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  • Le Porsche Cayenne Electric se dévoile un peu plus avant son lancement

    Le Porsche Cayenne Electric se dévoile un peu plus avant son lancement

    C’est pour bientôt : le SUV emblématique de la marque allemande Porsche se transforme en un véhicule 100 % électrique ultra-performant. Baptisé « Cayenne Electric », il sera lancé dans les semaines à venir, selon le dernier communiqué publié par le constructeur.

    Le Porsche Cayenne Electric affiche un design avant affirmé et dynamique, fidèle à l’esprit sportif de la marque. (Crédit : Porsche)

    Après le Macan Electric, Porsche poursuit sa transformation vers une gamme entièrement zéro émission. Le Cayenne, modèle emblématique lancé en 2002, devient à son tour le représentant d’une transition vers l’électromobilité haut de gamme.

    Ce nouveau communiqué, publié le 23 octobre 2025, apporte des confirmations techniques qui vont renforcer l’attente des amoureux d’automobile. Porsche nous apprend que la batterie du véhicule affiche une capacité brute de 113 kWh. Et ce qui dénote, c’est qu’elle n’est pas juste un module logé dans le plancher. Elle est un élément porteur du châssis. Cette intégration à la structure améliore la rigidité du véhicule et abaisse son centre de gravité, des éléments essentiels pour les performances techniques du SUV.

    Le système de gestion thermique est également bien pensé. Le communiqué mentionne un refroidissement double-face (au-dessus et en dessous de la batterie). Ainsi qu’une nouvelle gestion thermique prédictive qui prend en compte les conditions de trajet, le style de conduite ou le trafic pour anticiper les besoins thermiques. L’idée de Porsche, c’est d’optimiser l’efficacité, l’autonomie ainsi que la performance, peu importe les conditions d’usage.

    Batterie 113 kWh du Porsche Cayenne Electric intégrée dans le châssis
    La batterie structurelle de 113 kWh renforce la rigidité du châssis et améliore le centre de gravité du Cayenne Electric. (Crédit : porsche)

    Performances et usage réel

    Le futur de la recharge est déjà là ; en ce sens, Porsche proposera dès 2026 un système de recharge inductive sans fil à bord du Cayenne Electric. Ce système fonctionne via une plaque au sol (« floor plate »), installée dans un garage par exemple, sur laquelle le véhicule vient se positionner automatiquement grâce à des capteurs et des caméras. Pour charger, le véhicule s’abaisse légèrement pour réduire l’écart entre lui et la plaque, permettant un couplage inductif sur quelques centimètres. La puissance annoncée est de 11 kW en courant alternatif, avec un rendement d’environ 90 %, comparable à une borne domestique murale.

    L’un des grands défis pour les constructeurs, c’est de proposer une batterie puissante et un temps de recharge court. Et à ce petit jeu, le Cayenne Electric promet d’être efficace :
    • En termes d’autonomie, le véhicule est annoncé capable d’offrir jusqu’à 600 km. Des tests sur prototypes ont montré qu’à une vitesse constante comprise entre 110 et 115 km/h, un prototype a parcouru environ 568 km avec seulement 2 % de charge restante.
    • Pour ce qui est de la recharge, le constructeur annonce une puissance maximale en courant continu pouvant atteindre 400 kW, ce qui permettrait une recharge très rapide, à savoir passer de 10 à 80 % de batterie en moins de 16 minutes seulement. Autre statistique pouvant être plus parlante : une récupération d’environ 300 km d’autonomie en 10 minutes, rien que ça.

    Qui dit Porsche dit vitesse, performance et sportivité. La marque allemande promet, pour son modèle le plus performant (Turbo notamment), une vitesse de pointe atteignant environ 250 km/h.

    Intérieur numérique du Porsche Cayenne Electric avec grand écran incurvé
    Un habitacle futuriste avec écran incurvé, affichage tête haute et confort haut de gamme. (Crédit : Porsche)

    Un intérieur haut de gamme

    L’intérieur du Cayenne Electric est tourné vers le numérique. Un grand écran incurvé représente l’attribut principal de l’habitacle. Il est présenté par le constructeur comme le plus large jamais utilisé dans un véhicule Porsche. Il est complété par un écran dédié pour le passager avant et un affichage tête haute en réalité augmentée.

    Et bien sûr, ce type de véhicule oblige, des options sont accumulatrices : sièges arrière électriques, fonction de chauffage de surface, toit panoramique avec occultation progressive.

    Une date de sortie encore inconnue

    Aucune date précise n’est annoncée. Mais selon les dernières informations, le lancement commercial devrait intervenir dans quelques semaines, ce qui suggère une mise en production ou une arrivée sur certains marchés fin 2025.

    D’autres sources spécialisées prévoient une disponibilité pour l’année 2026.

  • WEG rachète Tupi Mob et se branche sur la recharge électrique

    WEG rachète Tupi Mob et se branche sur la recharge électrique

    Le 16 octobre 2025, le géant brésilien du moteur électrique WEG a annoncé avoir fait l’acquisition à hauteur de 54 % de Tupi Mob (Tupinambá Energia), une start-up spécialisée dans les logiciels de gestion des bornes de recharge. Montant de l’opération : 38 millions de reals, soit un peu plus de 6 millions d’euros.

    Un investissement stratégique qui montre que l’avenir se jouera autant dans les logiciels numériques et les services que dans les composants purs du véhicule.

    Logo officiel de la marque WEG
    Le logo du groupe brésilien WEG, acteur majeur des moteurs et solutions électriques. (Crédit : WEG)

    WEG est déjà un leader reconnu dans la fabrication de moteurs électriques en Amérique latine. Mais évidemment, la stratégie de rachat est toute réfléchie. Avec cette acquisition, l’entreprise brésilienne change d’échelle et se positionne désormais sur la chaîne complète de la recharge puisqu’elle propose désormais le matériel ainsi que le logiciel de gestion.

    Elle récupère également un carnet de clientèle bien fourni : une plateforme connectée à plus de 370 000 utilisateurs et plus de 1,3 million de sessions de recharge déjà réalisées avec Tupi Mob. De quoi ne pas stopper l’activité de l’entreprise.

    Une stratégie qui s’internationalise déjà

    Ce rachat n’a rien d’un geste local ou isolé. Dans un communiqué, WEG affiche clairement ses ambitions :
    • Produire des bornes localement, mais pour un marché mondial.
    • Se lancer dès 2026 sur le marché européen.
    • Travailler sur un chargeur ultra-puissant de 1 MW, destiné notamment aux poids lourds.

    Autrement dit : WEG prouve que le Brésil ne veut pas seulement suivre l’électromobilité mondiale, il veut y participer, vraiment.

