLR) s’est construit sur un héritage de luxe et de prestige automobile.

    Jaguar représente l’élégance, la sportivité et les performances motorisées d’exception, tandis que Land Rover, maison mère de Range Rover, Defender et Discovery, incarne la robustesse, l’aventure et un savoir-faire tout-terrain mondialement reconnu, devenant au fil des décennies synonyme de raffinement et de confort absolu.

    « L’objectif du groupe, c’est vraiment de créer un univers pour chaque marque. Elles ont chacune leur propre univers, toujours guidé par des ambitions fortes de robustesse, d’élégance et de pureté des lignes, afin de viser le segment luxe du secteur automobile. »

    En effet, Jaguar incarne désormais un luxe moderne et assumé, guidé par la logique du « copy nothing » (des véhicules qu’on ne voit nulle part ailleurs et qui cassent les codes). Elle se renouvelle entièrement avec une gamme 100 % électrique.

    Chez Range Rover, « on cultive vraiment le côté luxe, l’élégance, le charisme, et la pureté des lignes. Et pour ça, on explore l’univers alpin, l’univers nautique et le design. »

    « Defender porte quant à elle les valeurs de robustesse, le côté baroudeur, l’aventure. On met plus en avant ce qu’on appelle le top luxury. Ça reste toujours une marque du groupe JLR mais cette fois-ci, elle se développe autour des adjectifs qui ont fait la réputation de la marque : le dépassement de soi et le franchissement. »

    Enfin, Discovery conserve son rôle de SUV familial haut de gamme, polyvalent et tourné vers le voyage.

    Une vision à long terme

    Dans le souci de répondre aux normes européennes en termes d’électrification des flottes de véhicules, le groupe britannique a dû s’adapter et transformer ses modèles. La première marque du groupe à devenir une marque 100 % électrique est Jaguar : « Si notre objectif est d’aborder ce changement tout en douceur, avec Jaguar ça s’est fait de manière beaucoup plus radicale. On a décidé de relancer la marque en produisant des véhicules uniquement équipés de moteurs électriques dès l’année 2026. »

    Jaguar change donc totalement de vision, incarnée par la Jaguar Type 00 qui sera le symbole du renouveau de la marque. « Il servira de modèle pour les prochains véhicules qui sortiront, le premier en date sera le GT Coupé 4 portes 100 % électrique. »

    Jaguar Type 00 100 % électrique
    La Jaguar Type 00, symbole du renouveau 100 % électrique de la marque. (Crédit : Jaguar)

    Pour les autres marques du groupe JLR, le changement arrive par étapes : « Mis à part Jaguar, le premier véhicule zéro émission sera le Range Rover 100 % électrique qui va sortir courant 2026. Et ensuite la gamme VE va suivre petit à petit pour toutes les marques. »

    Une politique progressive et claire pour ce groupe aux ambitions bien tracées : « L’objectif pour le groupe est d’atteindre zéro émission carbone pour l’ensemble des activités d’ici à 2039, y compris la production. Cette transition de fond en comble passe donc par notre capacité à augmenter notre production en électricité, des premiers projets solaires, qui ont débuté sur les centres de production JLR, à Gaydon, à Haywood et à Wolverhampton. Mais surtout nous conservons notre force de production en réhabilitant nos usines. »

    Comme l’explique M. Lubrano, la volonté de JLR n’est pas de rendre cette transition brutale, mais de prendre le temps de produire des véhicules ultra-luxueux : « On doit s’adapter aux lois en termes d’électrification des flottes, mais notre objectif est de produire des voitures efficientes parce que l’une des caractéristiques premières de nos véhicules, que ce soit pour Defender, pour Range Rover, pour Discovery ou pour Jaguar, c’est de faire des véhicules ultra-performants. »

    Au-delà de l’aspect performance, un autre trait de personnalité fort de la marque, c’est le confort que l’on retrouve notamment chez Range Rover ; et avec l’entrée en gamme de véhicules 100 % électriques, ce confort ne sera que plus grand : « Cette électrification va aller dans le sens du confort supplémentaire. Donc pour nous, le message de transition envers les habitués de la marque, il est facile à délivrer. Tous ces faits font que l’on n’a rien à renier, bien au contraire. Le passage à l’électrique, ça va être un vrai avantage pour Range Rover. On va pouvoir aller encore plus loin dans la création de ce cocon, ce véritable salon roulant. »

    Un scepticisme vite oublié

    Le passage à l’électrique, c’est tout un écosystème qui est bouleversé. Si les constructeurs doivent s’adapter, c’est aussi le cas pour les clients et les consommateurs — un changement qui aurait pu les contrarier.

