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  • Genesis GV60 Magma : le SUV électrique qui inaugure l’ère haute performance

    Genesis GV60 Magma : le SUV électrique qui inaugure l’ère haute performance

    Depuis le Circuit Paul Ricard, Genesis vient de lever le voile sur son GV60 Magma, premier modèle Magma de série. Cette version repense entièrement le concept de SUV électrique sportif. Les fans de performance et de design seront comblés par ce véhicule futuriste et audacieux.

    Genesis GV60 Magma vue de face et de profil, SUV électrique haute performance orange
    Le Genesis GV60 Magma dévoile son design sportif et élégant, avec une carrosserie abaissée et des jantes de 21 pouces. (Crédit : Genesis)

    Un style qui impose sa présence

    Le GV60 Magma se distingue immédiatement du GV60 classique grâce à sa silhouette plus large et plus basse. Le pare-chocs avant adopte trois ouvertures prononcées, optimisant à la fois le flux d’air et le refroidissement. De profil, la caisse est abaissée de 20 millimètres et les ailes élargies accueillent des roues de 21 pouces, chaussées de pneus de 275 millimètres. Ces modifications soulignent l’attention portée à l’aérodynamisme et à la tenue de route. À l’arrière, le pare-chocs intègre un diffuseur spécifique, tandis que le becquet sur le hayon ajoute une touche esthétique et fonctionnelle.

    À l’intérieur, Genesis mélange luxe et sportivité. Le noir domine, ponctué par des surpiqûres orange et grises et des ceintures de sécurité assorties. Le volant reçoit des commandes supplémentaires pour les modes de conduite et la fonction Boost. L’instrumentation est unique, reprenant des thèmes exclusifs Magma et offrant une expérience immersive. La Chamude, matériau rappelant la suédine, habille les sièges et la console, renforçant le caractère premium de l’habitacle.

    Une mécanique pensée pour la performance

    Sous le capot, le GV60 Magma n’est pas qu’un bel objet. Il combine deux moteurs électriques, un par essieu, offrant une puissance totale de 609 chevaux et un couple de 740 Nm. Un simple bouton active le mode Boost, qui élève la puissance à 650 chevaux et le couple à 790 Nm pendant 15 secondes. Cette configuration permet d’atteindre 200 km/h en seulement 10,9 secondes grâce au Launch Control. Genesis propose également trois modes de conduite et un mode Drift, garantissant sensations et agilité sur piste. Les freins, suspensions et éléments de direction ont été optimisés pour une expérience sportive digne des hypercars.

    Habitacle Genesis GV60 Magma côté conducteur, volant et tableau de bord avec surpiqûres orange
    L’intérieur du GV60 Magma combine luxe et sportivité, avec volant exclusif, surpiqûres orange et instrumentation spécifique Magma. (Crédit : Genesis)

    En complément, le système VGS simule le passage des rapports et le générateur de sons recrée l’ambiance d’un moteur thermique. Ainsi, l’expérience de conduite combine sensations électriques et émotions traditionnelles. L’optimisation thermique de la batterie permet de maintenir les performances même lors de sessions dynamiques prolongées.

    Une stratégie européenne ambitieuse

    Genesis voit grand pour la prochaine décennie, et l’Europe est au cœur de ses ambitions. Après des débuts timides, le constructeur entend s’imposer avec ses modèles haute performance électriques. Le programme Magma devient l’axe principal de cette stratégie, associant luxe, technologie et performance. Le GV60 Magma servira de porte d’entrée pour de futures déclinaisons, incluant berlines et grands SUV, voire des modèles dédiés à la compétition.

    Les livraisons débuteront en Corée du Sud au début de 2026, suivies par l’Europe et l’Amérique du Nord. Le GV60 Magma prépare le terrain pour un avenir où Genesis souhaite rivaliser avec Porsche, Polestar ou Cadillac sur le segment premium électrique. Même si le prix reste inconnu, il promet d’être un véhicule très attendu pour les amateurs de performance et d’innovation.

    Un héritage technique inspiré du Ioniq 5 N

    Le GV60 Magma reprend la plateforme E-GMP utilisée par le Hyundai Ioniq 5 N, mais avec une approche raffinée et luxueuse. Les deux moteurs électriques offrent un couple de 790 Nm en mode Boost, permettant un 0 à 100 km/h en moins de 3,5 secondes et une vitesse de pointe de 264 km/h. La suspension, recalibrée avec des silentblocs Hydro G, améliore le confort et l’agilité, tandis que le freinage est renforcé pour encaisser la puissance.

    Genesis GV60 Magma vue arrière et profil, SUV électrique avec aileron fonctionnel et diffuseur arrière
    Le GV60 Magma se distingue par son aileron arrière fonctionnel et son diffuseur intégré, renforçant l’aérodynamisme et l’élégance du SUV. (Crédit : Genesis)

    Le style sportif s’accompagne de détails précis. Les jupes latérales, les bas de caisse et l’aileron arrière fonctionnel améliorent l’aérodynamisme, tandis que l’intérieur combine sobriété et éclat. Les écrans et l’instrumentation adoptent un thème Magma, et le volant intègre des commandes pour la fonction Boost et les modes de conduite. Genesis réussit ainsi un équilibre subtil entre luxe, performance et technologie immersive.

    Vers une famille Magma complète

    Le GV60 Magma ouvre la voie à une série complète de modèles haute performance. Des berlines G80 aux SUV GV80, Genesis prévoit de décliner le programme Magma sur toute sa gamme. La marque souhaite transformer son image et s’imposer comme acteur majeur du luxe électrique sportif. Avec le GV60 Magma, Genesis combine design distinctif, puissance extrême et technologies innovantes. L’Europe, puis l’Amérique du Nord, pourront découvrir dès 2026 ce premier modèle, annonçant une nouvelle ère de performance coréenne sur le marché international.

  • Xiaomi, l’ascension irrésistible d’un nouveau géant de l’électrique

    Xiaomi, l’ascension irrésistible d’un nouveau géant de l’électrique

    En quelques années, la firme chinoise Xiaomi a transformé ce qui ressemblait à un pari audacieux en une véritable réalité industrielle. Production en plein essor, premiers modèles solides, rentabilité express et arrivée programmée en Europe. Xiaomi n’est plus un outsider, c’est désormais l’un des constructeurs électriques les plus remuants du marché.