    Bornes de recharge électrique WEG
    Les bornes de recharge développées par WEG pour accompagner la transition vers la mobilité électrique. (Crédit : WEG)

    L’Europe doit regarder

    Ce rachat est le symbole d’un signal important, il ne faut désormais plus regarder uniquement ce que font les pays asiatiques ou les États-Unis. Dorénavant, le monde entier souhaite faire partie des leaders de cette industrie en perpétuelle évolution. Ici, un acteur non européen vient se positionner sur l’un des segments les plus stratégiques de la transition énergétique : l’infrastructure de recharge.

    De plus, là où l’Europe s’est souvent concentrée sur le développement des batteries et la création de nouveaux véhicules, elle a parfois négligé une partie essentielle de l’électromobilité, brique essentielle : le développement d’intelligences logicielles pour détenir un réseau de recharge performant.

    Ne pas maîtriser ces briques, c’est prendre le risque d’être dépendant technologiquement d’un autre pays, encore une fois.

    En conclusion

    En devenant le détenteur principal de Tupi Mob, le géant brésilien du moteur électrique WEG annonce une ambition claire : ne plus se limiter à faire fonctionner les moteurs, faire tourner tout l’écosystème de la mobilité électrique.

    Cette annonce intervient à un moment où les acteurs se positionnent sur l’échiquier de l’électromobilité… mais où les places ne sont pas encore fixées.

  • Crise Nexperia : quand une puce menace l’industrie automobile européenne

    Crise Nexperia : quand une puce menace l’industrie automobile européenne

    Une nouvelle tempête secoue l’industrie automobile européenne. La société néerlandaise Nexperia, spécialisée dans les semi-conducteurs, est prise dans un conflit géopolitique entre Pékin et Washington. Cette situation menace de paralyser les chaînes de production, avec des conséquences inquiétantes pour les constructeurs et leurs fournisseurs.

    Logo de Nexperia, fabricant néerlandais de semi-conducteurs
    Nexperia, entreprise néerlandaise spécialisée dans la production de semi-conducteurs essentiels à l’industrie automobile. (Crédit : Peter Dejong / AP)

    L’histoire complexe de Nexperia

    L’histoire de Nexperia débute en 2017, lorsque la société chinoise Jianguang Asset Management rachète l’ancienne filiale de Philips pour 2,7 milliards de dollars. En 2019, l’entreprise est cédée à Wingtech pour 3,7 milliards de dollars. Située à Nimègue, près de la frontière allemande, Nexperia fabrique des diodes et des transistors indispensables à l’industrie automobile. Bien que discrets, ces composants restent stratégiques pour le bon fonctionnement des véhicules modernes.

    Pression américaine sur Nexperia

    La pandémie de Covid-19 met en lumière la fragilité des chaînes d’approvisionnement, faisant des semi-conducteurs des biens stratégiques. En 2022, Londres bloque la reprise de Newport Wafer Fab par Nexperia, invoquant la sécurité nationale. En décembre 2024, Washington place Wingtech sur sa liste noire. Le message adressé aux Néerlandais est sans ambiguïté : pour maintenir la production européenne, le dirigeant chinois Zhang Xuezheng doit quitter l’entreprise. Cette exigence est confirmée par un document officiel du tribunal de La Haye en juin 2025.

    La riposte de Pékin

    Sous la pression américaine, les Pays-Bas activent une loi de 1952 sur la disponibilité des biens pour placer Nexperia sous tutelle. Zhang Xuezheng est écarté, provoquant la colère de Pékin, qui qualifie cette décision de « banditisme économique ». Le 14 octobre, la Chine bloque les exportations de Wingtech, une usine représentant 70 % de la capacité d’assemblage final de Nexperia. Privée de ces composants, l’entreprise suspend ses livraisons vers l’Europe, mettant en péril la production automobile sur le continent.

    Puce électronique Nexperia utilisée dans l’industrie automobile
    Une puce électronique fabriquée par Nexperia, composant clé pour les systèmes automobiles modernes.

    Une menace pour la production automobile européenne

    Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, se dit disposé à faciliter le dialogue entre les parties pour préserver la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales. Sigrid de Vries, directrice de l’Association des constructeurs automobiles européens, qualifie la situation « d’alarme ». La certification de produits alternatifs prendra plusieurs mois, risquant d’entraîner d’importants retards de production. Hildegard Müller, présidente de la Fédération automobile allemande, avertit que la crise pourrait provoquer des arrêts de production significatifs.

    Les géants de l’automobile européens en tension

    Volkswagen prévoit déjà des interruptions sur son site historique de Wolfsburg, ce qui affectera la production des modèles Golf et Tiguan. Selon des analystes de la Deutsche Bank, la production automobile allemande pourrait diminuer de 10 %, voire de 30 % dans le scénario le plus défavorable. Stellantis et Renault, interrogés par Le Point, assurent suivre la situation de près, en mettant en place des cellules de suivi et des contacts quotidiens avec leurs fournisseurs pour limiter l’impact. Les souvenirs de la pénurie historique de semi-conducteurs entre 2021 et 2023 restent présents, et les constructeurs espèrent éviter un nouveau chaos industriel.

    Les machines-outils allemandes sous pression

    Après l’automobile, l’industrie des machines-outils commence à tirer la sonnette d’alarme. Thilo Brückner, représentant de la fédération VDMA, indique à l’AFP que les équipements motorisés, allant des groupes électrogènes aux machines agricoles, pourraient rapidement souffrir d’une pénurie de composants électroniques. Le ministère allemand de l’Économie a rassemblé les principaux acteurs pour évaluer l’impact, mobilisant également la Chancellerie afin de coordonner une réponse face à ce risque croissant.

    Chaîne de production de semi-conducteurs Nexperia en usine
    Ligne de production de Nexperia, illustrant l’assemblage et le contrôle des semi-conducteurs pour l’industrie automobile.

    Tensions géopolitiques et blocage des flux

    La situation s’envenime depuis que La Haye a appliqué une vieille loi de la Guerre froide pour reprendre le contrôle de Nexperia. L’entreprise assemble ses puces à Hambourg, puis les envoie en Chine pour traitement. Pékin interdit désormais leur réexportation vers l’Europe. Les constructeurs automobiles, premiers consommateurs des puces Nexperia, craignent des arrêts de production à court terme. Volkswagen, par exemple, ne peut exclure des interruptions dans les semaines à venir.

    Conséquences potentielles et enjeux industriels

    Les semi-conducteurs Nexperia représentent plus de 40 % des composants électroniques utilisés par l’industrie automobile européenne. Si le bras de fer persiste, les arrêts de production pourraient se multiplier. Volvo en Suède, Volkswagen et d’autres constructeurs en Allemagne prévoient déjà des ajustements ou du chômage technique. Les équipementiers mettent en place des dispositifs de suivi et de substitution, mais les solutions restent limitées à court terme.

