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  • « La voiture électrique n’est pas un marché de niche » Pascal Hureau, président de la FFAUVE

    « La voiture électrique n’est pas un marché de niche » Pascal Hureau, président de la FFAUVE

    Pascal Hureau, président de la Fédération Française des Associations d’Utilisateurs de Véhicules Electriques (FFAUVE) — une association née en 2019 de la fusion de plusieurs associations de propriétaires de voitures électriques milite sans relâche pour une transition énergétique accessible, pragmatique et centrée sur l’usager. Alors que le marché de la voiture électrique connaît une période charnière, il revient pour ECO MOTORS NEWS sur son engagement, les freins actuels à l’électrification du parc automobile et sa vision d’une France électrifiée à l’horizon 2035.

    Portrait de Pascal Hureau, président de la FFAUVE, militant pour la mobilité électrique en France
    Pascal Hureau, président de la Fédération Française des Associations d’Utilisateurs de Véhicules Électriques (FFAUVE). (Crédit : DR)

    La FFAUVE, qu’est-ce que c’est ?
    Pascal Hureau : Tout d’abord, ce n’est pas un club automobile ! C’est la seule association en France qui représente les utilisateurs de véhicules électriques. Nous défendons leurs intérêts, un peu comme l’UFC Que Choisir de l’électromobilité. Avec l’avantage d’être une fédération d’associations régionales, ce qui nous permet de rester connectés aux réalités du terrain.

    Qu’est-ce qui vous a personnellement poussé à passer à l’électrique ?
    Pascal Hureau : En un mot : le plaisir. Le plaisir de conduire, le silence, le confort. On le répète souvent à la FFAUVE : essayer une voiture électrique, c’est l’adopter ! Bien sûr, j’avais également la volonté de réduire mon impact environnemental : j’en avais assez de brûler des énergies fossiles. Puis, finalement, avec un véhicule électrique, on gagne une vraie autonomie, on peut recharger chez soi ou ailleurs, sans dépendre d’une station-service.

    Mais il y a tout de même un grand pas à franchir entre adopter l’électrique et s’engager comme vous le faites…
    Pascal Hureau :
    Je me suis passionné pour le sujet. L’offre de véhicules s’est développée, mais la demande reste à faire mûrir, alors, j’ai cherché un moyen de participer à l’essor de la voiture électrique : accompagner cette transition, informer, défendre, proposer. Et c’est ce que l’on fait à la FFAUVE. 

    Vous agissez également politiquement en qualité de maire-adjoint à Montrouge, en Île-de-France.
    PH :
    Oui, je suis maire-adjoint à la transition numérique, à la E-administration et aux relations européennes, mais j’ai été pendant longtemps chargé de la voirie et de l’aménagement urbain. J’ai alors initié l’installation des premières bornes de recharge de la ville et, aujourd’hui, Montrouge fait partie des villes les mieux équipées de la première couronne parisienne.

    À l’échelle nationale, maintenant, quelle est votre évaluation de la couverture en bornes de recharges ?
    PH :
    On atteint presque les 160 000 bornes accessibles sur l’espace public. Il y a eu un vrai boom dans les commerces, les parkings de supermarchés, les cinémas, etc. Les aires d’autoroutes sont couvertes à 100 %. En réalité, le retard concerne surtout les copropriétés : à peine 10 à 15 % sont équipées. C’est aussi l’une de nos missions, accompagner ces copropriétés dans l’installation de bornes de recharge dans leurs parkings.

    “Il est indispensable de lutter contre la désinformation”

    Quels sont, selon vous, les freins actuels à une adoption plus massive de la voiture électrique par les Français ?
    PH : Le prix des véhicules reste trop élevé pour une partie de la population, notamment en habitat collectif. Cela explique d’ailleurs, en partie, pourquoi les grands ensembles sont si peu équipés en bornes de recharge… Mais l’angoisse de l’autonomie recule. La couverture est bonne et les nouvelles technologies permettent de recharger très rapidement. Et il faut sortir du fantasme : on attend parfois plus longtemps à la pompe qu’à une borne rapide. C’est en tout cas ce que l’on a pu constater lors du long week-end de Pâques. Une chose est sûre, il faut arrêter de penser que la voiture électrique sera un marché de niche : c’est l’avenir de l’automobile. 

    Il y a également des incompréhensions autour de l’écosystème de recharge…
    PH : En effet, c’est un gros sujet. Il y a eu trop de cartes, trop de systèmes. Il faut tendre vers le « plug and charge », comme c’est le cas chez Tesla. Des alliances comme SPARK Alliance œuvrent dans ce sens. La simplicité, c’est la clé : carte bancaire ou authentification automatique.

    “Il ne faut surtout pas renoncer à la fin du thermique en 2035”

    Quels sont les projets de la FFAUVE pour 2025 ?
    PH :
    D’abord, nous allons publier une nouvelle version de notre livre blanc — téléchargeable directement depuis notre site — et lancer un guide spécifique à destination des communes en vue des municipales 2026. Nous allons également continuer plus fort encore notre lutte contre la désinformation, parfois véhiculée par des médias influents. Nous avons d’ailleurs eu gain de cause récemment après une plainte à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM). Enfin, la FFAUVE continuera d’agir auprès des concessionnaires afin qu’ils soient mieux formés à la vente de voitures électriques.