    Xiaomi YU7 SUV électrique premium 691 chevaux autonomie 660-740 km WLTP
    Le Xiaomi YU7 : SUV électrique premium avec 691 chevaux et autonomie jusqu’à 740 km. (Crédit : Xiaomi)

    Une croissance fulgurante qui déstabilise l’industrie

    2025 marque clairement un changement de dimension pour Xiaomi dans l’univers des voitures électriques. Ceux qui voyaient dans la marque un nouveau venu un peu trop confiant sont aujourd’hui forcés de revoir leur jugement. À peine quatre ans après avoir lancé sa division automobile, Xiaomi a déjà franchi la barre symbolique des 500 000 véhicules électriques produits. Pour une marque aussi jeune, c’est plus qu’une prouesse, c’est un message envoyé à toute l’industrie.

    La dynamique commerciale suit la même trajectoire ascendante. Sur l’ensemble de l’année, Xiaomi prévoit de livrer plus de 400 000 voitures, dépassant largement ses ambitions initiales. Et le rythme ne faiblit pas : plus de 40 000 unités écoulées en octobre 2025, un niveau déjà atteint en septembre. Ce n’est plus un “bon mois” isolé, c’est dorénavant une tendance solide, qui montre que Xiaomi n’est pas en train de vivre un simple moment de grâce, mais bien une montée en puissance à ambition durable.

    Rentabilité éclair et stratégie de gamme parfaitement maîtrisée

    La performance industrielle est impressionnante, mais la rentabilité l’est peut-être encore davantage. Alors que la majorité des nouveaux constructeurs mettent des années à trouver l’équilibre, Xiaomi a annoncé un premier trimestre bénéficiaire dès 2025, soit seulement 18 mois après le lancement de sa division automobile. Au troisième trimestre, les véhicules électriques ont généré 28,3 milliards de yuans de revenus (environ 3,4 milliards d’euros). Cette performance place Xiaomi parmi les rares nouveaux acteurs capables de se rapprocher, à terme, des standards industriels et financiers fixés par des géants comme Tesla ou BYD. Cette réussite éclair tient à une méthode bien connue de la marque : une intégration poussée, un contrôle strict des coûts, un écosystème logiciel verrouillé et une prise de décision extrêmement rapide. Xiaomi applique en fait à l’automobile la recette qui a fait son succès dans la tech : itérer vite, optimiser en continu et verrouiller l’expérience utilisateur dans un environnement cohérent.

    Xiaomi SU7 Ultra berline sportive électrique design aérodynamique recharge rapide
    La Xiaomi SU7 Ultra : berline sportive électrique au style affûté et recharge ultra-rapide. (Crédit : Xiaomi)

    Côté produit, la stratégie est claire depuis le lancement de la SU7, une berline sportive au style affûté, qui rappelle la philosophie d’une Taycan passée par le laboratoire Xiaomi. Ligne tendue, aérodynamique soignée, intégration logicielle poussée et positionnement prix/agilité agressif : la SU7 a donné le ton. Le constructeur a ensuite élargi sa gamme avec le YU7, un SUV premium basé sur la plateforme Modena. Disponible en propulsion ou en transmission intégrale, tout en affichant 691 chevaux et une autonomie annoncée entre 660 et 740 km WLTP, il se place directement dans la cour des grands. Le temps de recharge est aussi un point à souligner. Xiaomi annonce 220 km récupérés en cinq minutes, une vitrine technologique qui confirme l’ambition du constructeur de s’imposer comme une référence de la performance électrique.

    Un nouvel acteur majeur qui bouscule les lignes

    Xiaomi ne prévoit clairement pas de rester cantonné à l’Asie. L’entreprise prépare son arrivée en Europe à l’horizon 2027, et elle ne le fait pas à la légère. La marque installe un centre de R&D à Munich, avec pour mission d’adapter les prochains véhicules aux exigences européennes : normes de sécurité plus sévères, tenue de route plus rigoureuse, confort acoustique revu, gestion thermique adaptée et calibrage spécifique pour les hautes vitesses sur autoroute. En parallèle, Xiaomi continue de renforcer son image via une communication centrée sur la performance, l’innovation logicielle et les records maison. L’idée est limpide, Xiaomi veut s’imposer comme le constructeur électrique le plus technologique avant même d’arriver dans les concessions européennes.

    Xiaomi SU7 berline électrique sportive
    La Xiaomi SU7 combine design aérodynamique, performance et intégration logicielle avancée. (Crédit : Xiaomi)

    À l’instar de ce qu’elle a fait sur le marché des smartphones, la marque pourrait miser sur un cocktail redoutable : agressivité tarifaire et excellence technique. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en quelques années seulement, Xiaomi est passée du statut de challenger ambitieux à celui de futur poids lourd de la mobilité électrique mondiale. Production exponentielle, modèles solides, rentabilité précoce, ambitions internationales affirmées… Tous les signaux montrent que Xiaomi a enclenché une dynamique durable. Dans un marché électrique en pleine recomposition, le constructeur s’affirme déjà comme l’un des acteurs capables de rebattre les cartes à échelle mondiale.

  • Lola-DGR : la monoplace électrique plus rapide qu’une F1

    Lola-DGR : la monoplace électrique plus rapide qu’une F1

    Le projet Lola-DGR bouleverse les certitudes du sport automobile en annonçant des performances inédites. Pensé par Lucas di Grassi, ce concept 100 % électrique promet d’être plus rapide qu’une F1 sur certains circuits. Pourtant, malgré l’ambition affichée, la voiture n’a pas encore pris la piste et reste au stade de prototype virtuel.

    Monoplace Lola-DGR vue de face sur la piste
    La Lola-DGR face à la piste, prête à défier les performances d’une F1. (Crédit : DRG)

    Conçu hors de toute réglementation, le prototype veut prouver que la performance absolue n’est pas réservée aux moteurs thermiques. Les simulations dévoilées par l’équipe annoncent des chronos sidérants, notamment à Monaco, où il dépasserait une Formule 1 de plusieurs secondes par tour.

    Une idée née pour dépasser les limites actuelles

    Selon Lucas di Grassi, la question de départ était simple : jusqu’où peut aller une monoplace électrique si on la libère des règles habituelles ? En collaboration avec Lola, spécialiste historique du sport automobile, il a imaginé une machine exploitant des solutions techniques déjà disponibles. L’objectif reste clair : bâtir la monoplace électrique la plus efficiente jamais conçue, capable de battre une F1 sur un tour tout en consommant moins d’énergie.