    Une course contre la montre

    Les autorités européennes et allemandes cherchent à désamorcer le conflit. Le Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, assure que la prise de contrôle de Nexperia ne vise pas la Chine, mais corrige une mauvaise gestion interne. Malgré ces assurances, Pékin maintient ses restrictions, obligeant les industriels européens à trouver rapidement des alternatives. Le secteur automobile et celui des machines-outils sont engagés dans une course contre-la-montre pour sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement et éviter une nouvelle crise.

  • Japan Mobility Show 2025 : innovations et mobilité futuriste

    Japan Mobility Show 2025 : innovations et mobilité futuriste

    Le Japan Mobility Show 2025 se tiendra du 30 octobre au 9 novembre 2025 au Tokyo Big Sight. Cet événement, anciennement connu sous le nom de Tokyo Motor Show, marque une évolution vers une vision plus large de la mobilité. Organisé par la Japan Automobile Manufacturers Association (JAMA), il s’agit d’une plateforme majeure pour découvrir les innovations technologiques et les concepts futuristes du secteur.

    Japan Mobility Show 2025 à Tokyo

    Un lieu emblématique

    Le salon se distingue par son approche immersive, offrant aux visiteurs une expérience sensorielle complète. Au-delà des véhicules traditionnels, il présente des solutions de mobilité variées, allant des voitures électriques aux concepts de transport aérien. Ainsi, l’objectif est de susciter l’imagination et de stimuler les discussions sur l’avenir de la mobilité.

    Tokyo Big Sight, situé dans le quartier d’Ariake, accueille cet événement de renommée internationale. Ce centre d’exposition moderne offre un cadre idéal pour présenter les dernières avancées du secteur. C’est pourquoi les visiteurs peuvent s’attendre à des installations interactives, des démonstrations en direct et des expositions captivantes. Le salon est conçu pour être accessible à tous, avec des programmes adaptés aux professionnels comme au grand public.

    Une programmation riche et diversifiée

    Le Japan Mobility Show 2025 propose une variété de programmes pour enrichir l’expérience des participants. Parmi les attractions, on retrouve des expositions de véhicules conceptuels, des démonstrations de technologies avancées et des forums de discussion sur les tendances émergentes. Des activités interactives, telles que des ateliers pour enfants et des espaces dédiés à la culture de la mobilité, sont également prévues. Ces initiatives visent à engager le public et à promouvoir une compréhension plus profonde des enjeux liés à la mobilité du futur.

    Vue intérieure du Japan Mobility Show 2025 avec expositions et visiteurs

    Des acteurs majeurs du secteur

    Le salon attire des exposants de premier plan, dont Toyota, Honda, Nissan, Mitsubishi et Subaru. Ces entreprises présentent leurs dernières innovations, allant des véhicules électriques aux technologies de conduite autonome. Par exemple, Nissan dévoile des modèles intégrant des systèmes intelligents, tandis que Honda explore des concepts de mobilité pour les environnements marins et aériens. Mitsubishi, quant à lui, met en avant un SUV tout-terrain électrifié, soulignant son engagement envers des solutions de transport durables.

    Un rendez-vous incontournable

    Le Japan Mobility Show 2025 est plus qu’une simple exposition de véhicules ; c’est un carrefour d’idées et d’innovations. Il offre une plateforme pour les échanges entre industriels, chercheurs, designers et le grand public. Les discussions et les démonstrations présentées lors de cet événement contribueront à façonner les contours de la mobilité de demain. Que vous soyez passionné par les nouvelles technologies ou simplement curieux de découvrir les tendances futures, cet événement est à ne pas manquer.

    Stands et démonstrations technologiques au Japan Mobility Show 2025

    En conclusion, le Japan Mobility Show 2025 s’impose comme un événement phare pour explorer les innovations qui redéfiniront notre manière de nous déplacer. Il offre une occasion unique de découvrir les technologies de demain dans un cadre dynamique et interactif. Ne manquez pas cette opportunité de plonger dans l’avenir de la mobilité.

  • Alpine A290 : le pari électrique qui fait trembler le rallye

    Alpine A290 : le pari électrique qui fait trembler le rallye

    L’A290 marque l’entrée d’Alpine dans l’ère électrique. Un an après son lancement, la citadine séduit autant qu’elle questionne. Entre performance sportive, design audacieux et engagement écologique, elle navigue entre modernité et héritage. Derrière les débats, l’A290 incarne peut-être une nouvelle manière de ressentir le plaisir de conduire.

    Alpine A290 Rallye électrique stylisée, vue de face, design agressif et lignes sportives
    L’Alpine A290 Rallye, prête pour la compétition, dévoile son look sportif et agressif. (Crédit : Alpine)

    Une promesse d’émotion sous tension

    À son lancement, l’Alpine A290 voulait secouer le marché des petites sportives électriques. Avec ses 220 chevaux — en haut de gamme — et un châssis affûté par les anciens de Renault Sport, elle semblait prête à redéfinir le plaisir de conduite. Mais le marché a vite changé : la Peugeot E-208 GTI et la Lancia Ypsilon HF, avec 280 chevaux, ont rebattu les cartes. Soudain, l’A290 paraît plus sage que sauvage, malgré son look agressif. Dans un univers où la puissance fait souvent la loi, Alpine doit trouver d’autres atouts pour séduire.

    L’intérieur de l’A290 impressionne. Les matériaux, les sièges enveloppants et l’ambiance inspirée du sport automobile traduisent un vrai soin du détail. Cependant, l’espace arrière reste limité et le coffre, bien que correct, ne transforme pas la voiture en familiale polyvalente. En revanche, l’autonomie WLTP de 379 km paraît flatteuse sur le papier, mais chute rapidement sur autoroute. Pour les puristes, ces compromis trahissent un paradoxe : la sportivité Alpine se vit désormais davantage dans le design que dans la performance brute. Pourtant, la marque insiste sur un fait essentiel : le plaisir ne se résume plus qu’à la vitesse.

    Alpine A290 Rallye électrique, vue arrière, détails aérodynamiques et feux LED
    La vue arrière de l’A290 Rallye met en avant ses lignes aérodynamiques et son design soigné.

    Une stratégie commerciale audacieuse

    Afin de démocratiser sa citadine électrique, Alpine mise sur une offre de location très agressive. À partir de 290 euros par mois, la version GT de 180 chevaux s’adresse à un public plus large. Ce positionnement attire les curieux, mais interroge les puristes. Peut-on réellement parler d’Alpine lorsqu’un modèle partage sa base avec une Renault 5 ? Les ventes racontent une réalité plus nuancée. Derrière les annonces enthousiastes, les chiffres restent discrets par rapport aux attentes. En revanche, l’intérêt progresse à l’étranger, surtout en Italie et au Royaume-Uni, où l’électrique séduit de plus en plus.