    Enfin, selon vous, à quoi ressemblera la France en 2035, côté voiture électrique ?
    PH : Des véhicules électriques au même prix que les thermiques. Des bornes partout. Un marché de l’occasion riche, notamment grâce aux flottes d’entreprises. Plus de modèles polyvalents et abordables. Et une politique industrielle stable, pas punitive, claire et à laquelle on se tient. L’échéance est claire : 2035, fin du thermique neuf. Ça, il ne faut surtout pas y renoncer !

  • Jaguar Land Rover repousse le lancement du Range Rover électrique

    Jaguar Land Rover repousse le lancement du Range Rover électrique

    Jaguar Land Rover (JLR) a officiellement annoncé le report du lancement de son SUV haut de gamme. Selon The Guardian, le Range Rover électrique, initialement prévu pour fin 2025, ne sera finalement commercialisé qu’en 2026. Ce Range Rover électrique reporté reflète une stratégie de prudence face à la demande et aux conditions de marché.

    Range Rover électrique profil 2026, modèle retardé par Jaguar Land Rover
    Le Range Rover électrique présenté en profil, dont le lancement a été reporté à 2026 par Jaguar Land Rover. (Crédit : Range Rover)

    Une stratégie prudente

    Le constructeur a récemment informé ses clients que le modèle serait lancé plus tard. Ce report permet de prolonger les phases de test et de laisser le temps à la demande de se redresser. JLR adopte une approche progressive, contrairement à d’autres marques qui accélèrent leur transition électrique.

    D’après des sources proches du dossier, citées par The Guardian, d’autres modèles électriques Jaguar connaîtront des retards similaires. Le premier véhicule 100 % électrique de la marque, baptisé Type 00, devrait entrer en production en août 2026. Un second modèle est attendu pour décembre 2027.

    Contexte commercial difficile

    La décision de JLR intervient dans un contexte économique et politique incertain. Les droits de douane élevés imposés par les États-Unis ces derniers mois ont fortement impacté le groupe. JLR a ainsi enregistré une baisse de 15,1 % de ses ventes au second trimestre, en raison d’une suspension temporaire des exportations vers le marché américain.

    Ce délai permet aussi à JLR de continuer à vendre ses modèles hybrides et thermiques, qui restent plus rentables. Parallèlement, la transition de la marque coïncide avec le démarrage de la future gigafactory de batteries, en construction par Tata dans le Somerset, dont la mise en service est prévue pour fin 2027.

    Un objectif maintenu pour 2030

    Malgré ces ajustements, JLR réaffirme son ambition. Le constructeur souhaite proposer des versions électriques de toutes ses marques d’ici à 2030. Il indique vouloir rester flexible et lancer ses modèles « au moment opportun », selon les attentes du marché.

  • Delhi prolonge sa politique véhicules électriques jusqu’en mars 2026

    Delhi prolonge sa politique véhicules électriques jusqu’en mars 2026

    Le gouvernement de Delhi a officiellement prolongé sa politique sur les véhicules électriques jusqu’au 31 mars 2026. Objectif : finaliser une nouvelle version, plus ambitieuse, après consultation publique.

    Station de recharge pour véhicules électriques à New Delhi, infrastructure EV en centre-ville
    Points de recharge pour véhicules électriques à New Delhi, illustrant l’expansion des infrastructures EV dans la capitale indienne. (Crédit : Bhaven Jani)

    Une extension validée par le gouvernement de Delhi

    Lors d’une réunion présidée par la ministre en chef Rekha Gupta, le gouvernement de Delhi a validé la prolongation de sa politique EV. Elle reste en vigueur jusqu’au 31 mars 2026, ou jusqu’à l’adoption d’une nouvelle politique, selon ce qui arrive en premier.

    Des consultations publiques élargies avant la version 2.0

    Le ministre des Transports, Pankaj Kumar Singh, a précisé que cette période permettra de mener des consultations publiques étendues. Les citoyens, acteurs de l’industrie, experts environnementaux, entreprises et institutions seront invités à contribuer à l’élaboration de la future politique EV.

    Recharge, subventions, batteries : les grands axes

    La future politique véhicules électriques de Delhi portera sur plusieurs points clés :

    • Développement des infrastructures de recharge EV,
    • Révision des subventions pour les deux-roues, rickshaws (pousse-pousse) et véhicules utilitaires,
    • Mise en place de normes de gestion des batteries et déchets électroniques.

    Deux-roues thermiques bientôt interdits

    Le projet de politique prévoit deux mesures fortes :

    • Interdiction des deux-roues à essence, diesel et GNC à partir du 15 août 2026
    • Généralisation des autorickshaws (pousse-pousse) électriques dès août 2025

    Une vision ambitieuse mais progressive

    Cette prolongation marque la volonté de Delhi de préparer une transition électrique structurée, en impliquant tous les acteurs. L’objectif : une politique EV réaliste, applicable à long terme, et bénéfique pour l’environnement comme pour l’économie locale.

