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  • Voitures électriques : France vs Chine, Allemagne et États-Unis

    Voitures électriques : France vs Chine, Allemagne et États-Unis

    Une révolution mondiale à des vitesses différentes

    La transition vers les voitures électriques ne connaît pas de frontières, mais les nations abordent ce changement avec des énergies, des stratégies et des objectifs différents. En France, l’électrification du parc automobile progresse, sous l’impulsion d’incitations publiques, d’une demande croissante et d’un engagement progressif des constructeurs automobiles. Mais dans cette course mondiale, la question demeure : la France peut-elle suivre le rythme de géants comme la Chine, leader incontesté de l’électromobilité, l’Allemagne, méthodique et puissante, ou les États-Unis, récemment dynamisés par des plans d’investissement massifs ?

    Le marché mondial évolue rapidement. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les ventes de véhicules électriques (VE) ont augmenté de plus de 25 % en 2024, atteignant 17,1 millions d’unités, soit près d’une voiture sur quatre dans le monde. Le cabinet de conseil britannique Rho Motion prévoit que les ventes pourraient encore augmenter de 17 % en 2025, dépassant les 20 millions d’unités. La Chine absorbe à elle seule près des deux tiers du marché. Pendant ce temps, l’Europe s’efforce de suivre le rythme des défis industriels, sociaux et environnementaux, tandis que les États-Unis se tournent stratégiquement vers la souveraineté industrielle et énergétique.

    Dans ce paysage, la France apporte ses forces et ses ambitions, mais aussi ses vulnérabilités. Pour comprendre sa position, il faut observer comment les autres grands acteurs progressent — dans les usines, sur les routes, dans les batteries, dans les politiques publiques.

    France : Des progrès en cours mais toujours fragiles

    Construction d'une usine de batteries électriques Verkor en France
    La gigafactory de batteries de Verkor en France, qui s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’Europe en faveur des véhicules électriques et de la souveraineté énergétique.

    En 2024, une voiture neuve, sur cinq, vendue en France est électrique. Cette progression constante est soutenue par des mesures incitatives comme le bonus écologique, les zones à faibles émissions (ZFE) et l’interdiction en 2035 de la vente de nouveaux véhicules thermiques. Renault, Peugeot et Citroën ont multiplié les annonces et fixé le cap.

    Renault est devenu le leader de l’hybride en France en 2024, avec 118 591 unités vendues et une part de marché de 24,7 %. Sur le front du tout électrique, Renault a enregistré 55 309 unités, soit une hausse de 37,5 %, détenant 17,4 % du marché.

    Pourtant, des défis restent à relever. La gamme de modèles électriques 100 % français est limitée, en particulier pour les véhicules d’entrée de gamme. L’infrastructure de recharge, bien que renforcée avec plus de 155 000 bornes installées, reste inégalement répartie. L’appareil industriel se réorganise autour de sites comme Douvrin, Flins et Douai, mais doit encore s’accélérer.

    Dans le domaine des batteries, la France tente de rattraper son retard. La dépendance vis-à-vis de l’Asie reste forte, bien que trois gigafactories (ACC, Verkor, ProLogium) soient en cours de construction. ProLogium a toutefois reporté son lancement à 2028. La France progresse, mais n’est pas encore leader, cherchant son modèle entre ambition écologique, compétitivité industrielle et acceptation sociale.

    Chine : Le géant électrique

    La Chine est le champion incontesté. Une volonté politique précoce, des subventions massives et un réseau industriel sans égal l’ont propulsée vers l’avant. En 2024, près des deux tiers des ventes mondiales de VE se feront en Chine, avec une croissance de 40 % d’une année sur l’autre. Selon la China Passenger Car Association (CPCA), la Chine a vendu 10,9 millions de modèles hybrides ou électriques, un record représentant près de la moitié de tous les véhicules vendus au niveau national.

    Les fabricants locaux tels que BYD, NIO, Xpeng et Li Auto dominent. BYD a même dépassé Tesla en termes de ventes et de revenus (107,2 milliards de dollars contre 97,7 milliards de dollars). Les marques chinoises maîtrisent l’ensemble de la chaîne de valeur – de la batterie au logiciel embarqué – tandis que CATL fournit la majeure partie des batteries dans le monde.

    Chargement de VE dans une grande centrale électrique à Pékin, Chine
    La Chine continue d’étendre son réseau de recharge de VE, avec plus de 12 millions de stations d’ici à la fin de 2024.

    L’infrastructure de recharge est en plein essor, avec 12,82 millions de points de recharge d’ici à la fin de 2024. Selon l’Alliance chinoise pour la promotion de l’infrastructure de recharge des véhicules électriques (EVCIPA), le nombre de chargeurs publics a augmenté de 49 % d’une année sur l’autre, avec un point de recharge pour 2,7 véhicules électriques. La Chine prévoit d’ajouter 73 000 nouvelles stations et plus d’un million de chargeurs publics en 2025.

    Cette expansion soutient la croissance rapide du marché : en 2024, les véhicules à énergie nouvelle (VEN) représentaient 40,9 % des ventes de voitures neuves. À ce rythme, la part de 50 % pourrait être atteinte d’ici à 2025. Cependant, cette domination suscite des tensions : les États-Unis et l’Union européenne accusent la Chine de pratiques déloyales et imposent des barrières commerciales qui pourraient s’intensifier.