    Une révolution dans le rallye

    Face aux doutes, Alpine a choisi de répondre sur un autre terrain : la compétition. En novembre 2025, le constructeur lancera le tout premier Trophée Alpine A290, un championnat de rallye dédié à la version électrique du modèle. L’événement, organisé dans le cadre du Rallye national de l’Indre, promet une expérience inédite. Ici, pas de rugissement moteur ni d’odeur d’essence, mais un silence chargé d’intensité. Les pilotes devront apprivoiser une nouvelle forme d’émotion, plus subtile, plus visuelle aussi. Pour Alpine, cette démarche dépasse le simple marketing : c’est une manière de prouver que la performance peut exister sans émissions.

    Le Trophée Alpine A290 ne se limite pas à une démonstration technique. Il s’inscrit dans une volonté claire de transformer le rallye de l’intérieur. Les 16 équipages engagés bénéficieront d’une assistance complète, d’un service de pièces détachées sur place et d’un encadrement technique strict. L’objectif : garantir une équité mécanique totale et valoriser le talent plutôt que les budgets. En 2026, six manches seront intégrées au championnat national, avec une dotation totale de 236 000 euros. Une somme significative qui prouve le sérieux du projet. À travers ce programme, Alpine réinvente la compétition-client, tout en construisant un lien inédit entre ses concessions et ses pilotes.

    Gros plan sur les jantes et pneus Michelin de l’Alpine A290 Rallye électrique
    Gros plan sur les roues et jantes de l’A290 Rallye, conçues pour la performance sur route et rallye.

    Une voiture de course qui veut convaincre

    La version Rallye de l’A290 a été profondément remaniée. Son arceau FIA, son différentiel autobloquant et sa suspension spécifique lui donnent une vraie légitimité sportive. Sous son capot, le moteur électrique de 220 chevaux délivre 300 Nm de couple, soutenu par une batterie de 52 kWh. Le tout pour 1 530 kg, soit un compromis entre robustesse et agilité. Alpine promet une conduite vivante, précise et expressive malgré le poids des batteries. Sur le plan dynamique, les ingénieurs ont misé sur la sensation, pas sur la brutalité. Le slogan officieux résume bien l’esprit du projet : « le bruit change, mais pas le langage de la voiture ».

    Pour certains passionnés, un rallye sans grondement mécanique relève du blasphème. Pourtant, Alpine assume ce virage. Les réglementations se durcissent, les énergies évoluent et le sport automobile n’y échappe pas. Le constructeur préfère anticiper que subir. En lançant le Trophée A290, il ne cherche pas à remplacer le passé, mais à écrire le futur. La transition électrique n’est pas une rupture, c’est une évolution naturelle. D’ailleurs, les précédentes révolutions de la marque ont souvent suscité le scepticisme avant d’être célébrées. La R5 Turbo, moquée à son lancement, est aujourd’hui une icône. Peut-être que l’A290 suivra ce chemin.

    Le défi de l’électrique

    Derrière l’innovation, Alpine affronte un enjeu plus profond : comment rendre désirable une sportive électrique ? Les conducteurs cherchent toujours le frisson, le son, la sensation viscérale. L’électrique, en supprimant une partie de ces repères, oblige à réinventer le plaisir. C’est là que l’A290 se distingue. Elle ne cherche pas à imiter ses aînées, mais à redéfinir la notion de performance. Dans un monde où la vitesse devient secondaire, elle mise sur la précision, la stabilité et la cohérence. Plus qu’une voiture, elle marque un tournant pour Alpine.

    Prise de recharge fermée de l’Alpine A290 Rallye électrique
    Zoom sur la prise de recharge de l’A290 Rallye, prête à accueillir l’énergie électrique pour la compétition.

    L’arrivée du crossover A390 confirme cette volonté d’élargir la gamme tout en préservant l’ADN. Alpine veut rester un symbole du plaisir automobile, mais elle sait que ce plaisir doit désormais se conjuguer avec la responsabilité. En attendant, le Trophée A290 servira de test grandeur nature. Si le public répond présent, la marque aura prouvé qu’émotion et électricité peuvent coexister. Si le silence ne convainc pas, la stratégie devra évoluer. Dans les deux cas, le pari aura été courageux.

    Vers une nouvelle ère du sport automobile

    Les routes de l’Indre, en novembre, livreront bien plus qu’un verdict sportif. Elles diront si l’émotion automobile peut survivre à la révolution électrique. L’Alpine A290 incarne cette tension entre passé et futur, entre bruit et silence, entre passion et raison. En la lançant dans l’arène du rallye, Alpine ne cherche pas seulement à gagner des courses. Elle tente de prouver que l’âme d’une voiture ne se mesure pas à son volume sonore. Et peut-être que, dans ce silence, se cache déjà le nouveau battement du cœur du sport automobile.

  • Comment réduire sa facture d’électricité avec un véhicule électrique

    Comment réduire sa facture d’électricité avec un véhicule électrique

    Rouler en voiture électrique ne signifie pas forcément voir grimper sa facture d’électricité. Bien au contraire, le véhicule électrique (VE) peut devenir un levier d’économies si l’on comprend comment optimiser sa recharge et sa consommation. En période de hausse des prix de l’énergie, connaître les bons réflexes peut réellement faire la différence. Voici les stratégies les plus efficaces pour alléger la facture sans renoncer au plaisir de rouler propre.

    Homme et sa fille rechargent une voiture électrique à domicile
    Profiter d’un moment en famille tout en rechargeant intelligemment son véhicule électrique à la maison.

    Le vrai coût d’un plein électrique

    Beaucoup redoutent le passage à l’électrique à cause du prix du kWh. Pourtant, le coût de recharge reste souvent inférieur à celui d’un plein d’essence. Recharger une batterie de 50 kWh à domicile, à un tarif moyen de 0,20 €/kWh, revient à environ dix euros pour 300 kilomètres. À titre de comparaison, une voiture thermique consommerait au moins 35 euros de carburant pour la même distance. Le véritable enjeu n’est donc pas le coût absolu, mais le moment et la manière de recharger.

    Quand recharger

    Le tarif de l’électricité varie fortement selon les heures de la journée. Les recharges effectuées la nuit, pendant les heures creuses, peuvent coûter jusqu’à deux fois moins cher qu’en journée. De nombreuses offres proposent des abonnements spécifiques pour véhicules électriques, comme Tempo ou Zen Flex d’EDF, qui encouragent la recharge nocturne. La plupart des bornes connectées permettent de programmer automatiquement la recharge au moment le plus économique. Cette simple habitude peut réduire la facture annuelle de 20 à 30 %.