  • L’Allemagne s’oppose à l’interdiction des voitures thermiques de location dès 2030

    L’Allemagne s’oppose à l’interdiction des voitures thermiques de location dès 2030

    La Commission européenne souhaite interdire l’achat de voitures thermiques pour les sociétés de location dès 2030. L’Allemagne, soutenue par les industriels, juge cette mesure prématurée et inadaptée.

    Drapeaux allemand et européen à Berlin, symboles des discussions sur l’interdiction des voitures thermiques.
    Drapeaux de l’Allemagne et de l’Union européenne flottant devant le bâtiment du Reichstag à Berlin. (Crédit : Roman Babakin)

    Une mesure européenne pour accélérer la transition électrique

    L’Union européenne envisage de contraindre les entreprises de location, de leasing et les grandes flottes à n’acheter que des véhicules 100 % électriques dès 2030. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves prévue pour 2035. Elle viserait à forcer une électrification plus rapide du parc automobile professionnel, qui représente aujourd’hui près de 60 % des immatriculations neuves en Europe, selon le journal Bild.

    L’Allemagne rejette une décision jugée irréaliste

    Le chancelier allemand Friedrich Merz a vivement réagi à cette proposition. Il estime qu’elle « passe complètement à côté des besoins communs de l’Europe » et alerte sur les conséquences pour l’industrie automobile. Pour Berlin, miser exclusivement sur l’électrique à une date aussi proche est risqué, surtout compte tenu des inégalités d’accès aux bornes de recharge et du manque de maturité technologique dans certaines régions.

    Les professionnels de la location tirent la sonnette d’alarme

    Du côté des entreprises concernées, l’inquiétude grandit. Nico Gabriel, membre du conseil d’administration de Sixt, prévient que cette mesure pourrait freiner l’usage des voitures de location, notamment par les vacanciers. Il cite le coût plus élevé de la location d’électrique et les difficultés de recharge en dehors des grandes villes comme des freins majeurs. Certains grands groupes, comme BMW et Mercedes, estiment même que l’UE pourrait être amenée à revoir l’échéance de 2035.

    Un débat encore ouvert à Bruxelles

    La proposition de la Commission n’a pas encore été officiellement déposée, mais un texte pourrait être présenté au Parlement européen d’ici à la fin de l’été. D’ici là, le débat risque de s’intensifier entre pays membres. L’Allemagne, en première ligne, demande davantage de flexibilité technologique et un calendrier plus réaliste pour éviter de brusquer un marché déjà sous tension.

  • Bilan et défis pour la France face à l’accélération de la transition électrique

    Bilan et défis pour la France face à l’accélération de la transition électrique

    La transition vers la mobilité électrique n’est plus une perspective : c’est une réalité qui s’impose à marche forcée aux constructeurs, aux consommateurs et aux États. En France, le marché des véhicules électriques (VE) progresse à un rythme soutenu. Pourtant, une question cruciale se pose : la France est-elle prête, en matière d’infrastructures, à accompagner ce bouleversement ? Et peut-elle rivaliser avec les leaders européens ou asiatiques en matière de compétitivité industrielle et d’innovation ?

    Borne de recharge électrique en France installée sur un parking public
    Borne de recharge pour véhicules électriques installée dans un espace urbain.

    Le défi de la recharge : entre promesses et réalité

    Le déploiement de bornes de recharge est l’un des nerfs de la guerre. Le cap des 155 000 bornes annoncées pour fin 2024 marque une hausse de 31 % en un an. Mais le franchissement tardif du seuil des 100 000 bornes, avec plus de deux ans de retard, révèle les difficultés structurelles rencontrées.

    Si la France figure parmi les trois pays les mieux dotés en Europe, cette dynamique masque de fortes disparités territoriales. Près de 80 % des points de recharge sont concentrés dans les grandes métropoles, laissant les zones rurales dans une situation de désert électrique. La Cour des comptes alerte sur une inégalité d’accès aux IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Électrique), qui limite la confiance des utilisateurs et freine la transition. Elle fait part également de la « difficulté à parvenir à un maillage équilibré et adapté aux besoins réels des utilisateurs » lié au fait que « les zones, généralement urbaines, les plus dotées en IRVE sont aussi celles où existe le parc de véhicules électriques le plus fourni ».

    Le modèle économique des bornes publiques inquiète : coûts d’installation élevés (jusqu’à 50 000 € par borne rapide), taux d’utilisation irréguliers, et réticence des opérateurs à investir sans rentabilité assurée. Dans de nombreuses villes moyennes, moins de 10 bornes sont disponibles pour 100 000 habitants. À l’inverse, les Pays-Bas et l’Allemagne bénéficient d’un maillage plus dense, soutenu par des politiques publiques fortes.