    Di Grassi n’en est pas à son premier défi. Pilote engagé de longue date dans les projets électriques, il connaît parfaitement les limites et les avantages de la technologie. La sortie de la GEN4 de la Formula E, plus performante et dotée de quatre roues motrices, ne l’a pas freiné. Au contraire, elle semble avoir accéléré l’envie de prouver que l’électrique peut aller encore plus loin. Ainsi, la Lola-DGR se présente comme une réponse visionnaire, destinée à bousculer les repères établis par la F1.

    La philosophie du concept repose sur une idée forte : l’efficience peut devenir un multiplicateur de performance. La voiture n’est pas pensée comme une vitrine technologique inaccessible, mais comme un laboratoire réaliste. Elle utilise des solutions industrielles crédibles, notamment une batterie de 60 kWh intégrée dans le plancher et un refroidissement centralisé pour limiter le drag. Le tout s’inscrit dans une approche systémique qui vise à réduire les pertes d’énergie plutôt qu’à les compenser par une batterie plus lourde.

    Une aérodynamique active pensée comme une rupture totale

    Pour surpasser la Formule 1, la Lola-DGR mise surtout sur une aérodynamique active radicalement nouvelle. Le prototype combine effet de succion sous la voiture et diffuseur soufflé pour maximiser l’appui à toutes les vitesses. Ce choix technologique rappelle la Brabham « aspirateur » de 1978, mais il va beaucoup plus loin en ajoutant un contrôle du flux inédit. La voiture pourrait ainsi générer plusieurs tonnes d’appui équivalent grâce à deux turbines de 30 kW activées selon les besoins.

    L’intérêt majeur de cette solution réside dans sa capacité à stabiliser l’appui. Contrairement à une F1, qui dépend fortement de la vitesse pour générer de l’adhérence, la Lola-DGR maintient une charge constante dans les virages lents. Ce comportement ouvre la voie à des vitesses de passage supérieures dans les sections où les F1 perdent leur avantage. De plus, cette gestion flexible réduit la traînée lorsque la voiture atteint des vitesses élevées. Les ventilateurs se coupent alors pour laisser agir l’aérodynamique naturelle et optimiser la pointe.

    Monoplace Lola-DGR vue de dos sur la piste
    La Lola-DGR dévoile son architecture aérodynamique depuis l’arrière. (Crédit : DRG)

    Les roues carénées renforcent encore cette quête d’efficience. Elles diminuent fortement la traînée tout en améliorant la sécurité sur piste humide en limitant les projections d’eau. Enfin, l’absence de radiateurs latéraux permet d’affiner la silhouette du véhicule, réduisant encore la résistance à l’air. La combinaison de ces éléments affirme une seule ambition : redéfinir la hiérarchie aérodynamique en course.

    Des simulations qui promettent de battre les F1 à Monaco

    Les données les plus spectaculaires concernent les performances virtuelles réalisées sur le circuit de Monaco. Selon les analyses CFD et les simulations partenaires, la Lola-DGR serait jusqu’à 4,3 secondes plus rapide qu’une F1 actuelle sur un tour, voire jusqu’à 11 secondes selon les versions les plus optimisées du concept. Ces chiffres paraissent vertigineux quand on sait que les F1 détiennent les records de performance sur la majorité des circuits mondiaux.

    Di Grassi précise avoir basé ses calculs sur un appui de 15 kN, soit environ 1,5 tonne, une valeur qu’il juge pourtant conservatrice. En retirant certains modules de batterie pour alléger la voiture, le concept pourrait devenir encore plus affûté. De plus, la simulation montre que la Lola-DGR ne se contente pas d’un tour exceptionnel. Elle pourrait maintenir un rythme comparable à une pole position de F1 pendant une douzaine de tours, voire conserver un rythme de course pendant quinze à vingt tours. Cette capacité à enchaîner les performances démontre une efficience globale, bien au-delà du simple exploit ponctuel.

    Cet avantage provient aussi d’un pilotage facilité. L’appui constant stabilise la voiture dans les sections étroites ou bosselées des circuits urbains. La voiture semble plus prévisible et plus homogène dans toutes les phases de conduite, ce qui peut réduire les erreurs et rendre le pilotage plus agressif sans accroître le risque.

    Une gestion énergétique intelligente et tournée vers l’avenir

    Avec une batterie de seulement 60 kWh, la question de l’autonomie devient centrale. Le choix de ne pas augmenter la capacité s’explique par une stratégie axée sur l’efficience. La réduction du drag reste la première économie, tandis que l’aéro active devient un outil de gestion énergétique. Le système permet de décider quand activer les ventilateurs, quand maximiser la régénération et comment optimiser les forces latérales selon la vitesse.

    L’intégration de la batterie dans le plancher abaisse le centre de gravité et optimise la répartition des masses. Le système pourrait aussi évoluer vers une assistance hydrogène, qui jouerait le rôle de prolongateur d’autonomie ou de générateur auxiliaire pour les ventilateurs. Cette combinaison ouvre des perspectives crédibles pour des courses d’endurance. Elle pourrait rendre réaliste une participation aux 24 Heures du Mans avec une architecture entièrement zéro émission.

    Lola-DGR roulant de nuit avec phares allumés
    La Lola-DGR illumine la piste grâce à ses phares en conditions nocturnes. (Crédit : DRG)

    À court terme, le concept semble parfaitement adapté aux courses sprint comme aux tracés urbains. L’appui constant aux vitesses faibles offre un avantage considérable lors des freinages appuyés ou des réaccélérations courtes. Sur piste mouillée, l’aérodynamique maîtrisée et les roues carénées devraient apporter un comportement plus stable qu’une monoplace traditionnelle. De plus, la modularité du design permettrait d’adapter la voiture à différents circuits, du Nürburgring à Macau.

    Des ambitions claires mais un défi colossal à relever

    Malgré des chiffres impressionnants, un obstacle majeur subsiste : il faut désormais construire et tester la voiture. Lucas di Grassi affirme vouloir produire un démonstrateur opérationnel dans les deux ans. Si les performances réelles confirment les simulations, la Lola-DGR pourrait ouvrir une ère nouvelle où l’électrique ne serait plus un compromis mais un choix de performance absolue.

    Le concept veut démontrer qu’il est possible de faire mieux qu’une F1 en misant sur l’intelligence énergétique plutôt que sur la puissance brute. Il propose également une nouvelle voie pour l’industrie, avec des technologies transposables aux voitures de série, notamment une aérodynamique active raisonnée et des carrosseries anti-drag. Cette vision dépasse la simple compétition et s’étend à la mobilité de demain.