    Profiter des offres d’électricité

    Certains fournisseurs d’énergie développent désormais des forfaits dédiés aux propriétaires de véhicules électriques. Ces formules incluent souvent un tarif réduit sur une plage horaire dédiée ou un bonus sur les recharges à domicile. Comparer ces offres permet d’identifier celle qui correspond le mieux à son rythme de vie. Un conducteur roulant surtout en semaine ne choisira pas le même contrat qu’un retraité effectuant de petits trajets locaux. Les simulateurs en ligne aident à estimer les économies potentielles avant de s’engager.

    Voiture électrique en recharge à domicile sur une borne murale
    ne voiture électrique branchée à une borne à domicile pour économiser sur sa facture d’électricité.

    La borne domestique intelligente

    Installer une borne de recharge à domicile représente un investissement initial, mais rapidement rentabilisé. Les bornes dites “intelligentes” communiquent avec le compteur électrique et adaptent la puissance de charge selon le tarif en vigueur. Elles peuvent également tenir compte de la production solaire locale si l’habitation est équipée de panneaux photovoltaïques. Ainsi, l’énergie produite gratuitement dans la journée peut servir à alimenter le véhicule, réduisant presque à zéro le coût de la recharge.

    Recharger avec l’énergie solaire

    Associer un véhicule électrique à des panneaux solaires est l’une des solutions les plus efficaces pour alléger durablement la facture. L’électricité produite sur le toit alimente directement la voiture, sans passer par le réseau. Une installation solaire moyenne de 6 kWc peut couvrir une grande partie des besoins d’un conducteur parcourant 10 000 kilomètres par an. Certes, l’investissement initial reste conséquent, mais les aides à l’autoconsommation et le crédit d’impôt accélèrent la rentabilité.

    Recharger au bon endroit

    La recharge publique rapide reste pratique, mais coûte souvent plus cher que la recharge domestique. Utiliser ces bornes uniquement lors de longs trajets limite la dépense. De plus, certaines enseignes commerciales offrent la recharge gratuite à leurs clients, notamment dans les centres commerciaux ou les parkings de supermarché. Planifier ses trajets avec des applications spécialisées comme Chargemap ou ABRP permet de repérer facilement les points de recharge les plus économiques.

    Plusieurs bornes publiques de recharge pour véhicules électriques
    Des bornes publiques facilitent la recharge lors de longs trajets ou en déplacement en ville.

    Adapter sa conduite

    L’économie d’électricité ne dépend pas seulement du mode de recharge. Le style de conduite joue un rôle majeur dans la consommation du véhicule. Une accélération douce, l’anticipation du trafic et l’usage modéré du chauffage peuvent prolonger l’autonomie de plusieurs dizaines de kilomètres. Le préconditionnement thermique, qui chauffe ou refroidit la voiture pendant qu’elle est branchée, permet d’économiser l’énergie de la batterie une fois sur la route. Ces gestes simples s’additionnent sur l’année et se traduisent par des économies réelles.

    La recharge bidirectionnelle

    Les technologies de recharge bidirectionnelle, encore en développement, ouvriront bientôt de nouvelles perspectives d’économie. Le Vehicle-to-Home (V2H) permettra d’utiliser la batterie du véhicule pour alimenter la maison aux heures de pointe, puis de la recharger quand le courant est moins cher. Cette approche transformera le véhicule électrique en véritable batterie mobile, capable de stabiliser la consommation domestique et de réduire la dépendance au réseau. Certains modèles, notamment asiatiques, intègrent déjà cette fonctionnalité.

    Le véhicule électrique comme atout énergétique

    À condition d’adopter les bons réflexes, le véhicule électrique peut devenir un véritable allié de la maîtrise de l’énergie. En combinant recharge nocturne, borne intelligente, énergie solaire et conduite raisonnée, il est possible de réduire sa facture tout en participant à la transition écologique. L’électricité la moins chère reste celle que l’on consomme intelligemment. Le VE n’est plus seulement un moyen de transport, mais un maillon clé d’un écosystème énergétique plus sobre et plus durable.

  • « Charge as you Drive » : l’autoroute qui recharge les véhicules électriques en roulant

    « Charge as you Drive » : l’autoroute qui recharge les véhicules électriques en roulant

    Le mercredi 22 octobre 2025, un poids lourd électrique a pu se recharger par induction tout en roulant sur l’autoroute A10 grâce au projet Charge as you Drive, une technologie permettant de recharger les véhicules électriques directement en mouvement. Déjà expérimentée à l’étranger, cette innovation pourrait transformer en profondeur le regard sur l’électrique.

    camion électrique recharge par induction sur autoroute A10
    Un poids lourd électrique se recharge en roulant grâce à la technologie Charge as you Drive sur l’autoroute A10. (Crédit : VINCI Autoroutes)

    Une technologie sous-terrestre

    Baptisé Charge as you Drive, le projet repose sur un principe révolutionnaire : 900 bobines de cuivre ont été installées sous la chaussée. Alimentées par le réseau électrique, elles génèrent un champ électromagnétique capable de transmettre par induction de l’énergie aux véhicules équipés de récepteurs. Grâce à ce processus, la voiture se recharge en roulant.

    Le projet est testé sur une portion de l’A10 longue d’environ 1,5 kilomètre. Cette phase d’essai, expérimentée sur quatre prototypes (poids lourd, bus, voiture et utilitaire), doit permettre de mesurer l’efficacité énergétique, la sécurité et la possibilité d’intégrer le système dans le trafic de façon permanente.

    Les derniers tests sont formels : l’électricité est à une puissance maximale supérieure à 300 kW et une puissance moyenne supérieure à 200 kW. De quoi permettre à un poids lourd de recharger 1 kilomètre en autant de distance parcourue, et 3 kilomètres pour une voiture.

    Une alliance d’acteurs

    Ce projet, piloté par Vinci Autoroutes, réunit également différents acteurs : Electreon, VINCI Construction, l’Université Gustave Eiffel et Hutchinson.

    Une fois de plus, c’est une coopération qui illustre les évolutions du secteur. L’électromobilité intéresse et des projets de grande envergure se développent de jour en jour.

    technicien installe câbles pour recharge par induction sur autoroute
    Un technicien installe les câbles sous la chaussée pour permettre la recharge en roulant des véhicules électriques. (Crédit : Caroline Gasch)

    Pourquoi cela change tout

    Ce système pourrait répondre à plusieurs freins majeurs à l’adoption des véhicules électriques :
    • Réduction de l’angoisse liée à l’autonomie
    • Diminution significative du temps perdu lors de la recharge « classique »
    • Accélération de l’électrification des poids lourds, particulièrement concernés par les longues distances

    Le transport routier représente à lui seul 95 % des mobilités en France et près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Selon une étude menée par Carbone 4 pour VINCI Autoroutes, cette technologie permettrait de diminuer significativement les émissions de CO₂ liées au transport de marchandises.