    Allemagne : La méthode industrielle

    L’Allemagne n’a pas été la plus rapide à adopter les VE, mais elle a progressé de manière rigoureuse. Les grands constructeurs automobiles (Volkswagen, Mercedes-Benz, BMW) se sont réorientés après l’affaire du diesel, en investissant massivement dans l’électrification. À lui seul, Volkswagen a investi plus de 100 milliards d’euros dans la production de VE.

    L’Allemagne met également l’accent sur la souveraineté industrielle, avec plusieurs usines de batteries en cours et des partenariats avec la France (ACC) et la Suède (Northvolt, qui a récemment déposé son bilan).

    Son réseau de recharge se développe rapidement grâce à des initiatives telles que Ionity. Cependant, le marché allemand des VE montre des signes de ralentissement. La fin des subventions publiques a entraîné une baisse de 18 % des nouvelles immatriculations de VE en 2024. Les exportations vers la Chine et les États-Unis sont en difficulté.

    Ligne de véhicules électriques Volkswagen sur le site de production de Wolfsburg, en Allemagne
    Des véhicules électriques Volkswagen prêts à être livrés par l’usine de Wolfsburg, le cœur de l’industrie automobile allemande.

    La surproduction dépasse désormais la demande, ce qui entraîne des pressions salariales, des suppressions d’emplois et des craintes de fermeture d’usines. Les syndicats allemands réclament une transition « équitable » pour éviter les licenciements massifs. Le moral de l’industrie est au plus bas, comme lors d’une pandémie. Pourtant, certains observateurs restent optimistes. Selon eux, cet effondrement temporaire pourrait faire baisser les prix des véhicules électriques, ce qui stimulerait la demande et profiterait aux consommateurs.

    États-Unis : L’électrochoc Biden

    Longtemps à la traîne, les États-Unis reviennent dans le jeu grâce à la loi sur la réduction de l’inflation de 2022 (IRA), un plan d’investissement de 369 milliards de dollars favorisant les VE et les batteries fabriqués dans le pays.

    Tesla reste le fleuron américain, loin devant Ford, GM et Rivian, même si ces derniers rattrapent leur retard. En 2024, 1,2 million de VE ont été vendus, soit une augmentation de 49 % par rapport à 2023, les VE représentant désormais 7,6 % des ventes de voitures neuves.

    Le réseau Supercharger de Tesla continue de s’étendre et est désormais ouvert à d’autres marques. Le principal défi reste l’infrastructure, en particulier dans les zones rurales, et l’adoption varie considérablement d’un État à l’autre. La Californie est en tête avec plus de chargeurs électriques que de stations-service. Selon le gouverneur Gavin Newsom, la Californie comptera 178 549 unités de recharge d’ici 2024, soit près de 50 % de plus que les stations-service.

    Enseigne de la concession Tesla Motors dans le sud du Nevada
    Salle d’exposition Tesla à Las Vegas, qui fait partie du réseau américain en expansion du géant des VE.

    Toutefois, des changements politiques pourraient menacer cet élan : une nouvelle administration Trump pourrait ralentir l’adoption des VE. Dans de nombreuses régions, comme le Midwest et le Sud, les moteurs à combustion dominent toujours.

    Culturellement, les grands SUV électriques sont en tête des ventes, tandis que les modèles compacts sont à la traîne. En 2024, selon Kelley Blue Book, le prix moyen d’un VE était de 50 789 dollars, bien que les prix baissent progressivement grâce aux réductions de Tesla et aux incitations gouvernementales.

  • Chevrolet pulvérise le record d’autonomie avec son pick-up électrique Silverado EV

    Chevrolet pulvérise le record d’autonomie avec son pick-up électrique Silverado EV

    Chevrolet a établi un nouveau record mondial d’autonomie avec son pick-up électrique Silverado EV, en parcourant 1 704 km sur une seule charge. Un exploit réalisé dans des conditions de conduite ultra-optimisées et difficilement reproductibles dans la vie quotidienne.

    Chevrolet Silverado EV électrique parcourant une longue distance, record d’autonomie à 1704 km sur une seule charge
    Le pick-up électrique Chevrolet Silverado EV a battu un record mondial d’autonomie avec 1 704 km parcourus sans recharge. (Crédit : Chevrolet)

    Un exploit technique dans des conditions extrêmes

    Le test a été mené par les ingénieurs de General Motors, sur routes ouvertes près du centre d’essai de Milford, dans le Michigan. Par ailleurs, le Silverado EV Max Range possède une batterie géante de 205 kWh, soit deux fois la capacité d’une Tesla Model S. Pour battre le record, la vitesse moyenne est restée entre 32 et 40 km/h, bien loin d’un usage quotidien. Les pneus étaient gonflés à la pression maximale et le parallélisme optimisé pour réduire toute résistance au roulement. Aussi, la roue de secours a été retirée et la benne recouverte d’un cache pour améliorer l’aérodynamisme global. La climatisation est restée coupée, et aucun passager n’a pris place pendant la majeure partie du trajet.

    Une autonomie officielle bien plus modeste

    Sur le marché, la version Max Range revendique environ 740 km d’autonomie officielle selon les résultats de l’homologation. Ce chiffre, déjà élevé, tombe à environ un tiers du record dans des conditions réelles de circulation. Lors du test, la consommation moyenne a atteint seulement 12 kWh/100 km, un score remarquable pour un véhicule de 3,8 tonnes. Pour comparaison, certaines berlines électriques atteignent ce niveau à vitesse normale, mais avec un poids bien inférieur et un profil plus aérodynamique.