    Autre point critique : la puissance des bornes installées. Si le nombre de points de recharge augmente, la part des bornes dites « rapides » (plus de 150 kW) reste minoritaire. Or, pour convaincre les automobilistes réticents à passer à l’électrique, la possibilité de recharger rapidement lors d’un long trajet est un argument clé.

    Ainsi, au-delà des disparités géographiques, plusieurs défis pèsent sur la viabilité économique des acteurs du secteur : la flambée des coûts énergétiques, les ajustements des aides publiques et les fluctuations du marché des véhicules électriques. Autant d’éléments qui fragilisent les modèles économiques en cours d’élaboration.

    Dans ce contexte encore mouvant, la filière des IRVE est en phase de maturation. Pour garantir son essor, une concurrence équilibrée doit s’instaurer, encourageant à la fois l’innovation et les investissements privés. 

    La France à la croisée des chemins

    Le développement des infrastructures ne repose pas seulement sur l’investissement public, mais sur la mobilisation de l’écosystème industriel et énergétique. La France bénéficie d’un mix énergétique décarboné, d’une industrie automobile encore solide, et d’acteurs engagés.

    Mais plusieurs freins persistent. Le premier est administratif : projets ralentis par les lourdeurs, retards de raccordement ou blocages locaux. Des progrès ont été faits via les plans « France Relance » et « France 2030« , mais leur mise en œuvre reste inégale.

    Le second défi est économique : dans les zones peu fréquentées, la rentabilité des stations est incertaine, et les opérateurs hésitent à investir là où les aides diminuent.

    Enfin, la fiabilité des bornes reste problématique. Certaines zones affichent un taux de disponibilité inférieur à 80 %, nourrissant la défiance du public.

    Compétitivité industrielle : la bataille des batteries

    Derrière les questions de bornes et de bonus, une autre bataille s’engage : celle de l’industrie. Et elle se concentre sur un élément central : la batterie.

    Voiture électrique branchée à une borne de recharge en France
    Une voiture électrique en charge sur une borne publique, symbole de la transition énergétique.

    Sans sa maîtrise, il est impossible de capter la valeur ajoutée du véhicule électrique. Longtemps absente de ce segment, la France a réagi. À Douvrin, dans le Pas-de-Calais, les premières lignes de production d’ACC (coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies, Mercedes-Benz) a ouvert ses premières lignes. D’autres projets suivent : Verkor à Dunkerque dans le Nord, avec le soutien de Renault, ou encore le Taïwanais ProLogium qui a choisi, lui aussi, le nord de la France pour y implanter une de ses usines. Ces projets représentent plusieurs milliards d’euros d’investissement. Et l’objectif est clair : produire, d’ici à la fin de la décennie, des centaines de milliers de batteries chaque année.

    Ces « gigafactories » incarnent une volonté de changement d’échelle et de souveraineté, face à la domination asiatique. Elles cherchent aussi à sécuriser l’approvisionnement en cas de tensions géopolitiques. Mais tout reste à bâtir : savoir-faire, chaînes de valeur, et surtout, accès aux matières premières comme le lithium ou le cobalt, souvent extraits loin et dans des conditions discutables.

    Former, adapter, ne pas subir

    Le passage à l’électrique transforme toute la filière. Plus de pistons, moins d’huile. Plus d’électronique, moins de mécanique.

    Selon l’Observatoire de la métallurgie, plus de 100 000 emplois pourraient être concernés d’ici à 2035, non pas supprimés, mais reconfigurés. Le risque, c’est que la transition laisse des salariés sur le bord de la route.

    Des dispositifs existent : formations régionales, CFA spécialisés, requalification interne. Mais le défi est colossal. Former un technicien batterie ou un ingénieur logiciel ne se fait pas du jour au lendemain.

    Et les tensions sont déjà visibles. Dans les gigafactories, les recruteurs manquent de profils prêts à répondre à la montée en puissance.

    Plusieurs voitures électriques stationnées dans une rue urbaine en France
    Voitures électriques stationnées dans une rue, illustrant la montée en puissance de la mobilité électrique en milieu urbain.

    Une course mondiale, une réponse européenne

    La France n’est pas seule. Elle s’inscrit dans un jeu à plusieurs niveaux, où l’Europe tente de défendre ses positions face à des géants bien armés. La Chine, en avance sur tous les maillons – extraction, raffinage, recyclage – domine la chaîne. Les États-Unis, avec leur Inflation Reduction Act (IRA), misent sur des aides massives pour relocaliser leur industrie verte.

    L’Europe avance par étapes : Pacte vert, appels à projets, subventions. Mais sa réponse reste souvent trop lente, trop fragmentée. La France milite pour une stratégie industrielle européenne, fondée sur l’innovation, la montée en gamme et la coopération. Des alliances avec l’Allemagne ou l’Espagne seront déterminantes pour faire émerger des champions.

    Car au-delà des normes et des plans d’investissement, c’est une question de souveraineté : produire ses véhicules, ses batteries, ses logiciels. Ne pas dépendre d’un autre continent pour faire rouler ses voitures.