    Un projet qui suit la dynamique européenne

    Ce test s’aligne avec les stratégies européennes qui visent le développement des « Electric Road Systems » (ERS) sur les principaux axes routiers. Les parcelles autoroutières les plus fréquentées figurent au cœur des plans européens de décarbonation du transport lourd.

    La France rejoint ainsi les pays pionniers qui démontrent déjà ces technologies sur route, notamment la Suède, l’Allemagne ou encore l’Italie.

    aménagement autoroute A10 pour recharge véhicules électriques
    La portion de l’A10 est aménagée pour accueillir les bobines qui permettront la recharge en roulant des véhicules électriques. (Crédit : VINCI Autoroutes)

    Des défis à surmonter

    C’est une innovation ambitieuse qui, sur le papier, a tout pour se développer à plus grande échelle. Mais pour lui permettre de se généraliser, différents défis sont encore à surmonter :
    • Réduire les coûts d’installation, aujourd’hui élevés.
    • Adapter les véhicules électriques à cette technologie pour qu’ils puissent tous bénéficier de cette recharge.
    • Mettre en place un modèle économique viable pour la facturation de l’énergie en mouvement.

    Une infrastructure qui pourrait devenir énergétique

    Si le projet Charge as you Drive voit le jour et se développe pour que tout le monde puisse en profiter. L’autoroute ne sera plus qu’une simple voie de circulation. Si les résultats sont concluants, la technologie pourrait contribuer à libérer définitivement la mobilité électrique de ses contraintes actuelles.

  • Budget 2026 : l’avenir incertain des voitures électriques

    Budget 2026 : l’avenir incertain des voitures électriques

    Le projet de loi de finances 2026 promet des changements majeurs pour les automobilistes, notamment ceux qui possèdent un véhicule électrique. Entre aides réduites et taxes alourdies, les conducteurs français pourraient voir leur budget automobile fortement impacté. Les discussions à l’Assemblée s’annoncent tendues, sans majorité absolue pour le gouvernement.

    Peugeot E-308 électrique vue de face sur route urbaine
    La Peugeot E-308 électrique allie design moderne et autonomie adaptée aux trajets quotidiens. (Crédit : Peugeot)

    Un objectif clair pour le gouvernement est de réaliser des économies substantielles. Les automobilistes deviennent une cible prioritaire, notamment à travers la fiscalité et la réduction de certaines aides publiques. Cette stratégie s’inscrit dans une continuité amorcée depuis 2024, avec des aides à l’achat de véhicules propres déjà réduites.

    Les aides à l’achat

    Depuis 2025, l’État s’est retiré du bonus écologique. La prime à l’achat, désormais nommée « coup de pouce véhicules électriques », est financée par les fournisseurs d’énergie. Cela concerne également le leasing social, auparavant subventionné par l’État. Certaines aides publiques disparaissent donc, mais d’autres dispositifs restent en place.

    Cette décision s’ajoute à d’autres mesures impactantes. Les primes à l’achat ont été divisées par deux en l’espace d’un an. Ainsi, le budget disponible pour encourager la transition vers les voitures électriques est fortement réduit, augmentant la pression sur les consommateurs.

    Les bornes de recharge

    Le crédit d’impôt pour installer une borne à domicile, initialement prévu jusqu’au 31 décembre 2025, représente une aide de 500 euros pour les particuliers souhaitant installer une wallbox. Son maintien avait suscité des inquiétudes parmi les automobilistes et les professionnels du secteur.

    Finalement, la commission des finances a prolongé ce crédit d’impôt jusqu’en 2027. Toutefois, le coût total d’installation reste élevé, pouvant atteindre 2 000 euros, ce qui constitue toujours un frein pour certains foyers. Les experts soulignent que cette dépense pourrait limiter l’adoption des véhicules électriques, malgré la prolongation de l’aide.

    Voiture électrique branchée sur une borne de recharge domestique
    Un automobiliste recharge sa voiture électrique à domicile grâce à une wallbox pratique et sécurisée.

    En parallèle, le gouvernement vise 7 millions de points de recharge d’ici à 2030. Sans mesures incitatives supplémentaires pour les particuliers, cet objectif pourrait rester difficile à atteindre, même avec l’implication des concessionnaires et des installateurs.

    Les entreprises aussi concernées

    La taxe sur les véhicules de société (TVS) va connaître des hausses progressives jusqu’en 2028. La taxe CO2 et la taxe sur les polluants atmosphériques seront renforcées pour encourager le verdissement des flottes.

    Ainsi, les véhicules polluants des entreprises verront leur fiscalité augmenter, tandis que seuls les véhicules électriques et à hydrogène conserveront des avantages fiscaux. Cette mesure incite à réduire les émissions et à accélérer l’adoption des véhicules propres.

    La fiscalité des carburants et l’E85

    L’E85, carburant très peu taxé et contenant jusqu’à 85 % d’éthanol, pourrait connaître une hausse de prix progressive. Le projet de loi prévoit un surcoût de 40 à 50 centimes par litre d’ici à 2028. Cette modification modifierait le calcul de rentabilité pour les kits de conversion.

    Bien que l’E85 resterait moins cher que le SP95, l’écart se réduirait fortement. Cette mesure a été retoquée en commission, mais pourrait revenir lors des débats à l’Assemblée, créant une incertitude pour les automobilistes concernés.

    Des malus renforcés

    Le malus CO2 sera plus sévère dès janvier 2026, avec un seuil abaissé à 108 g/km. Le montant maximal passera de 70 000 à 80 000 euros, et pourra atteindre 100 000 euros en 2028 pour les véhicules les plus émetteurs. Cette hausse concerne les véhicules thermiques et certains hybrides.

    Parallèlement, le malus au poids s’appliquera dès 1 500 kg, avec un barème plus progressif. Les modèles électriques, non « éco-scorés », seront également impactés, avec un abattement de 600 kg pour limiter l’effet sur certains véhicules.

    Renault 5 E-Tech électrique garée en ville
    a Renault 5 E-Tech électrique propose un design rétro modernisé et un prix accessible pour l’électrique. (Crédit : Renault)

    La transition énergétique mise en question

    La réduction de certaines aides publiques et le durcissement des taxes pourraient rendre l’accès aux véhicules électriques plus difficile pour les foyers moins aisés. L’adoption de la voiture zéro émission pourrait rester concentrée sur les conducteurs les plus favorisés.

    Ainsi, le PLF 2026 illustre le dilemme du gouvernement entre économie budgétaire et transition énergétique. Les décisions à venir détermineront l’avenir de l’automobile propre en France.

  • Nouveau record : la YANGWANG U9 Xtreme conquiert le Nürburgring

    Nouveau record : la YANGWANG U9 Xtreme conquiert le Nürburgring

    La YANGWANG U9 Xtreme, hypercar électrique de BYD, vient de signer un exploit historique. Elle devient la supercar électrique la plus rapide sur la Nordschleife. Son exploit dépasse les performances attendues dans le monde automobile de luxe et haute technologie.