    Il faudra désormais vérifier que les promesses numériques résistent au réel. Et si tel est le cas, la Lola-DGR pourrait bien devenir la première monoplace électrique à menacer sérieusement l’hégémonie de la Formule 1. Une révolution potentielle qui transformerait durablement la manière d’imaginer la performance automobile.

  • Google Maps mise sur l’IA pour prédire la disponibilité des bornes de recharge EV

    Google Maps mise sur l’IA pour prédire la disponibilité des bornes de recharge EV

    Dès la semaine prochaine, Google Maps va activer une nouvelle fonction capable d’estimer, grâce à l’intelligence artificielle, combien de bornes de recharge seront disponibles au moment où un conducteur arrivera sur place. Le service sera d’abord déployé sur Android Auto et dans les véhicules intégrant directement les services Google. Avec cette mise à jour, la firme promet de réduire l’une des principales frustrations des conducteurs de voitures électriques : les files d’attente inespérées sur les stations de recharge.

    Téléphone affichant Google Maps
    Google Maps permet de prévoir la disponibilité des bornes de recharge EV grâce à l’IA

    Une mise à jour à la portée inédite

    Pour imaginer cette nouvelle fonctionnalité, Google s’appuie sur son modèle d’IA maison, Gemini. Cet outil analyse en continu deux types de données : l’historique d’utilisation des bornes, c’est-à-dire les heures où elles sont le plus sollicitées, les durées moyennes de recharge, les pics observés dans la semaine, et les informations en temps réel envoyées par les opérateurs. L’idée est simple, mais ambitieuse : plutôt que de simplement indiquer si une borne est libre, maintenant Google Maps tentera de prévoir dans quel état se trouvera la station au moment où l’utilisateur arrivera. Cela permet d’éviter une situation bien connue des conducteurs : partir vers une borne affichée comme disponible, pour finalement la trouver occupée une fois sur place. Google résume cette philosophie en expliquant que la fonctionnalité vise à « aider les utilisateurs à éviter les files et à gagner du temps ».

    Dans son annonce officielle, l’entreprise précise : « La prédiction de disponibilité des bornes EV sera lancée la semaine prochaine sur Android Auto et dans les voitures intégrant les services Google pour des centaines de milliers de stations de recharge autour du monde. » Ce déploiement massif, sans phase de test limitée à quelques pays, montre à quel point le sujet est stratégique. Aujourd’hui, la disponibilité des bornes est l’un des critères les plus déterminants dans l’expérience de conduite électrique, souvent avant même la puissance de recharge. En parallèle, Google met à jour l’interface d’Android Auto avec des filtres plus précis : vitesse de recharge (lente, rapide, très rapide), modes de paiement acceptés, compatibilité selon les standards, ou encore accessibilité en fonction du type de véhicule. Une évolution importante pour éviter les erreurs de destination, un problème fréquent, notamment lors des longs trajets.

    Une réponse à un problème bien réel

    Si Google pousse aussi vite ce type de technologie, c’est parce que la saturation du réseau de recharge devient un enjeu de plus en plus visible. Les ventes de voitures électriques progressent, mais l’infrastructure suit une courbe moins agressive, créant parfois des tensions ponctuelles. Tous ceux qui roulent en électrique ont déjà vécu ces situations : une borne affichée comme disponible dans l’application, mais finalement occupée, des véhicules en train de recharger plus longtemps que prévu, des stations fermées sans raison apparente ou tout simplement une accumulation de voitures sur un même point de charge lors d’un départ en vacances. En intégrant des données historiques, Google Maps peut anticiper ces phénomènes. Par exemple, si une station est systématiquement pleine entre 18 h et 20 h les jours de semaine, l’application pourra prévenir le conducteur à l’avance et proposer une alternative mieux positionnée ou moins fréquentée.

    En redirigeant une partie des utilisateurs vers des points de recharge voisins, Google peut contribuer à une meilleure répartition des flux, un enjeu crucial dans les zones urbaines ou touristiques. Pour les utilisateurs, l’intérêt est immédiat et visible. Anticiper l’état d’une borne avant de s’y rendre, c’est éviter d’ajouter du stress à un trajet déjà long ou chargé. C’est aussi limiter la dépendance à un seul opérateur ou à une seule station, en ouvrant l’accès à une vision plus globale du réseau. Sur les longs trajets, où chaque arrêt doit être réfléchi, cette prédiction peut simplifier la planification : choisir une station en amont, ajuster son itinéraire en fonction de la disponibilité, voire réduire le nombre d’arrêts si l’on sait que la borne choisie sera libre au bon moment.

    Voiture électrique en train de se recharger à une borne
    Anticiper l’état des bornes de recharge avec Google Maps permet de gagner du temps sur les trajets EV

    Google continue de s’imposer dans l’écosystème EV

    Cette nouveauté vient compléter une série déjà longue de fonctions dédiées aux véhicules électriques : estimation du niveau de batterie à l’arrivée, suggestions d’arrêts optimisés, tri avancé des bornes, mise en avant des stations ultra-rapides, ou encore intégration des limites de charge recommandées par certains constructeurs. Maps devient progressivement un véritable copilote pour la conduite électrique, avec des outils qui dépassent la simple navigation. L’entreprise travaille à transformer les données en décisions automatiques ou semi-automatiques, pour alléger les tâches du conducteur. Dans un contexte où la transition électrique s’accélère, ce type de fonctionnalité pourrait devenir la norme et faire partie des critères qui influencent le choix d’un véhicule ou d’un système multimédia embarqué.

    Alors que les ventes de véhicules électriques progressent plus vite que le déploiement de nouvelles bornes, la gestion intelligente du réseau devient essentielle. Google Maps n’est pas seul sur ce terrain, mais sa capacité à centraliser des données de différentes sources lui donne un avantage majeur. En prédisant la disponibilité des bornes, Google apporte une réponse technique à un problème concret, vécu quotidiennement par des millions d’automobilistes. Une évolution qui pourrait bien changer la manière dont on aborde les trajets longue distance… et réduire enfin le “stress de la recharge”.

  • Batteries solides : BMW et Samsung révolutionnent l’électrique

    Batteries solides : BMW et Samsung révolutionnent l’électrique

    Les batteries solides quittent enfin le laboratoire pour s’approcher des chaînes de production. Grâce à une alliance structurée entre BMW, Samsung SDI et Solid Power, la technologie franchit une étape décisive vers une commercialisation attendue avant 2030. Cette convergence d’acteurs majeurs promet une autonomie doublée, des recharges plus rapides et une sécurité accrue, relançant la course mondiale à l’innovation.