    Un record surtout symbolique

    Ce défi montre surtout l’impact majeur d’une conduite ultra-optimisée sur l’autonomie des véhicules électriques. Cependant, en conditions normales, impossible d’espérer reproduire ce chiffre sans sacrifier vitesse, confort et charge utile. Chevrolet a conclu l’événement en utilisant le Silverado pour alimenter une imprimante 3D fabriquant le trophée du record.

  • Sur la route des vacances, les automobilistes sensibilisés à la voiture électrique

    Sur la route des vacances, les automobilistes sensibilisés à la voiture électrique

    Une campagne estivale informe les vacanciers sur les avantages de la mobilité électrique. Des kits pédagogiques gratuits sont distribués sur les autoroutes.

    Famille en vacances près d’un parc éolien avec leur voiture électrique
    Cette campagne estivale distribue des kits pédagogiques voiture électrique pour sensibiliser les vacanciers à une mobilité plus écologique.

    Une opération nationale portée par Avere-France

    Le programme CEE Advenir Formations lance une campagne sur les principales aires d’autoroute dès le 8 août 2025. L’objectif est de profiter des flux estivaux pour toucher un maximum d’automobilistes en vacances. Cette opération avait déjà eu lieu à la Pentecôte avec 32 000 kits distribués. Elle revient en août avec un format similaire et une présence chaque week-end.

    Des kits pour apprendre en s’amusant

    Chaque kit contient deux brochures explicatives sur la mobilité électrique, selon le média ROOLE. Un jeu de cartes quiz familial invite à tester ses connaissances. Un simulateur montre les bénéfices écologiques et économiques des véhicules électriques. Le format ludique permet d’aborder un sujet technique de manière accessible.

    Un impact mesurable sur les automobilistes

    Toujours selon le média ROOLE, une enquête menée en juin auprès de 529 personnes confirme l’efficacité de la démarche. 40 % des sondés utilisaient déjà un véhicule électrique avant l’opération. 85 % affirment avoir appris de nouvelles informations grâce au kit reçu. Plus de 90 % disent avoir changé positivement leur perception de l’électrique.

    Les dates et lieux de distribution

    • Du 8 au 10 août : Sorgues, Narbonne Vinassan Nord, Saint Léger Est, Sainte Victoire.
    • Du 15 au 17 août : Montélimar Est, La Riviera Française, Ambrussum Nord, Béziers Montblanc Nord.
    • Du 22 au 24 août : Saint Rambert d’Albon Est, Vidauban Sud, Corbières Sud
    • Du 29 au 31 août : Mornas les Adrets, Toulouse Sud, Poitou Charentes Nord.
  • 4 kWh/100 km : l’incroyable pari d’une start-up normande

    4 kWh/100 km : l’incroyable pari d’une start-up normande

    500 km d’autonomie et une recharge en dix minutes. Une start-up normande veut révolutionner la mobilité électrique avec un prototype inédit.

    Voiture électrique LINE de FacteurDix, 500 km d’autonomie et consommation de 4 kWh/100 km
    LINE, prototype électrique conçu par FacteurDix, promet autonomie et sobriété énergétique record. (Crédit : FacteurDix)

    Une réponse à la consommation énergétique des voitures

    En France, la voiture représente 30 % de la consommation d’énergie nationale. Les deux ingénieurs normands Marc Guillemaud et Aurélien Roulleaux Dugage veulent changer cette équation. Ils ont fondé FacteurDix en 2024 à Saint-Romain-de-Colbosc, près du Havre. Leur objectif : réduire par dix la consommation énergétique d’un véhicule électrique. Résultat : LINE, un trois-roues aérodynamique, léger et ultra-efficace.

    Un design pensé pour la sobriété

    LINE pèse moins de 500 kg grâce à des matériaux composites venus du nautisme et de l’aéronautique. Son profil en goutte d’eau réduit la résistance à l’air et optimise l’efficacité. Avec une surface frontale réduite, elle atteint un coefficient de traînée de 0,28 m². À titre de comparaison, la meilleure Tesla est à 0,51 m². Cette conception permet d’obtenir une consommation record de 4 kWh/100 km.

    Des performances dignes des routières classiques

    LINE atteint 165 km/h et propose plus de 500 km d’autonomie WLTP. Elle recharge de 20 à 80 % en dix minutes avec une borne de 100 kW. Les performances permettent de rouler sur autoroute à 130 km/h pendant deux à trois heures.

    Malgré son gabarit réduit, la sécurité est au rendez-vous avec airbags, ESP et ABS. Le moteur, compact et léger, offre un couple proche de celui d’une Lotus Élise.

    Un projet industriel ambitieux

    Le prototype est construit par Faster à Plaisir (Yvelines), spécialiste des véhicules expérimentaux. FacteurDix prévoit une homologation en 2027 pour lancer la production. Dix exemplaires seront d’abord proposés à des investisseurs et ambassadeurs. Entre 2028 et 2029, l’objectif est de produire 500 véhicules par an. À partir de 2030, la production pourrait atteindre 10 000 unités par an.