    Un moment charnière

    La transition électrique est en marche. Les constructeurs accélèrent, les ventes suivent, l’opinion évolue. Mais derrière la vitrine commerciale, une transformation profonde s’opère : celle d’un tissu industriel à reconstruire.

    C’est une course contre-la-montre. Rien ne garantit qu’elle sera gagnée. Mais elle est vitale pour la compétitivité de l’automobile française, pour l’emploi, et pour éviter de devenir simple consommateur de technologies importées.

  • Hanoï interdira les motos à essence dans son centre-ville dès juillet 2026

    Hanoï interdira les motos à essence dans son centre-ville dès juillet 2026

    Hanoï, capitale du Vietnam, a reçu l’ordre officiel d’interdire la circulation des motos et scooters à essence dans son centre-ville à partir de juillet 2026. Cette mesure, décidée par le Premier ministre Pham Minh Chinh dans une directive publiée le 12 juillet 2025, s’inscrit dans une stratégie nationale pour réduire la pollution urbaine.

    Circulation de scooters dans une rue vietnamienne, symbole du trafic urbain en 2025
    Le Vietnam compte plus de 70 millions de deux-roues motorisés en circulation.(Crédit : Nguyễn Tiến Thịnh)

    L’interdiction s’appliquera à la zone comprise dans le périmètre du Ring Road 1, qui traverse le cœur de la ville et englobe notamment le vieux quartier. Elle marque la première étape d’un plan progressif visant à faire de la capitale vietnamienne une ville à faibles émissions.

    Vers une extension à tous les véhicules thermiques d’ici à 2030

    D’ici à 2028, les restrictions s’étendront aux voitures à essence dans les zones définies par les Ring Roads 1 et 2. Puis, à l’horizon 2030, tous les véhicules personnels à carburants fossiles seront bannis à l’intérieur du Ring Road 3.

    Le gouvernement impose à la ville de finaliser un plan de zone à faibles émissions (ZFE) d’ici fin 2025, incluant la modernisation des transports en commun, l’extension des bornes de recharge, et l’interdiction progressive des carburants polluants. Le réseau de transport public devra relier d’ici à 2030 les grands axes de circulation, les quartiers densément peuplés et les centres de transit grâce à des bus électriques et des lignes de métro.

    Une transition soutenue par des incitations et un cadre renforcé

    La ville prévoit d’instaurer des incitations fiscales pour les entreprises qui produisent ou assemblent des véhicules électriques. Les véhicules thermiques restant dans les zones concernées seront soumis à des frais d’enregistrement et de stationnement plus élevés.

    Homme à moto dans une ruelle étroite de Hô Chi Minh-Ville en 2025
    Les motos thermiques restent omniprésentes dans les ruelles de Hô Chi Minh-Ville à la veille du changement. (Crédit : Khanh Nguyen)

    Parmi les autres mesures figurent l’interdiction des plastiques à usage unique dans les établissements du centre-ville à partir de fin 2025, ainsi qu’un renforcement des lois environnementales. Les installations industrielles devront s’équiper de capteurs de surveillance en temps réel, et les contrevenants risqueront des coupures de services ou des sanctions financières.

    Le plan de transition inclut également le développement d’une base de données nationale sur la qualité de l’air, des contrôles renforcés et l’utilisation de technologies intelligentes pour surveiller les émissions. Les autorités locales seront tenues responsables de leur mise en œuvre, et les cas de corruption ou d’entrave aux normes environnementales feront l’objet d’enquêtes par le ministère de la Sécurité publique.

  • Un tour du monde des politiques les plus ambitieuses en matière de mobilité électrique

    Un tour du monde des politiques les plus ambitieuses en matière de mobilité électrique

    Si l’on connaît de mieux en mieux les politiques en matière de véhicules électriques (VE) des grands pays européens, de la Chine et de l’Amérique du Nord, ces derniers sont loin d’être les seuls à faire preuve d’ambition et de détermination dans la transition des moteurs à combustion vers la mobilité électrique.

    Transition globale vers la mobilité électrique avec des stations de recharge et des VE
    L’évolution mondiale vers les véhicules électriques et le transport durable. (Crédit : kindel media)

    Le Costa Rica, réputé pour être l’une des nations d’Amérique centrale les plus soucieuses de l’environnement – ce qui n’est guère surprenant compte tenu de sa devise « Pura Vida » – n’a pas tardé à prendre le train de la mobilité électrique en marche. Figurant parmi les pays les plus riches de la région, le Costa Rica a pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. À cette fin, il a encouragé l’adoption de véhicules électriques en supprimant les taxes d’importation sur les voitures de moins de 33 000 dollars et en développant son infrastructure de recharge publique.