    Voiture électrique BMW en charge à l’extérieur avec batterie solide
    Une BMW équipée de batteries solides recharge à l’extérieur, symbolisant l’autonomie et la technologie avancée. (Crédit : BMW)

    Le partenariat qui pourrait changer l’industrie

    BMW, Samsung et Solid Power officialisent aujourd’hui une collaboration stratégique destinée à accélérer le développement des batteries à électrolyte solide. Cette alliance repose sur l’expertise chimique de Solid Power, la puissance industrielle de Samsung SDI et la maîtrise automobile de BMW, offrant ainsi un écosystème complet pour passer du prototype à la production. Depuis 2022, BMW et Solid Power travaillent déjà ensemble, mais l’arrivée de Samsung marque une étape cruciale. Le groupe coréen apportera ses capacités de fabrication, tandis que BMW assurera la conception et l’intégration des packs dans ses futurs modèles. Cette répartition précise des rôles doit permettre une montée en puissance rapide et maîtrisée.

    Les premiers résultats sont tangibles avec une ligne pilote inaugurée par Samsung en 2023 pour produire des prototypes envoyés aux clients. Dans le même temps, BMW a testé avec succès une i7 équipée de cellules solides en conditions réelles. Grâce à ces avancées, les partenaires envisagent une production en série avant 2030, renforçant la crédibilité d’une technologie souvent considérée comme trop ambitieuse.

    Une technologie longtemps promise enfin concrète

    Le cœur du système repose sur un électrolyte solide à base de sulfure conçu par Solid Power. Il offre une conductivité élevée et une meilleure stabilité, deux défis majeurs pour cette technologie. Les cellules fabriquées par Samsung intégreront cet électrolyte dans le séparateur ou le catholyte. BMW évaluera ensuite les performances selon des critères stricts avant de les intégrer dans ses véhicules de démonstration. Ces avancées reposent également sur une densité énergétique nettement supérieure aux standards actuels. Certaines configurations atteignent déjà 390 Wh/kg et pourraient monter à 440 Wh/kg avec une anode en lithium métallique. Des versions expérimentales visent même 560 Wh/kg, bien que leur développement soit encore à un stade précoce.

    Ces performances laissent espérer une autonomie doublée et des temps de recharge divisés par deux. Les avantages incluent aussi une meilleure durée de vie, une dégradation limitée et un profil thermique plus sûr. La technologie semble donc offrir des solutions très attendues pour accélérer l’adoption des véhicules électriques dans un marché de plus en plus concurrentiel.

    Technicien examinant une BMW équipée de batterie solide en laboratoire
    Un technicien étudie une BMW équipée de batteries solides, illustrant les tests et validations en conditions réelles. (Crédit : BMW)

    Une course mondiale qui s’intensifie

    La compétition autour des batteries solides s’accélère, car tous les grands constructeurs veulent prendre l’avantage. Nissan développe déjà ses propres solutions avec LiCAP Technologies. En Chine, CATL et BYD visent une commercialisation dès 2027, cherchant à imposer leur domination avant la fin de la décennie. En parallèle, Mercedes-Benz, Stellantis et Volkswagen avancent avec leurs partenaires dédiés, montrant que l’enjeu dépasse de loin le seul cadre technologique.

    Dans ce contexte, BMW adopte une stratégie prudente mais ambitieuse. Le constructeur multiplie les partenariats pour maximiser ses chances de réussite, tout en validant rigoureusement chaque avancée. Malgré l’absence d’un calendrier précis, la dynamique actuelle laisse penser que la batterie solide pourrait devenir une réalité industrielle plus tôt que prévu.

    Un futur électrique redéfini

    Grâce à la complémentarité des expertises réunies, BMW, Samsung SDI et Solid Power semblent mieux armés pour franchir les dernières étapes critiques. Les prototypes roulent déjà, les lignes pilotes fonctionnent et les validations avancent. Si les promesses se confirment, cette technologie pourrait transformer profondément l’industrie automobile en offrant plus de sécurité, plus d’autonomie et moins de contraintes pour les utilisateurs. Le compte à rebours est donc lancé. Les prochaines années diront si la batterie solide peut enfin tenir ses promesses et redessiner le paysage de la mobilité électrique mondiale.

    Au-delà des constructeurs, les consommateurs attendent beaucoup de cette nouvelle génération de batteries solides. En effet, l’autonomie doublée et les recharges plus rapides pourraient lever les derniers freins à l’achat d’un véhicule électrique, notamment pour les longs trajets. De plus, la sécurité accrue et la meilleure stabilité thermique renforcent la confiance du public dans cette technologie. Finalement, la combinaison de performances, de durabilité et de simplicité d’usage pourrait transformer l’expérience de conduite, tout en accélérant la transition vers une mobilité plus propre et plus efficace.

  • Décarbonation des transports : 100 M€ pour les infrastructures françaises

    Décarbonation des transports : 100 M€ pour les infrastructures françaises

    Le vaste programme européen de décarbonation des transports accorde cent millions d’euros à seize projets français, soutenant ainsi ports, aéroports et réseaux routiers. Cette enveloppe vise à accélérer la transition vers des solutions énergétiques propres et renforcer la compétitivité nationale. Elle marque également une étape stratégique pour l’électrification rapide des mobilités lourdes.

    Opérations de logistique sous un avion sur un tarmac
    Les aéroports français modernisent leurs opérations au sol pour intégrer des solutions électriques et réduire leurs émissions de CO₂.

    Un soutien massif aux ports et aux aéroports français

    Les financements européens ciblent d’abord l’alimentation électrique des navires à quai, afin de réduire les émissions dans les zones portuaires. Ainsi, les ports de Saint-Malo, Bordeaux et ceux gérés par Haropa au Havre, à Rouen et Paris bénéficient d’aides importantes. Ces installations permettront aux navires d’utiliser l’électricité terrestre plutôt que leurs moteurs auxiliaires, fortement polluants. Par ailleurs, les opérations aéroportuaires suivent ce mouvement, puisque Toulouse-Blagnac et Paris-Charles-de-Gaulle reçoivent plusieurs millions d’euros pour électrifier leurs équipements. Cette évolution renforce la cohérence des politiques environnementales tout en modernisant les infrastructures stratégiques.