    Un positionnement assumé

    Le prix cible est fixé à environ 30 000 euros à terme. La start-up vise un public sensibilisé aux enjeux climatiques et en quête d’originalité. LINE pourrait séduire comme deuxième voiture ou pour les flottes professionnelles. FacteurDix souhaite devenir Société à Mission dès 2026. L’entreprise s’engage sur la réparabilité, la durabilité et la création d’emplois locaux.

  • Portrait-robot du propriétaire de voiture électrique en France

    Portrait-robot du propriétaire de voiture électrique en France

    Le marché de l’automobile électrique étant encore relativement récent et connaissant une croissance fulgurante, il intéresse forcément les cabinets de conseil et les sondeurs qui ne cessent de publier des études sur le sujet permettant, après un travail d’agrégation, de dresser le portrait-robot du propriétaire de voiture électrique type en France.

    Homme conduisant une voiture électrique en France, vu de dos
    Portrait discret d’un propriétaire de voiture électrique en France, au volant de son véhicule. (Crédit : Michael Kahn)

    On sait qu’il s’agit d’un homme (près de 70 % des propriétaires), particulier, âgé entre 46 et 48 ans selon les études (beaucoup plus jeune que du côté des thermiques dont les acheteurs de voitures neuves s’approchent de la soixantaine) plutôt citadin et qui investit dans le neuf. Technophile, il possède généralement une borne de recharge à domicile — un chiffre qui monte à 90 % pour les propriétaires de maisons — et, malgré des revenus confortables, il se tourne vers les modèles les plus abordables qu’il acquiert très majoritairement en leasing. Enfin, il est constaté, durant les premiers mois de 2025, que le propriétaire de véhicule électrique français était plus enclin à acheter… Français ! En effet, dans le top 10 des voitures électriques les plus vendues dans l’Hexagone ces derniers mois, on trouve six modèles proposés par des constructeurs français. 

    Les principales motivations 

    Pour cet acheteur type et tous les autres, le choix du passage à l’électrique est le résultat de plusieurs facteurs. Le premier, c’est bien évidemment la prise de conscience écologique des consommateurs. Réduire son empreinte carbone (à l’utilisation) et contribuer à son échelle à freiner le dérèglement climatique sont en tête des raisons pour lesquelles l’acquisition d’une voiture électrique est envisagée, notamment chez les plus jeunes, expliquant ainsi pourquoi la moyenne d’âge du propriétaire de véhicules électriques est plus basse que chez les clients du thermique. Mais ce n’est plus le seul argument en faveur des autos “wattées”. En effet, si le prix d’achat est toujours plus élevé en moyenne pour une électrique que pour une thermique, son coût d’usage est plus économique, son entretien moins fréquent et onéreux et il est possible de bénéficier d’aides de l’état pour réduire la note. Si on y ajoute les nombreuses options de financement, de la Location Longue Durée (LLD) à la Location avec Option d’Achat (LOA), le portefeuille peut s’en sortir sans trop de blessures. La nouvelle génération, pour qui la voiture semble être avant tout un objet utilitaire plutôt qu’une pièce de collection, semble ainsi plus encline à louer son véhicule et à en changer plus souvent que ses aînés. 

    Dans la même veine, passer les vitesses après avoir fait trembler l’aiguille du compte-tour, écouter ronfler un V8 et faire sa vidange, changer les filtres et vérifier ses bougies le dimanche dans le garage fait un peu moins frissonner ces nouveaux acheteurs qui préfèrent un véhicule silencieux, facile à piloter et bardé de technologie. 

    Parking rempli de voitures électriques en France
    Affluence de véhicules électriques sur un parking en France, reflet d’une adoption massive.

    Des obstacles persistants

    Il ne faut pas se leurrer pour autant. Si le marché de l’électrique est en pleine croissance, c’est surtout qu’il est parti de zéro et qu’il est boosté par les différentes mesures politiques, que ce soit à l’échelle de la France ou de l’Union européenne. De nombreux freins à l’acquisition d’une voiture électrique subsistent en effet pour les consommateurs, au premier rang desquels figure l’autonomie. C’est l’inquiétude n°1 pour plus de 80 % des Français qui ne roulent pourtant qu’une cinquantaine de kilomètres par jour en moyenne. À cette angoisse de la panne – un poil exagérée – s’ajoute celle de ne pas trouver de bornes de recharge. Avec 160 000 bornes réparties sur tout le territoire, la France n’est pourtant pas à la traîne et vise même les 400 000 bornes en 2030. À titre de comparaison, on ne compte que 10 000 stations-services dans tout le pays ! Mais l’argument est encore valable, notamment pour les habitants de zones rurales qui n’ont souvent pas d’autres choix que d’installer une borne à domicile tant les distances entre les stations de recharge sont longues.

    Enfin, si l’on a parlé plus haut du fait que l’électrique peut être intéressant d’un point de vue financier, l’argent reste toujours un frein pour la plupart des ménages. Cela peut s’expliquer par un marché de l’occasion encore famélique concernant l’électrique. Logique, quand on sait qu’un propriétaire français conserve son véhicule électrique pendant 5 ans en moyenne avant de le revendre et qu’un grand nombre desdits véhicules dans le parc automobile français est en circulation depuis moins de 5 ans… Il y a de quoi être optimiste.

    Vers la démocratisation ?