    YANGWANG U9 Xtreme voiture électrique arrêtée sur piste
    La YANGWANG U9 Xtreme, hypercar électrique, immobilisée sur la piste avant son record au Nürburgring. (Crédit : BYD)

    Une prouesse technique inégalée

    Depuis juillet 2024, les ingénieurs de YANGWANG testent la U9 Xtreme sur la Nordschleife, circuit de 20,832 km réputé pour sa difficulté. Les données collectées ont directement alimenté le développement de la voiture. Ainsi, le 22 août 2025, elle boucle un tour en 6 minutes 59,157 secondes. Ce temps bat de plus de cinq secondes l’ancien record des supercars électriques, franchissant pour la première fois la barre symbolique des sept minutes.

    Stella Li, Vice-Présidente Exécutive, souligne l’importance de ce succès. Selon elle, repousser les limites technologiques et affronter le Nürburgring constitue un défi autant pour les voitures que pour les pilotes. La U9 Xtreme démontre ainsi une performance exceptionnelle sur circuit et sur ligne droite. Elle combine vitesse, agilité et précision, qualités essentielles pour dominer un tracé aussi exigeant que l’Enfer vert.

    Moritz Kranz, pilote allemand expérimenté, a réalisé ce tour historique. Fort de près de 10 000 tours sur la Nordschleife, il confirme que le Nürburgring reste le circuit le plus exigeant au monde. Il insiste sur le rôle crucial des réglages du châssis et de la plateforme électrique ultra-puissante pour atteindre une telle performance. Selon lui, sans cette préparation minutieuse, ce chrono aurait été impossible.

    YANGWANG U9 Xtreme en mouvement vue arrière sur piste
    La YANGWANG U9 Xtreme accélère sur la piste, vue arrière montrant sa puissance et sa stabilité. (Crédit : BYD)

    Une technologie électrique révolutionnaire

    La U9 Xtreme repose sur une plateforme 1 200 V ultra-haute tension, première au monde en production série. Quatre moteurs haute performance, capables d’atteindre 30 000 tr/min, développent une puissance totale de plus de 3 000 ch. Le rapport poids/puissance atteint 1 217 ch par tonne, établissant de nouveaux standards mondiaux.

    Le véhicule bénéficie également du système intelligent de contrôle de caisse DiSus-X, déjà utilisé sur la U9 classique. Cette version introduit un « contrôle d’attitude de la carrosserie » inédit sur circuit, optimisant simultanément vitesse et efficacité. La combinaison de ces technologies permet de gérer les virages complexes tout en maintenant des performances de pointe.

    Préparée pour l’Enfer vert

    La Nordschleife impose des dénivelés forts et des virages techniques. La U9 Xtreme adopte donc des solutions dignes d’un prototype de course. Son système de refroidissement a été repensé, son freinage repose sur des disques carbone-céramique alliés au titane, et ses pneus semi-slick GitiSport e·GTR² PRO offrent une adhérence maximale. Ces innovations assurent des performances optimales aussi bien pour la vitesse maximale que pour la précision en virage.

    Un modèle d’exception pour collectionneurs

    La U9 Xtreme est produite en série ultra-limitée, avec seulement 30 exemplaires disponibles. Son nom, issu du mot anglais « Extreme », symbolise la limite et l’exploration. La lettre « X » incarne l’inconnu et la quête de performance ultime. Cette philosophie illustre parfaitement l’esprit de YANGWANG : repousser les frontières de la technologie tout en offrant un plaisir de conduite unique.

    YANGWANG U9 Xtreme en mouvement vue de face
    La YANGWANG U9 Xtreme fonce sur la piste, vue de face, symbolisant sa vitesse record et son design futuriste. (Crédit : BYD)

    Un futur tracé vers l’excellence

    Avec ce nouveau record, YANGWANG confirme sa place parmi les leaders de la mobilité électrique de haute performance. L’U9 Xtreme ne se limite pas à des exploits de vitesse, elle ouvre la voie à une nouvelle génération de supercars électriques capables de rivaliser avec les modèles thermiques les plus emblématiques. Les innovations mises en œuvre sur ce modèle serviront de référence pour les véhicules futurs, combinant puissance, précision et durabilité.

    En conclusion, la YANGWANG U9 Xtreme redéfinit le concept de l’hypercar électrique. Elle prouve que performance et innovation peuvent se conjuguer avec maîtrise technique et design exceptionnel. Le Nürburgring n’a jamais été aussi électrique, et le monde de l’automobile observe désormais avec admiration le nouveau standard de l’excellence. Pourtant, ce record reste relatif : d’autres voitures de série plus légères ou dotées de technologies différentes ont réalisé des temps plus rapides. Par exemple, la Porsche 911 GT3 992.2 a bouclé le Nürburgring en 6’56’’, tandis que la Mercedes-AMG Project One détient le record absolu avec 6’29’’, grâce à sa mécanique hybride de Formule 1. Ainsi, même si la U9 Xtreme brille par son innovation, elle reste derrière les chronos historiques des véhicules les plus performants sur la Nordschleife.

  • Les capitales européennes et le pari de l’électromobilité

    Les capitales européennes et le pari de l’électromobilité

    Dans un contexte de transition énergétique urgente, les capitales européennes accélèrent leur engagement pour l’électromobilité. Elles misent sur les voitures électriques, les hybrides et les infrastructures de recharge. Berlin, Luxembourg-Ville, Madrid et Lisbonne illustrent quatre approches différentes, mais ambitieuses. Chaque ville affiche des objectifs forts et affronte des défis précis. Urbanisme, financement et infrastructure constituent leurs principaux enjeux à court terme.

    Berlin : une métropole allemande en plein virage

    La capitale allemande multiplie les initiatives pour électrifier ses véhicules et développer un vaste réseau de bornes de recharge. Au 1ᵉʳ janvier 2025, Berlin comptait environ 80 000 voitures électriques immatriculées et près de 35 000 bornes installées dans la ville. Parmi elles, plus de 5 000 étaient accessibles au public, selon les données municipales. Ce développement s’inscrit dans une stratégie globale pour répondre à la hausse de la demande en électricité. L’opérateur Stromnetz Berlin prévoit une capacité de 4,5 GW en 2035, contre 2 GW seulement en 2024. Le gouvernement fédéral soutient cet effort par un plan de 6,3 milliards d’euros pour renforcer les infrastructures. L’objectif est ambitieux : atteindre un million de points de recharge en Allemagne d’ici à 2030. « Berlin est un pionnier de l’électromobilité. Grâce à une bonne mise en réseau entre la politique, la science et les entreprises. » dit Kai Wegner, maire de Berlin.