    Ces subventions consolident une dynamique déjà engagée par plusieurs acteurs du secteur. Les gestionnaires portuaires souhaitent réduire l’impact environnemental du trafic maritime, très émetteur. En parallèle, les aéroports accélèrent l’intégration de matériels électriques, indispensables pour atteindre les objectifs européens de réduction des émissions. Cette convergence reflète une volonté d’adapter les équipements nationaux aux exigences climatiques.

    Le déploiement massif de stations de recharge pour véhicules électriques

    La liste des lauréats comprend également de nombreux opérateurs spécialisés dans la recharge des véhicules électriques. Engie Mobilités électriques obtient ainsi plus de cinq millions d’euros pour équiper cinquante-et-un sites destinés aux poids lourds en Europe. La majorité de ces installations seront implantées en France afin de soutenir la transition des transports routiers. TotalEnergies, pour sa part, coordonne un projet majeur regroupant dix-neuf sites capables de délivrer 76 mégawatts pour camions électriques. Cette initiative bénéficie de treize millions d’euros, illustrant l’importance stratégique du secteur logistique.

    Ces investissements facilitent l’essor d’un réseau cohérent et performant, indispensable pour les entreprises confrontées aux nouvelles contraintes énergétiques. Les corridors européens doivent accueillir rapidement des bornes capables de répondre à la demande croissante en puissance. De plus, ces réseaux permettront d’unifier les standards techniques et d’améliorer l’interopérabilité entre pays voisins.

    Poids lourds stationnés dans leur base logistique
    Les dépôts de bus et de camions se transforment avec des infrastructures de recharge pour soutenir la mobilité durable lors des transports.

    L’électro-mobilité des bus et l’essor de l’hydrogène vert

    Keolis figure également parmi les bénéficiaires, avec une subvention destinée à moderniser un dépôt de quatre-vingt-dix-huit bus dans l’est parisien. L’opérateur veut aussi électrifier un site encore dépendant du diesel, ce qui renforcera la réduction des émissions urbaines. Cette transformation s’inscrit dans une stratégie de mobilité publique durable. Elle souligne aussi les efforts réalisés par les agglomérations pour réduire la pollution locale. Parallèlement, l’hydrogène vert poursuit son avancée grâce à la start-up Qair, aidée pour déployer des stations entre Toulouse, Montpellier et Perpignan. Le soutien à cette technologie confirme sa place dans la transition des mobilités lourdes.

    Hydrogène Nouvelle Aquitaine reçoit également une aide pour un électrolyseur et plusieurs stations. Cette orientation garantit une diversification des sources énergétiques. Elle permet aussi d’intégrer plus rapidement l’hydrogène dans les usages industriels et logistiques. Enfin, l’entreprise Izivia obtient une subvention pour installer cent-soixante bornes destinées aux camions sur les autoroutes européennes. Cette démarche complète les efforts déployés par les opérateurs pour renforcer l’offre de recharge longue distance.

    Des acteurs privés fortement impliqués dans la transition

    Voltix, filiale du groupe Vinci, bénéficie d’une somme exceptionnelle de soixante-cinq millions d’euros. Ce financement permettra d’implanter quarante-cinq sites de recharge en France et dans plusieurs pays européens. La puissance totale annoncée atteint 288 mégawatts, ce qui témoigne encore une fois d’une ambition majeure pour l’électrification des poids lourds. Cette initiative illustre la volonté des entreprises de répondre aux défis technologiques liés à la transition écologique. Elle met également en lumière une coordination européenne sans précédent.

    Le réseau Electra obtient quatre millions d’euros destinés à trente-neuf sites répartis dans plusieurs États membres. Cette contribution renforce l’implantation d’un opérateur déjà bien présent dans les zones urbaines. Elle encourage aussi l’harmonisation des infrastructures entre les différents marchés de l’Union. Ce développement renforcé permettra aux usagers de bénéficier d’un réseau plus fiable et plus étendu.

    Camion circulant sur une autoroute
    Le long des grands axes européens, des bornes de recharge se multiplient pour faciliter les transports routiers électriques.

    Une stratégie européenne qui transforme le paysage français

    Ces subventions traduisent une vision commune axée sur la réduction des émissions du secteur transport. Elles soutiennent des projets concrets, ancrés dans les territoires et portés par des partenaires publics et privés. Grâce à ces investissements, la France accélère l’adaptation de ses infrastructures. Cette dynamique contribue aussi au développement économique des régions concernées. Elle favorise enfin l’innovation dans un secteur en pleine mutation.

    L’Europe confirme ici son rôle moteur dans la transition énergétique. Les projets sélectionnés répondent aux priorités environnementales fixées pour les prochaines années. Cette démarche crée un cadre stable et encourageant pour les acteurs industriels. Elle donne aussi un signal clair concernant l’importance d’investir dans des technologies propres. En somme, cette enveloppe de cent millions d’euros marque une étape significative vers des transports plus durables.

  • Leapmotor A10 : le petit SUV électrique qui veut bousculer l’Europe

    Leapmotor A10 : le petit SUV électrique qui veut bousculer l’Europe

    Le constructeur chinois Leapmotor accélère encore sa stratégie électrique. Son nouveau SUV urbain A10 vise clairement l’Europe déjà saturée. Il promet un prix agressif et des technologies inattendues pour ce segment.

    Face avant du Leapmotor A10 encore dissimulé dans l’ombre
    La face avant du Leapmotor A10 apparaît dans un teaser sombre publié par Leapmotor. (Crédit : Leapmotor)

    Un lancement stratégique dans un segment très disputé

    Leapmotor prépare une offensive majeure avec l’A10, un modèle pensé pour séduire le public européen malgré une concurrence redoutable. Le constructeur, épaulé par Stellantis, multiplie les nouveautés depuis plusieurs mois et avance avec un rythme impressionnant. Après le B05, puis le grand C10 et le compact B10, la marque dévoilera ce petit SUV 100 % électrique le 21 novembre au Salon de Guangzhou. Sa mission est claire : s’attaquer frontalement aux Peugeot e-2008, Renault 4, Jeep Avenger ou Fiat 600e, modèles qui dominent depuis longtemps le segment B.

    Les premières images publiées sur Weibo, réseau social très utilisé en Chine, confirment un design spécifique, plus tranché que celui du reste de la gamme Leapmotor. On observe une signature lumineuse avant en trois segments, ainsi qu’un profil rectiligne marqué par deux inserts arrière métalliques. Ces éléments rappellent des véhicules européens, tout en affirmant une identité nouvelle pensée pour l’international. Le SUV vise aussi une clientèle sensible au prix, critère devenu central dans un marché électrique en tension.