    Tous les feux sont au vert pour une démocratisation de l’auto électrique (et de la mobilité électrique en général) en France et en Europe. Les constructeurs sont passés, passent ou envisagent de passer au 100 % électrique, des plus mass market au plus luxueux, poussés par l’envie de changer les choses, d’attirer de nouveaux consommateurs plus jeunes soucieux de l’environnement, mais surtout par les politiques locales qui leur sont imposées. En 2035, c’est simple, il sera tout bonnement interdit de vendre des véhicules thermiques neufs. Et 10 ans, c’est bien le délai minimum pour s’assurer que la transition sera complète d’ici là. 

    Les ambitions concernant les infrastructures dédiées à la recharge des véhicules électriques sont très élevées, mais, jusqu’ici, en France, les objectifs ont tous été remplis les uns après les autres, nous permettant d’être confiants pour la suite. Idem pour les innovations concernant l’augmentation de l’autonomie des véhicules électriques, le recyclage des batteries, leur fabrication également, autant de zones d’ombres ou d’inquiétudes pour les consommateurs français qui devraient s’éclaircir dans les prochaines années. La question est surtout de savoir si, d’ici à 2035, le portrait-robot dressé en introduction sera différent de celui de 2025 ? Pas sûr, mais s’il y a une vraie démocratisation de la mobilité électrique, il sera beaucoup plus complexe à établir ! 

  • Collaboration Honda & Sony : Le « Afeela 1 » entre en préproduction, une étape historique pour Sony et l’électromobilité

    Collaboration Honda & Sony : Le « Afeela 1 » entre en préproduction, une étape historique pour Sony et l’électromobilité

    Sony quitte le salon pour s’inviter sur l’asphalte, c’est une grande première pour la marque tech de renom. Après l’arrivée sur le marché de Xiaomi avec les différents YU 7 et SU7 Ultra, c’est au tour de Sony. La marque japonaise, historiquement connue pour ses téléviseurs, ses consoles ou encore ses appareils photos, fait un pas inédit dans l’automobile. Elle entame aujourd’hui la phase de préproduction du « Afeela 1 », sa première voiture 100 % électrique.

    Conçue et construite en partenariat avec Honda, l’assemblage du modèle a débuté mercredi 30 juillet 2025. Il a lieu dans l’usine d’East Liberty (Honda), dans l’Ohio (États-Unis). Une étape décisive dans la concrétisation du projet.

    Voiture électrique Sony Afeela 1 vue de l’extérieur en préproduction
    La berline électrique Afeela 1, fruit de la collaboration entre Sony et Honda. (Crédit : Afeela)

    Présentée sous sa version prototype lors du CES de Vegas 2023, puis en version quasi aboutie en janvier 2025, l’Afeela 1 n’était jusqu’alors qu’un « concept prometteur ». Elle devient désormais un produit industriel concret en devenir, avec des livraisons prévues à partir de mi-2026 pour les premiers clients américains.

    Un tournant stratégique pour Sony

    C’est la première fois que Sony entre de manière aussi concrète dans l’industrie automobile. Et ce n’est pas anodin. L’entreprise apporte dans ce projet son savoir-faire dans des domaines clés : capteurs, logiciels embarqués, interfaces, IA, tout ce qui façonne aujourd’hui l’avenir de la voiture connectée. L’« Afeela 1 » se veut autant une berline qu’un terminal numérique sur roues. Écrans sur toute la planche de bord, reconnaissance faciale à l’entrée, divertissement embarqué de haut niveau, mais aussi systèmes d’aide à la conduite de pointe… La technologie n’est pas un simple ajout, elle est le cœur du projet.

    Où en sommes-nous ?

    Cette entrée en préproduction, c’est bien plus qu’une simple phase de tests. Dans cette phase charnière, les ingénieurs passent au peigne fin chaque étape de l’assemblage. Ils contrôlent l’ajustement des pièces, la qualité des matériaux, la précision des soudures et les chaînes robotisées. C’est ce moment où l’on vérifie que ce qui a été conçu sur écran peut réellement être fabriqué en série, sans accroc ni erreur. Concrètement, on passe de la théorie à la pratique. On teste le véhicule, mais surtout l’usine elle-même. Car une voiture aussi technologique que l’Afeela ne tolère pas d’approximations. La préproduction permet de corriger les derniers défauts. Elle sert aussi à affiner les processus industriels et anticiper les points de friction avant le lancement. En clair : c’est l’étape qui transforme un concept en un produit fiable.

    Intérieur de la voiture électrique Sony Afeela 1 avec un conducteur à bord
    Interface numérique immersive à bord de l’Afeela 1, avec conducteur en situation réelle. (Crédit : Afeela)

    Dans la conception de ce véhicule, Sony n’aurait pu aller aussi loin sans Honda. Les deux entreprises ont signé un partenariat en 2022 avec la création de Sony Honda Mobility, qui forme une collaboration inédite, entre la tech et l’automobile, et qui, sachant ces deux secteurs en plein croisement, pourrait inspirer d’autres rapprochements d’entreprises. Le lancement de la préproduction montre que la collaboration fonctionne. Les chaînes de montage sont en place, les tests d’assemblage commencent, et la montée en cadence se fera progressivement dans les mois à venir.

    Un exemple ouvrant la voie à de nouvelles alliances ?