    L’Éthiopie, de l’autre côté de l’Atlantique, a également pris des mesures audacieuses pour électrifier son parc automobile. Tout d’abord, en 2022, elle a réduit ou supprimé les taxes d’importation sur les VE en fonction de leur pays de fabrication (y compris les exonérations de TVA et de droits d’accise). Puis, en 2024, elle a pris une décision encore plus audacieuse en interdisant purement et simplement l’importation de véhicules à moteur à combustion. Voilà une belle initiative…

    L’Australie n’est pas allée jusqu’à interdire les véhicules à combustion, mais le « Land Down Under » n’est pas passif en ce qui concerne le développement des VE. Elle s’est d’abord concentrée sur son parc de bus et les véhicules gouvernementaux, avant de mettre en place un plan stratégique visant à stimuler l’extraction de minerais et la fabrication de batteries au niveau national. Dernière annonce en date : l’introduction de nouvelles normes pour les distributeurs de véhicules, exigeant une réduction de 60 % des émissions de CO₂ d’ici à 2029. Une forte incitation à vendre plus de VE !

    L’Inde, quant à elle, mise beaucoup sur l’électrification des deux-roues, ce qui est compréhensible puisque 80 % des Indiens en font leur principal moyen de transport. Le gouvernement investit massivement dans la stabilisation du réseau électrique, la construction d’infrastructures de recharge dédiées et la promotion de la fabrication locale de véhicules et de batteries, réduisant ainsi les coûts. L’objectif ? 80 % des deux-roues circulant sur les routes indiennes seront électriques d’ici à 2030. Le gouvernement promet également que, d’ici à cinq ans, 30 % des voitures particulières et 70 % des véhicules commerciaux seront également électriques. Cela suffira-t-il à redonner à New Delhi un air respirable ?

    Les deux-roues électriques en Inde soutenus par les politiques nationales de mobilité
    Le gouvernement indien encourage l’adoption des deux-roues électriques par des politiques ciblées. (Crédit : Ather Energy)

    Le Japon n’a pas l’intention de se laisser distancer. Leader de longue date en matière d’innovation technologique et industrielle, le pays est étonnamment à la traîne en ce qui concerne le développement du tout électrique. Ses principaux constructeurs automobiles, pionniers de la technologie hybride, semblent hésiter à abandonner leur position dominante sur le marché dans ce secteur. Le gouvernement, quant à lui, se concentre sur l’hydrogène, une technologie qui n’a pas encore tenu ses promesses. En conséquence, les constructeurs automobiles japonais ont peu de modèles de VE dans leur catalogue et l’archipel dispose de peu d’infrastructures de recharge, ce qui se traduit par des ventes locales médiocres (seulement 1,4 % des ventes de voitures neuves en 2024 étaient entièrement électriques). Mais il y a une lueur d’espoir : le gouvernement a enfin pris des mesures et annoncé le déploiement de 300 000 bornes de recharge d’ici à 2030. Si les constructeurs japonais accélèrent le développement des VE comme prévu — en apportant leur sens de l’innovation qui a fait le succès de leurs hybrides — le Japon pourrait rattraper son retard plus rapidement que prévu.

    À la suite d’une décision de justice rendue fin 2023, l’Allemagne n’a eu d’autre choix que de mettre fin aux subventions publiques visant à promouvoir l’achat de VE. Les conséquences ? 140 000 VE de moins vendus en 2024 par rapport à 2023. Preuve, s’il en était besoin, que les politiques publiques, en particulier les incitations financières, jouent un rôle crucial dans l’adoption des VE, même dans une puissance automobile au pouvoir d’achat élevé (les ventes globales de voitures neuves en Allemagne sont restées à peu près inchangées d’une année sur l’autre). En réponse, l’Allemagne a récemment introduit de nouvelles mesures d’incitation destinées aux entreprises, offrant des réductions d’impôts pour le passage à l’électricité. Avec un objectif audacieux de 15 millions de VE sur les routes d’ici 2030, l’Allemagne devra continuer à soutenir la transition, d’une manière ou d’une autre.

    Longtemps associée au pétrole, l’Arabie saoudite investit pourtant massivement pour développer le marché des véhicules électriques au sein du Royaume. Tout d’abord, 1,5 milliard de dollars ont été consacrés à la construction d’une usine capable de produire 155 000 voitures « Made in Saudi Arabia » par an. Cette initiative a été suivie par le développement à grande échelle de panneaux solaires et, à terme, de stations de recharge, ainsi que par les ambitions du géant de l’énergie Aramco en matière d’extraction de lithium. Si le marché des véhicules électriques est encore loin d’être dominant en Arabie saoudite, les ventes de voitures neuves ont connu une croissance à deux chiffres chaque année depuis plus de vingt ans, et il y a un endroit où les véhicules électriques peuvent s’implanter !