    Un design audacieux et quelques mystères encore entretenus

    Les teasers montrent un véhicule encore plongé dans l’ombre, mais plusieurs détails émergent déjà. L’arrière présente une signature lumineuse inattendue, ressemblant à un emoji souriant. Cette touche stylistique tranche avec le sérieux affiché par ses rivaux directs. Le toit accueille aussi une bosse importante, abritant un LiDAR réservé au marché chinois. Cette technologie permettra des fonctions avancées de conduite semi-autonome.

    L’Europe ne devrait toutefois pas profiter du LiDAR, probablement pour maîtriser les coûts de production. Les versions européennes conserveront en revanche l’architecture électrique moderne du modèle chinois, ainsi que son interface numérique orientée conduite urbaine. Les images issues des brevets confirment aussi la présence d’une trappe de recharge située sur l’aile avant gauche et des protections noires sur les bas de caisse. Ces éléments renforcent le look SUV sans sacrifier la sobriété globale.

    Une plateforme inédite pour une nouvelle série de modèles

    L’A10 inaugure la nouvelle série « A » de Leapmotor, qui comprend aussi la citadine A05. Les deux modèles reposent sur une plateforme technique inédite, développée pour répondre aux attentes européennes en matière de qualité perçue et d’agilité urbaine. Cette stratégie marque une rupture majeure dans le positionnement de Leapmotor, qui souhaite s’éloigner de l’image de « marque low cost ».

    Les proportions de l’A10 s’annoncent idéales pour un usage urbain. Long de plus de quatre mètres, le SUV se place sous le B10 dans la gamme et se rapproche des standards des Renault Captur et Peugeot 2008. Les brevets laissent entrevoir des lignes simples, bien plus dynamiques que les premiers modèles Leapmotor. La marque entend ainsi séduire une clientèle européenne exigeante, habituée à des finitions plus valorisantes et des intérieurs mieux structurés.

    Profil du Leapmotor A10 révélé dans un teaser sombre
    Le profil rectiligne du Leapmotor A10 se dévoile légèrement dans l’obscurité. (Crédit : Leapmotor)

    Une autonomie cohérente et un possible prolongateur d’autonomie

    Aucune fiche technique officielle n’a été communiquée, mais la presse chinoise évoque une autonomie avoisinant les 400 km en cycle mixte. Des rumeurs persistantes mentionnent aussi une version avec prolongateur d’autonomie réservée à la Chine. Ce système combinerait une batterie électrique et un petit moteur thermique dédié à la recharge.

    Si cette configuration se confirme, Leapmotor serait le seul acteur du segment B-SUV à proposer un tel dispositif. En Europe, seule une version 100 % électrique est attendue, sans prolongateur. La marque pourrait ainsi maintenir un prix très agressif tout en simplifiant son industrialisation. Les versions européennes devraient donc s’en tenir à une motorisation électrique classique, associée à une puissance comparable à celle de ses concurrents directs.

    Un prix qui pourrait bousculer tout le marché européen

    Le véritable choc pourrait venir du tarif annoncé. Plusieurs sources évoquent un prix d’entrée sous les 25 000 euros. À ce niveau, l’A10 deviendrait immédiatement l’un des SUV électriques les plus abordables du marché. Pour comparaison, la Renault 4 E-Tech débute à près de 30 000 euros. Le Peugeot e-2008 dépasse les 38 000 euros avant remises et bonus.

    Cet écart pourrait jouer un rôle déterminant pour une marque encore en construction sur le continent. L’A10 servirait ainsi de produit d’appel pour installer durablement Leapmotor en Europe. Stellantis, partenaire industriel et distributeur, pourrait même envisager une production en Espagne dans un second temps. Cette localisation permettrait de réduire les coûts logistiques et de simplifier l’accès aux aides gouvernementales européennes.

    Une offensive mondiale, pas seulement européenne

    Si l’Europe est ciblée en priorité, l’A10 a aussi un rôle à jouer en Amérique du Sud. Ce marché accueille déjà le BYD Atto 2 avec succès, laissant espérer à Leapmotor une percée similaire. La marque souhaite en effet développer une gamme mondiale cohérente, capable d’alimenter une croissance rapide.

    Les ventes de Leapmotor ont explosé en 2025 avec une hausse de 120 % sur dix mois. Elles devraient encore progresser avec l’arrivée de la série A, conçue pour élargir la clientèle tout en renforçant l’image de la marque. Ce petit SUV devient donc un modèle crucial pour la stratégie internationale du constructeur chinois.

    Logo officiel du Salon de l’Auto 2023 grandeur nature
    Le logo du Salon de l’Auto 2023 en version grandeur nature, aperçu lors de l’édition annuelle. (Crédit : Auto Guangzhou)

    Un rendez-vous très attendu au Salon de Guangzhou

    La présentation officielle du Leapmotor A10 le 21 novembre lèvera enfin le voile sur ses caractéristiques techniques et son habitacle. Le Salon de Guangzhou sera le premier événement où le modèle apparaîtra sans camouflage ni ombre. Les informations finales permettront de vérifier si Leapmotor peut réellement concurrencer les poids lourds européens du marché.

    En Europe, le public pourra découvrir le SUV en 2026, probablement lors du Mondial de l’Auto de Paris. Si les promesses se confirment, ce petit SUV électrique pourrait devenir l’un des grands perturbateurs du marché. Une menace claire pour les marques historiques déjà engagées dans une bataille tarifaire difficile.

  • EV Charge Show 2025 : ce qu’il faut retenir du salon d’Istanbul

    EV Charge Show 2025 : ce qu’il faut retenir du salon d’Istanbul

    Du 12 au 14 novembre 2025, l’Istanbul Expo Center a accueilli le EV Charge Show. C’est l’un des seuls salons au monde entièrement dédiés aux infrastructures de recharge pour véhicules électriques. L’événement est maintenant terminé : l’occasion de faire le point sur ce qui s’y est passé.

    Conférence au EV Charge Show 2025 à Istanbul sur les infrastructures de recharge
    Conférence au EV Charge Show 2025 sur l’avenir des technologies de recharge électrique. (Crédit : EVCharge Show)

    Un rendez-vous devenu incontournable

    Depuis 2022, année de son lancement, le salon s’est rapidement imposé comme une plateforme clé pour un secteur en pleine mutation. En effet, Istanbul, située au carrefour de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient, est un lieu stratégique pour beaucoup d’innovations internationales. Depuis le lancement de ce salon, la ville turque attire également les acteurs de la recharge. On y retrouve : constructeurs de bornes, énergéticiens, développeurs de logiciels, opérateurs de réseaux ou encore fabricants de solutions de stockage.