    En arrière-plan, cette initiative envoie aussi un message au grand public : la transition énergétique ne se joue plus seulement entre constructeurs automobiles traditionnels. L’implication croissante d’acteurs technologiques comme Sony contribue à accélérer l’intégration de la voiture électrique dans l’espace public. Et si d’autres entreprises de ce calibre suivent la même voie, l’opinion mondiale pourrait basculer plus vite vers une adoption de masse, rendant la mobilité électrique réellement universelle.

    Un trop-plein technologique ?

    Reste que cette montée en puissance technologique ne fait pas l’unanimité… En à peine deux décennies, le monde automobile a basculé d’un univers centré sur l’expérience de conduite, les sensations mécaniques, le ressenti du châssis à celui d’un environnement de plus en plus piloté par la technologie, où les écrans panoramiques, les algorithmes embarqués et les assistants vocaux occupent désormais une place centrale dans l’expérience de conduite. L’émotion, elle, ne se télécharge pas. Reste à savoir si cette transition énergétique conduira vraiment à la fin de la voiture qui émeut.

  • L’électrique française face au défi de la concurrence mondiale

    L’électrique française face au défi de la concurrence mondiale

    La France mise sur le véhicule électrique pour assurer son avenir industriel et environnemental. En 2024, la production de véhicules électriques a bondi de 68 %, portée par des modèles emblématiques comme la Renault 5 électrique ou la Peugeot e-3008. Mais dans un marché dominé par la Chine et les États-Unis, l’industrie française doit redoubler d’efforts pour rester compétitive. Entre innovation, délocalisation et pression économique, l’industrie française du véhicule électrique est à un tournant.

    Peugeot e-3008 électrique, SUV compact avec intérieur luxueux
    Peugeot e-3008, SUV compact et véhicule électrique en France, alliant performance et confort.

    Le gouvernement français a fixé un objectif ambitieux de 800 000 ventes de véhicules électriques par an d’ici à 2027, contre environ 300 000 en 2023. Cette évolution s’accompagnera d’un développement accéléré des infrastructures de recharge, avec un objectif de 400 000 points de charge installés d’ici à 2030. Pour inciter les consommateurs à franchir le pas, des dispositifs tels que le bonus écologique et le leasing social à 100 euros par mois ont été mis en place. Cependant, ces incitations sont progressivement réduites, signe que le marché doit devenir plus autonome.

    Parallèlement, les constructeurs automobiles français investissent massivement pour proposer des véhicules plus performants, plus autonomes et accessibles à une clientèle plus large. Cependant, les défis à relever sont encore nombreux : prix d’achat encore élevé, coût des batteries, incertitudes sur les matériaux critiques, résistance de certains consommateurs aux nouvelles motorisations, etc.

    Des investissements stratégiques pour une plus grande autonomie

    Face à la dépendance de l’Europe vis-à-vis des importations asiatiques de batteries et de matériaux rares, la France s’est engagée dans une politique de souveraineté industrielle. Plusieurs gigafactories sont actuellement en construction, notamment dans le nord du pays, dans le but de produire des batteries localement et de réduire les coûts logistiques et environnementaux. À Dunkerque, un partenariat franco-chinois entre Orano (ex-Areva) et XTC New Energy Materials, annoncé en décembre 2024, prévoit de fabriquer des composants de batteries. Cette ambition, de 1,5 milliard d’euros, conçue au sein du projet NEOMAT, suscite à la fois des espoirs et des interrogations sur la dépendance technologique à l’égard de la Chine.

    Carte de France montrant les emplacements des futures gigafactories de batteries électriques
    Carte indiquant les sites prévus pour les futures gigafactories de production de batteries électriques en France

    Les matières premières sont également un enjeu majeur. La transition énergétique dépend en grande partie des métaux rares tels que le lithium, le cobalt et le nickel, dont l’extraction est très concentrée dans quelques pays, notamment en Amérique du Sud et en Afrique. Pour sécuriser ces ressources, la France et l’Europe cherchent à diversifier leurs approvisionnements et à investir dans des projets de recyclage des batteries usagées.

    Une concurrence internationale féroce

    Si l’électromobilité en France progresse, elle doit faire face à une concurrence intense. Tesla, avec son usine de Berlin, inonde le marché européen et domine les ventes avec son modèle Y, devenu la référence en matière de SUV électrique grâce à son autonomie, ses performances et son réseau de recharge ultra-développé. Cette implantation locale permet à la marque d’Elon Musk d’éviter les droits de douane et d’accélérer ses livraisons en Europe, renforçant ainsi sa position dominante.

    De son côté, la Chine, malgré les restrictions françaises sur les aides aux véhicules produits hors d’Europe, s’impose avec des marques comme BYD et MG Motors. Ces constructeurs misent sur des prix très compétitifs et des technologies avancées, notamment en matière de batteries et d’efficacité énergétique. BYD, qui développe ses propres batteries lithium-fer-phosphate (LFP), bénéficie d’un avantage stratégique en réduisant ses coûts de production et en offrant des modèles performants à des tarifs attractifs. La technologie Blade Battery offre aujourd’hui des capacités de 61,44 kWh et 80,64 kWh, permettant une autonomie comprise entre 433 et 552 kilomètres selon le cycle d’homologation européen WLTP. MG Motors, sous contrôle chinois, séduit également avec des véhicules bien équipés et accessibles, renforçant ainsi la pression sur les constructeurs européens qui peinent à rivaliser sur le segment de l’entrée et du milieu de gamme.