    La Chine et l’Union européenne, représentée notamment par l’Allemagne, ont entamé ce printemps des négociations sur l’importation de véhicules électriques chinois. L’Europe impose actuellement des droits de douane allant jusqu’à 45 % sur les VE chinois, ce qui limite leur pénétration sur le marché. En représailles, la Chine a menacé d’imposer des droits de douane sur les produits européens allant dans la direction opposée, ce qui pourrait toucher de plein fouet les producteurs français de spiritueux. Afin d’apaiser les tensions, surtout après que les États-Unis ont également montré leurs muscles, les discussions ont repris entre Bruxelles et Pékin pour envisager de fixer des prix minimums pour les véhicules chinois au lieu d’appliquer de nouveaux droits de douane. À suivre…

    Exportation de véhicules électriques chinois vers le marché européen
    La Chine exporte des véhicules électriques vers l’Europe, remodelant ainsi les marchés automobiles mondiaux. (crédit : Zeekr)
  • Le Kia PV5, l’utilitaire électrique qui change les règles

    Le Kia PV5, l’utilitaire électrique qui change les règles

    Révélé lors du Kia EV Day en février 2025, le PV5 n’est pas un véhicule électrique comme les autres. Ce dernier, dont les livraisons sont censées commencer fin 2025, incarne la vision de Kia pour l’avenir de la mobilité professionnelle : plus modulaire, plus flexible, plus propre. Pensé pour les flottes des entreprises, que ce soit en tant que véhicule de fonction ou simple van pour la logistique, mais aussi pour les opérateurs de services ou encore les collectivités, ce PV5 symbolise une évolution majeure dans la manière dont le grand public conçoit les utilitaires.

    Le Kia PV5, utilitaire électrique modulaire présenté lors du Kia EV Day 2025
    Le Kia PV5, un utilitaire pensé pour l’avenir des flottes professionnelles. (Crédit : Kia)

    Le PV5 repose sur une plateforme nommée e-GMP-S. Dérivée de l’architecture utilisée sur les Ioniq 5 ou EV6, cette nouvelle plateforme est ici optimisée pour accueillir une grande variété de carrosseries. Le concept est simple : une base technique unique, une cabine fixe, et un arrière interchangeable. En fonction des besoins, le véhicule peut se transformer en van de livraison, en minibus, en version réfrigérée, ou encore en utilitaire pour personnes à mobilité réduite. Une polyvalence inédite, qui permet aux entreprises de repenser l’usage de leurs véhicules, en s’adaptant à chaque mission plutôt qu’en multipliant les modèles achetés. Le PV5 devient alors bien plus qu’un utilitaire électrique : il devient une solution mobile à configuration variable.

    Un symbole de la mobilité électrique intelligente

    Ce choix de modularité n’est pas qu’anecdotique… Il répond à une demande croissante de rationalisation des flottes, dans un contexte où les coûts doivent être marginalisés et l’empreinte carbone réduite. En ville, où les ZFE (zones à faibles émissions) se multiplient, l’intérêt d’un utilitaire 100 % électrique est limpide. En réduisant la dépendance à plusieurs modèles, en simplifiant la maintenance, en optimisant l’usage, le PV5 permet aux gestionnaires de flottes de réaliser de réelles économies, tout en respectant des engagements environnementaux de leurs entreprises ou de leurs pays. L’autonomie annoncée, autour de 400 km, couplée à une recharge rapide prévue pour passer de 10 % à 80 % en moins de 30 minutes sur une borne de 150 kW, en fait un véhicule parfaitement opérationnel pour les usages urbains et périurbains.

    Vue du Kia PV5, utilitaire électrique modulaire pour les pros
    Le Kia PV5 dans sa version logistique, pensé pour les flottes urbaines. (Crédit : Kia)

    Au-delà des chiffres, c’est bien sa philosophie qui marque un tournant. Le PV5 ne cherche pas à reproduire ce qui existe pour le transformer en version électrique : il cherche à anticiper les mutations du secteur. Il incarne une mobilité électrique qui n’est plus seulement une alternative, mais une opportunité de faire mieux, de faire plus pratique.

  • La Chine lance un plan ambitieux pour électrifier ses routes : 100 000 bornes ultra-rapides d’ici à 2027

    La Chine lance un plan ambitieux pour électrifier ses routes : 100 000 bornes ultra-rapides d’ici à 2027

    La Chine a annoncé un plan national ambitieux pour déployer 100 000 bornes de recharge ultra-rapides d’ici à la fin 2027, afin d’accompagner l’essor rapide de l’électromobilité sur son territoire. Ce programme, piloté par la National Development and Reform Commission (NDRC), constitue la réforme la plus ambitieuse jamais engagée par Pékin sur les infrastructures de recharge.

    Borne de recharge ultra-rapide installée en Chine avec panneaux solaires et batterie de stockage – plan NDRC 2025-2027
    Une borne de recharge chinoise haute puissance alimentée par énergie solaire, installée dans le cadre du plan 2025-2027. (Crédit : Sanya)

    Des stations ouvertes, rapides et universelles

    Contrairement aux réseaux fragmentés ou propriétaires, ces nouvelles stations seront compatibles avec tous les véhicules électriques. Le plan est de permettre une recharge allant de 10 à 80 % en moins de 30 minutes pour les modèles 800 V.

    Chaque borne sera couplée à une production solaire locale et à des batteries de stockage stationnaires. L’objectif est de soulager le réseau électrique national. Une tarification dynamique sera mise en place pour inciter les utilisateurs à recharger aux heures creuses.