    En effet, le groupe JLR est le regroupement de plusieurs marques iconiques de l’automobile mondiale. Jaguar, marque centenaire qui a construit sa réputation de motoriste avec les 24 Heures du Mans, entre autres, fait face à un vrai enjeu de maintien de la confiance des fans de la marque.

    « L’annonce du 100 % électrique a été accueillie avec un peu de scepticisme, mais c’est normal parce que le changement a été radical. Le lancement de la Type 00 en début d’année Place Vendôme à Paris nous a permis d’inviter des clients fidèles et des journalistes afin d’expliquer pourquoi et comment on en est arrivés là et pourquoi on a réussi à créer ce véhicule. Si les gens étaient sceptiques, après avoir entendu les raisons de ce changement, ils étaient complètement unanimes sur le fait que c’est un véhicule spectaculaire qui casse les codes, mais qui est fidèle à la philosophie de Jaguar et de son fondateur William Lyons. »

    William Lyons fondateur de Jaguar avec le logo Jaguar en arrière-plan
    William Lyons, fondateur de Jaguar, icône de l’élégance automobile britannique

    Pour les autres véhicules du groupe, si la transition vers le 100 % électrique n’est pas encore faite, Léo Lubrano n’est pas inquiet quant à l’accueil réservé par leurs publics. Pour lui, elle va se faire très naturellement « parce que l’une des caractéristiques de la marque, c’est le confort et le côté salon roulant, ça va être assez simple de bâtir autour de ça ». Il le sait néanmoins : « C’est un processus long, je suis persuadé que cette transition va prendre quelques années, c’est normal. »

    Des objectifs de vente revus

    Ce changement de ligne de conduite entraîne une refonte des objectifs de vente de la marque britannique. « Depuis quelques années, il y a eu une croissance, donc évidemment l’objectif est de continuer sur cette lancée. L’année 2025 est pour le moment un peu particulière pour le secteur de l’automobile de luxe. »

    En effet, le contexte économique global (ralentissement économique, inflation élevée et taux d’intérêt importants) repousse les achats des clients du luxe, une situation tendue pour ce secteur qui n’est pas immunisé.

    Pour le groupe JLR, plusieurs éléments ne permettent pas d’établir des conclusions quant aux chiffres de ventes : « À ce contexte national et international, est venu s’ajouter un cyberincident que nous avons subi en septembre, les chaînes de production ont été interrompues. Évidemment, ça a impacté directement les ventes, donc pour nous, c’est difficile d’en tirer des résultats de ventes interprétables. »

    Malgré ces difficultés rencontrées par l’entièreté du secteur automobile, Jaguar Land Rover explique que les ambitions de ventes ont été repensées au vu de la volonté claire de la marque de s’implanter sur le segment luxe du secteur :

    « Depuis le lancement de la stratégie Réimagine, le volume de production a été, au commencement surtout, revu à la baisse dans l’idée d’opérer une montée en gamme. Nos véhicules ont gagné en qualité, avec des matériaux plus purs et des équipements toujours plus performants ; à l’inverse, le volume de production a légèrement baissé pour s’extraire du segment des véhicules premium et se rapprocher de l’univers du luxe. »

    « Pour l’an à venir, on sait que ça va être une année de transition. Les ventes vont suivre grâce à nos modèles iconiques qui ont un grand succès. Une des caractéristiques fortes du groupe, c’est la résilience et, quand on se réfère aux événements passés, on arrive toujours à générer de la croissance. Le vrai luxe, c’est de durer dans un monde qui change. »