    L’industrie française cherche à se distinguer par la qualité de ses véhicules et leur intégration dans un écosystème énergétique national. Le gouvernement soutient cette démarche à travers le plan France 2030, visant à produire deux millions de véhicules électriques par an en France d’ici à 2030, en maîtrisant des technologies de pointe telles que les moteurs électriques et les batteries. Produire des véhicules plus abordables est un des enjeux majeurs. Plusieurs projets visent à développer des modèles à moins de 20 000 euros, tout en garantissant une autonomie et une durabilité satisfaisantes. Par exemple, Renault prévoit de commercialiser, en 2026, une version électrique de la Twingo à un prix inférieur à 20 000 euros.

    Station de recharge publique pour voitures électriques sur parking
    Station de recharge publique pour véhicule électrique en France sur parking

    Un rôle clé des politiques publiques

    Pour soutenir l’industrie tout en accélérant la transition écologique, les subventions à l’achat de véhicules électriques seront progressivement réduites, passant de 1,5 milliard d’euros à 1 milliard d’euros d’ici à 2025. Dans le même temps, des taxes plus strictes sur les véhicules à combustion interne sont mises en place pour encourager les consommateurs à passer aux véhicules électriques.

    La France investit dans le recyclage des batteries pour limiter l’impact environnemental et réduire sa dépendance aux importations de métaux rares. Des entreprises comme Verkor et Northvolt développent des solutions innovantes pour récupérer le lithium, le cobalt et le nickel, réintégrant ces matériaux dans de nouvelles batteries.

    En misant sur l’économie circulaire, l’objectif est de sécuriser l’approvisionnement, diminuer l’empreinte carbone et renforcer l’autonomie industrielle. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à rendre la mobilité électrique plus durable et compétitive.

    Rendre la transition plus accessible

    Le développement de l’électromobilité en France ne doit pas se faire au détriment de l’accessibilité des ménages modestes. Le développement d’une gamme de véhicules à bas prix et l’extension du réseau de recharge, y compris dans les zones rurales, sont des priorités. Les véhicules électriques doivent également être intégrés dans un cadre plus large de mobilité durable, incluant le covoiturage et l’amélioration des transports publics.

    Un autre enjeu majeur réside dans la formation des professionnels et l’adaptation des infrastructures. L’installation de bornes de recharge doit être accélérée dans les copropriétés et sur l’espace public, tandis que les garagistes et techniciens doivent être formés aux spécificités des véhicules électriques pour accompagner leur déploiement à grande échelle.

    Les prochaines années seront cruciales pour déterminer si la France réussira à s’imposer comme un acteur majeur du véhicule électrique en Europe. Avec des investissements stratégiques, une politique industrielle ambitieuse et une adaptation aux besoins des consommateurs, l’industrie automobile française a une carte à jouer dans cette transition mondiale.

  • Samsung SDI, la batterie au cœur du record de Lucid

    Samsung SDI, la batterie au cœur du record de Lucid

    Avec ses cellules cylindriques 21700, Samsung SDI propulse la Lucid Air Grand Touring au sommet de l’autonomie électrique.

    Batterie cylindrique 21700 Samsung SDI installée dans la Lucid Air Grand Touring
    La batterie cylindrique 21700 de Samsung SDI équipe la Lucid Air Grand Touring, assurant une autonomie record. (Crédit : Samsung SDI)

    Un record mondial pour valider une technologie

    Le record établi par la Lucid Air Grand Touring n’aurait pas été possible sans les batteries développées par Samsung SDI. Alimentée par des cellules cylindriques 21700, la berline électrique a parcouru 1 205 kilomètres sur une seule charge. Ce record a été homologué par le Guinness World Records. Le trajet, réalisé en juillet 2025 entre St. Moritz en Suisse et Munich en Allemagne, a démontré les performances réelles du véhicule. Il s’est déroulé dans des conditions variées, incluant routes alpines, autoroutes et réseaux secondaires.

    Des cellules cylindriques haute performance

    Les cellules 21700 utilisées par Samsung SDI représentent une avancée majeure en matière de capacité énergétique. Ainsi, elles offrent également une durée de vie prolongée et une recharge rapide. Ce format, plus grand que les classiques 18650, offre une densité énergétique supérieure tout en améliorant la stabilité thermique. Ces cellules permettent à la batterie de maintenir un rendement élevé même sous des charges prolongées, un atout essentiel pour les longues distances.

    Un système de recharge ultra-rapide

    L’intégration de cette batterie dans la plateforme électrique de Lucid repose sur une architecture de charge avancée. Grâce à cette synergie technologique, le pack peut récupérer jusqu’à 400 kilomètres d’autonomie en seulement 16 minutes. Cette vitesse de recharge, inédite pour un modèle de série, est rendue possible par l’optimisation des cellules, du pack et de l’électronique de puissance développés conjointement par Lucid et Samsung SDI.

    Un partenariat technologique de long terme

    Samsung SDI et Lucid travaillent ensemble depuis 2016, bien avant le lancement du premier modèle de série de la marque. Cette collaboration stratégique a permis le développement des premiers prototypes Lucid Air. Elle a ensuite conduit aux versions commercialisées, comme la Dream Edition et la Grand Touring. Ensemble, les deux entreprises ont affiné une solution technique intégrée, mêlant rendement, fiabilité et sécurité.