    Un besoin urgent face à un parc électrique gigantesque

    Fin 2024, la Chine comptait plus de 31 millions de véhicules électriques, mais seulement 3,3 millions de bornes publiques, selon les chiffres officiels. Ce déséquilibre pousse Pékin à agir vite pour éviter une saturation du réseau.

    Le gouvernement met en place un système de baux à long terme (10 ans) pour les opérateurs et mobilise des obligations locales pour financer le réseau. Un exemple concret est déjà visible à Guiyang, où une station combine recharge ultra-rapide, solaire et technologie V2G (vehicle-to-grid).

    Avec ce plan, la Chine ne se contente pas de rattraper son retard : elle pose les bases d’un standard mondial en matière de recharge intelligente, décentralisée et durable.

  • Volkswagen ID.3 : 160 000 km et toujours pas épuisée ? Étude de l’institut ADAC

    Volkswagen ID.3 : 160 000 km et toujours pas épuisée ? Étude de l’institut ADAC

    L’univers des voitures électriques étant souvent mis à mal en raison de sa fiabilité ou de son implantation dans le temps, l’institut de recherche ADAC a pris l’initiative de faire différentes évaluations, afin d’évaluer la durabilité moyenne d’une citadine électrique classique. Peu de modèles ont eu l’occasion de prouver leur endurance sur le très long terme. C’est donc la Volkswagen ID.3 Pro S qui a été soumise à un test de fiabilité sur 160 000 kilomètres. Résultat ? Un verdict globalement élogieux… mais l’ID.3 a tout de même des limites…

    Plan de la Volkswagen ID.3 sur fond neutre
    La Volkswagen ID.3, citadine 100 % électrique testée par l’ADAC (Crédit : Volkswagen)

    Une batterie exemplaire

    C’est le cœur du véhicule électrique, et l’un des critères les plus analysés et discutés… L’état de santé de la batterie (ou SoH pour State of Health). Afin de maximiser la véracité et la fiabilité de ce test, ces 160 000 km ont donc été parcourus dans des conditions de conduite loin d’être douces : charges à 100 % fréquentes, utilisation régulière de la recharge rapide, recharge sans débrancher le véhicule une fois les 100 % atteints, trajets en altitude par des températures négatives… La batterie affiche, après avoir été malmenée, encore 91 % de sa capacité initiale (mesurée à plusieurs reprises par le BMS et confirmée par le laboratoire indépendant Aviloo). Bien au-delà des 70 % garantis par Volkswagen. En clair, même malmenée, la batterie du modèle tient bon, voire davantage que prévu. Une démonstration de robustesse électrique, qui confirme les avancées technologiques du constructeur allemand.

    Des performances en usage réel qui rassurent

    Sur la route, en conditions normales, la VW ID.3 se montre cohérente ; son autonomie moyenne se stabilise autour de 400 km, tombant à 300 ou 320 km en hiver… Pour relever la pente, la consommation d’électricité a diminué au fil des mois, passant de 20 kWh/100 km à 18,3 kWh/100 km. L’efficience s’est donc améliorée au fil du temps, notamment grâce aux mises à jour logicielles « OTA » (disponibles pour n’importe qui ayant une ID.3), qui ont permis d’enrichir les fonctionnalités du véhicule (« E‑Route Planner » ou GPS intelligent, une meilleure gestion thermique, charge rapide portée à 170 kW).

    Deux Volkswagen ID.3 côte à côte
    Test longue durée de l’ID.3 : une autonomie stable sur 160 000 km (Crédit : Volkswagen)

    Mais s’il y a bien un point noir relevé pendant ces 160 000 km, c’est, malgré la mise à jour, le système de gestion thermique, qui, lui, reste perfectible. La batterie, par exemple, ne peut pas être préchauffée manuellement avant une recharge rapide. Résultat : par temps froid, la vitesse de charge diminue, sans possibilité d’anticipation ou d’intervention de l’utilisateur. Une faiblesse logicielle que Volkswagen serait bien inspiré de corriger.

    Fiabilité globale et entretien minimal

    Au-delà de la batterie, le châssis, les suspensions, la direction ou encore la carrosserie ont bien résisté au fil du temps. L’ID.3 ne montre aucune usure critique après quatre ans d’usage soutenu. Seules quelques pannes ponctuelles sont venues perturber le parcours : un remplacement du module GPS/eCall – 525 €, un bug logiciel sur l’ouverture des portes, résolu via la mise à jour « OTA », et une trappe de charge réparée 227 €.

    Côté entretien, le budget reste maîtrisé, avec une grosse révision facturée environ 427 €, plus 200 € pour le circuit de climatisation…

    Mais factuellement, cette analyse de long terme en conditions réelles donne raison à Volkswagen… L’ID.3 est une voiture électrique solide, endurante, et bien pensée pour le quotidien, même s’il est intensif. Sa batterie, en particulier, se hisse parmi les meilleures du marché. Seule zone d’ombre sur le tableau : l’ergonomie logicielle, qui, encore verrouillée, freine parfois l’expérience utilisateur. Un message fort, à une heure où, plus que jamais, l’électrique doit convaincre.