    Malgré ces progrès, l’essor de l’électromobilité se heurte encore à certaines contraintes : l’essentiel des bornes de Berlin sont situées en zones privées (domicile, entreprises), soit environ 80 % selon les autorités, et l’extension vers des zones très denses reste un frein.

    En termes d’ambiance, cette dynamique traduit une prise de conscience urbaine : la mobilité électrique est présentée non seulement comme un levier de qualité de vie (réduction des émissions, du bruit), mais aussi comme un potentiel de croissance pour les acteurs de la mobilité.

    En revanche, l’interconnexion des infrastructures, notamment dans les copropriétés ou immeubles partagés, demeure un chantier majeur à Berlin.

    Véhicules électriques en recharge au Luxembourg
    Plusieurs voitures électriques branchées sur des bornes publiques à Luxembourg-Ville.

    Luxembourg-ville : petit pays, grandes ambitions

    La capitale du Grand-Duché et son agglomération affichent un objectif ambitieux : électrifier 49 % du parc automobile d’ici à 2030. Cette ambition s’accompagne de mesures concrètes pour soutenir le déploiement de bornes. En juin 2025, un appel d’offres a attribué une concession de sept ans à un groupement privé pour installer le réseau de recharge. Le pays propose aussi des aides ciblées aux entreprises, couvrant jusqu’à 50 % du coût pour installer des bornes publiques ou professionnelles. Ces bornes peuvent atteindre des puissances d’au moins 175 kW pour répondre aux besoins des utilisateurs. Le dispositif « Stroum beweegt » rassemble plus de 40 acteurs publics et privés autour d’un engagement commun pour la mobilité électrique.

    Malgré cela, le bilan révèle que les véhicules à essence et diesel représentent encore près de 90 % du parc total. Le défi est donc de taille : maintenir le rythme de remplacement des véhicules tout en intensifiant le maillage des infrastructures dans un territoire très dense.

    L’atmosphère y est volontariste : le pays s’affiche en effet comme un laboratoire compact de mobilité durable. Ce qui lui donne un avantage relatif en matière de densité de bornes par habitant et de mesures incitatives fortes.

    Madrid : l’Espagne mise sur l’infrastructure rapide

    Dans la capitale espagnole, le déploiement se concentre sur des infrastructures de charge massives. Le soutien public à l’achat de véhicules électriques complète ces efforts. Le programme national de subventions MOVES III a été prolongé en 2025. Il bénéficie d’un budget supplémentaire de 400 millions d’euros pour encourager l’achat de véhicules électriques et l’installation de bornes. Côté équipements, la région de Madrid et Iberdrola España ont inauguré en juin 2025 un hub de recharge rapide. Ce hub comporte 47 bornes, dont 15 peuvent recharger 80 % d’une batterie en moins de 15 minutes.

    Par ailleurs, l’entreprise de transport urbain Empresa  Municipal  de  Transportes  (EMT) de Madrid a signé un prêt de 50 millions d’euros avec la European Investment Bank pour l’achat de 250 bus électriques et 10 bus à hydrogène, ainsi que l’infrastructure correspondante.

    L’ambiance à Madrid favorise le modèle grande borne rapide combiné aux subventions nationales. Le principal défi reste la couverture urbaine complète. Il faut aussi intégrer les bornes dans les zones résidentielles. Enfin, développer l’usage des véhicules électriques dans des zones denses et périphériques reste un enjeu majeur.

    Hub de recharge ultra-rapide pour voitures électriques à Madrid, engagement dans l'électromobilité
    Hubs de recharge ultra-rapides à Madrid permettant de recharger 80 % d’une batterie en moins de 15 minutes.

    Lisbonne : un pas vers l’électrification intensive

    La ville de Lisbonne et le Portugal montrent des signes forts de progression. En janvier 2025, les véhicules électriques à batterie représentaient 22,5 % des nouvelles immatriculations dans le pays. Au niveau des infrastructures, la société Galp a inauguré des bornes ultra‑rapides de 300 kW dans la région de Lisbonne. Comme à Berlin, une solution pilote de recharge via les lampadaires urbains a également été déployée. De plus, la société de transport public de Lisbonne, Carris, prévoit que 90 % de sa flotte soit “clean energy” d’ici à 2028. Cela correspond à environ 300 bus électriques sur l’ensemble de la flotte.

    À Lisbonne, l’atmosphère montre une forte accélération, mais certaines zones restent à combler. Le nombre de bornes publiques reste modéré, mais il augmente rapidement. Le principal défi est de transformer les zones résidentielles historiques sans garage individuel. Il faut aussi améliorer la coordination entre acteurs publics et privés.

    En résumé, Lisbonne combine des indicateurs prometteurs avec des obstacles typiques de villes anciennes : stationnement, patrimoine, densité.

    Train électrique de la flotte Carris à Lisbonne
    Train électrique de la société Carris à Lisbonne, symbole d’un engagement dans l’électromobilité.

    Ce que cette comparaison révèle

    En comparant ces quatre capitales, plusieurs points clés se dégagent.

    • Premièrement, l’infrastructure de recharge reste essentielle. Madrid mise sur des hubs ultra-rapides, Berlin et Luxembourg sur un réseau dense, et Lisbonne sur des solutions urbaines innovantes. L’accès simple à la recharge influence fortement le choix des utilisateurs.
    • Deuxièmement, les politiques de soutien financier sont incontournables. Subventions à l’achat, aides pour installer des bornes et programmes publics-privés facilitent le déploiement des véhicules électriques.
    • Troisièmement, le contexte local joue un rôle important. La densité urbaine, le type de logement, le patrimoine et l’énergie disponible conditionnent la vitesse de déploiement.
    • Enfin, la communication et les partenariats sont essentiels. Villes, opérateurs, fournisseurs d’énergie et industriels collaborent avec plus ou moins d’efficacité selon les cas. Berlin et Luxembourg illustrent bien ces coopérations.

    Malgré ces efforts, des défis restent à relever. Il faut gérer les immeubles avec parkings collectifs, raccorder les zones denses, harmoniser les standards de recharge et intégrer hybrides et véhicules lourds. Les villes devront maintenir le rythme pour ne pas ralentir la transition.

    Perspectives d’avenir

    Pour les années à venir, ces quatre capitales devraient poursuivre leurs efforts. Elles vont étendre le maillage de bornes et inciter au renouvellement des flottes privées et publiques. Madrid développe les batteries échangeables et Lisbonne expérimente les lampadaires équipés de bornes. Les synergies européennes, via les fonds de l’UE ou des mécanismes transnationaux, auront un rôle important. En conclusion, l’électromobilité dépasse le simple changement de motorisation. Elle constitue un élément central de la transition urbaine, économique et énergétique.