    Une vitrine pour l’innovation batterie

    Avec ce record, Samsung SDI montre que ses technologies ne sont pas réservées aux prototypes ou aux concepts. Elles sont déployées dans des véhicules de série, accessibles aux consommateurs et homologués pour la route. L’entreprise entend renforcer sa présence sur le marché mondial des batteries haute performance. Elle poursuivra ses investissements en R&D (recherche et développement), tout en consolidant son partenariat avec Lucid.

  • Mercedes accélère sur l’électrique : 15 modèles d’ici à 2027

    Mercedes accélère sur l’électrique : 15 modèles d’ici à 2027

    Mercedes prépare une offensive inédite avec 32 nouveaux modèles entre 2026 et 2027, dont la moitié en 100 % électrique. Un virage stratégique du constructeur allemand pour relancer la dynamique commerciale et rattraper son retard.

    Mercedes EQS berline électrique de luxe à Istanbul, Turquie, mai 2022
    La Mercedes EQS, berline électrique de luxe, illustre la montée en puissance de Mercedes-Benz dans l’électrification des véhicules. Istanbul, mai 2022.

    Une réponse à la baisse des ventes

    Mercedes traverse une période délicate. Ses ventes ont reculé de 3 % en 2024 et sur le premier semestre 2025, la baisse atteint 6,2 %. Pour rassurer ses investisseurs et contrer la montée en puissance de Tesla ou des marques chinoises, le constructeur mise sur le plus ambitieux plan produit de son histoire.

    Dès 2026, 18 modèles seront lancés, suivis de 14 autres en 2027. Et parmi ces nouveautés, 15 seront des véhicules 100 % électriques, répartis sur tous les segments.

    Une électrification sur l’ensemble de la gamme

    Mercedes prévoit une refonte complète de son offre. À l’entrée de gamme, les nouveaux GLA, GLB et CLA Shooting Brake seront proposés en version thermique et électrique.

    Dans le cœur de gamme, la marque prépare un GLC électrique (présenté au Salon de Munich 2025) et une Classe C zéro émission, tous deux basés sur la nouvelle plateforme MB.EA.

    Le haut de gamme n’est pas en reste, avec dix lancements prévus, dont une EQS restylée, un nouveau petit Classe G électrique, et une AMG GT 4 portes en version électrique.

    Batterie coupe transversale du SUV électrique Mercedes EQC 400 4Matic au Salon de Genève 2019
    Coupe transversale de la batterie du Mercedes EQC 400 4Matic. SUV électrique présenté au Salon de Genève 2019, qui met en avant la technologie de la gamme EQ de Mercedes.

    Fin annoncée de la gamme EQ

    Mercedes prévoit aussi de repenser son approche design. Les différences esthétiques entre modèles thermiques et électriques vont disparaître, marquant la fin progressive de la gamme EQ. À terme, tous les véhicules partageront un même langage stylistique, quelle que soit leur motorisation.

    AMG entre dans l’ère électrique, sans abandonner le V8

    La division sportive AMG accompagnera la transition avec de nouveaux modèles électriques. Le SUV hautes performances et une berline dérivée du concept GT XX. En parallèle, Mercedes confirme le retour du V8 atmosphérique dès 2027, qui restera au catalogue « jusqu’à la moitié de la prochaine décennie ».

    Un virage stratégique, mais pas une rupture

    Contrairement à ce qu’elle envisageait auparavant, Mercedes ne mettra pas fin aux moteurs thermiques en 2030. Le constructeur privilégie une cohabitation des technologies, pour répondre à la diversité des marchés et aux incertitudes géopolitiques.

    Avec cette double stratégie — électrification ambitieuse et maintien du thermique — Mercedes espère regagner du terrain dans un marché premium plus concurrentiel que jamais.

  • Tesla revoit ses prix en France grâce aux nouvelles Primes CEE

    Tesla revoit ses prix en France grâce aux nouvelles Primes CEE

    Tesla ajuste ses tarifs en France pour les Model Y et Model 3, profitant du nouveau dispositif de prime CEE, désormais financé par les fournisseurs d’énergie via les Certificats d’Économies d’Énergie.

    Tesla Model Y vu de dos, éligible à la prime CEE en 2025
    Le Model Y devient plus abordable grâce à la prime CEE, jusqu’à 4 200 € d’aide selon les profils. (Crédit : Mathis Miroux)

    Model Y : des remises substantielles

    Jusqu’alors exclu du bonus écologique, le Model Y restylé (« Juniper ») est à présent éligible au “coup de pouce véhicules électriques”. La version Propulsion passe de 44 990 € à 41 810 €, et même 40 790 € pour les ménages les plus modestes. La version Grande Autonomie Propulsion, quant à elle, descend à 42 790 €.

    Ces offres s’accompagnent d’une LOA (location avec option d’achat) avantageuse, à partir de 299 € par mois sur 36 mois, avec un premier apport de 8 450 € pour un résident des Hauts-de-France.

    Model 3 : baisse directe des prix

    Produite en Chine et exclue du coup de pouce principal, la Model 3 bénéficie d’une remise directe de 3 100 € accordée par Tesla, ramenant son prix d’entrée à 36 980 €, voire 36 554 € avec une « petite » prime CEE de 350 €.

    Les offres sont valables pour toute commande passée avant le 31 décembre 2025 (Model Y)  avec livraisons jusqu’au 30 juin 2026, ou le 27 septembre 2025 (Model 3), avec des livraisons avant le 30 du même mois.