    Au fil des éditions, le nombre de marques présentes sur place a évolué considérablement. Le total est passé de 151 en 2022 à plus de 300 lors de cette 4ᵉ édition. Un volume élevé pour un salon spécialisé uniquement dans les infrastructures de recharge.

    Le Megawatt Charging en vedette

    Cette édition 2025 a principalement mis l’accent sur l’électrification des flottes lourdes. En ce sens, l’un des espaces les plus attendus a été la zone dédiée au Megawatt Charging Standard (MCS). Les visiteurs ont pu découvrir des prototypes de chargeurs pouvant développer une puissance électrique de ~1 000 kW (1 MW). Ils y ont également trouvé des câbles liquide-refroidis, ainsi que des solutions destinées aux camions électriques et aux flottes logistiques.

    L’électrification des poids lourds est une nécessité environnementale. Ces véhicules représentent plus de 25 % des émissions du transport routier et environ 6 % des émissions totales de l’UE. La mise en place de réseaux de recharge ultra-puissants est donc essentielle pour accélérer leur transition vers l’électrique.

    Le message est clair : l’électrification des poids lourds n’est plus une utopie, c’est une réalité palpable et en plein développement.

    Borne de recharge rapide présentée au EV Charge Show 2025
    Borne de recharge rapide exposée au EV Charge Show 2025. (Crédit : EVCharge Show)

    Bornes plus rapides, plus intelligentes

    Le secteur de la recharge est principalement constitué de bornes de recharge, et l’innovation est perpétuelle afin d’obtenir des bornes plus rapides, plus intelligentes et plus intégrées. À Istanbul, plusieurs entreprises étaient présentes pour montrer leurs innovations.

    L’entreprise chinoise Pilot/Sino a dévoilé des bornes rapides intégrant un module de stockage, réduisant la pression sur le réseau. De son côté, Tonhe Technology, entreprise chinoise également, a présenté ses nouveaux modules 30 et 40 kW à haut rendement pour stations DC.

    Dans la globalité, les entreprises présentes au EV Charge Show avaient pour mots d’ordre : modularité, interopérabilité et optimisation énergétique.

    Le rôle central du logiciel

    Mais le futur de la recharge électrique ne se joue pas uniquement dans les infrastructures physiques, il se joue aussi dans les solutions logicielles intelligentes. Des acteurs internationaux comme ABB et Siemens, mais aussi des entreprises chinoises telles que Tonhe Technology ou Workersbee, ont présenté des plateformes de supervision capables de piloter l’énergie, d’optimiser les coûts et de gérer des flottes entières.

    Et qui dit innovation technologique dit forcément intelligence artificielle. Elle joue un rôle central en permettant notamment d’anticiper la demande, de lisser les pics de consommation et de coordonner l’intégration du solaire, du stockage et du V2G (Vehicle-to-Grid).

    La station de recharge devient ainsi un véritable hub énergétique. Une évolution qui confirme que le logiciel de gestion des bornes est également un acteur clé de la mobilité de demain.

    Vue aérienne du EV Charge Show 2025 à Istanbul
    Vue d’ensemble des halls du EV Charge Show 2025 à Istanbul. (Crédit : EVCharge Show)

    Ce que cela annonce pour l’avenir

    Cette édition 2025 a mis en lumière plusieurs tendances fortes pour les prochains mois à venir :

    • L’électrification des poids lourds accélère, ouvrant la voie à des réseaux de recharge ultra-puissants indispensables pour accompagner la transition du transport routier, mais offrant aussi l’opportunité de diminuer les déchets polluants liés à ce secteur.
    • Les stations deviennent plus autonomes grâce à l’intégration de modules de stockage local et d’algorithmes de gestion énergétique, souvent combinés à l’intelligence artificielle. Ces innovations permettent de lisser les pics de consommation, d’optimiser les coûts et de transformer chaque station en véritable hub énergétique.
    • Istanbul s’affirme comme un hub international pour les technologies de recharge. La diversité des acteurs présents (européens, asiatiques et locaux) confirme que la ville est devenue un lieu stratégique pour l’électromobilité mondiale.

    L’EV Charge Show 2025 a prouvé que l’électrification des poids lourds est en marche. Bornes rapides, IA et stockage intégré : la mobilité électrique se professionnalise et Istanbul s’affirme comme un hub mondial pour un transport durable.

  • La ruée vers les véhicules électriques chinois en Amérique du Sud

    La ruée vers les véhicules électriques chinois en Amérique du Sud

    L’Amérique du Sud connaît une croissance fulgurante des ventes de véhicules électriques, portée par les constructeurs chinois. Cette expansion s’opère alors que Tesla demeure largement absente du continent. Selon Reuters, les consommateurs adoptent ces modèles abordables, tandis que les ports et réseaux logistiques régionaux se transforment rapidement.

    Véhicules électriques chinois stationnés au mégaport de Chancay au Pérou.
    Des voitures électriques chinoises stationnées au mégaport de Chancay, au Pérou, le 13 novembre 2025, illustrant la montée en puissance des constructeurs chinois en Amérique du Sud. (Crédit : REUTERS/Gerardo Marin)

    L’essor d’un marché encore jeune

    En 2019, l’entrepreneur péruvien Luis Zwiebach voulait acheter une voiture électrique fiable. Après un essai aux États-Unis, il a découvert les limites administratives péruviennes. Malgré ces obstacles, il a trouvé un propriétaire prêt à céder sa Tesla et l’a achetée. Ensuite, il a improvisé une mise à la terre avec une fourchette pour charger la voiture, montrant l’ingéniosité nécessaire à l’époque. Depuis, les choses ont changé grâce à l’arrivée massive de modèles chinois bien moins coûteux. Aujourd’hui, BYD, Geely et GWM dominent ce segment avec des prix environ 40% plus bas que Tesla. Par ailleurs, les constructeurs traditionnels comme Toyota et Hyundai renforcent aussi leur présence électrique. Cette diversité stimule un marché encore modeste, mais en pleine expansion au Pérou. Les hybrides et électriques y ont atteint un record de 7 256 ventes cette année, en hausse notable.

    L’ouverture du port géant de Chancay a accéléré ce mouvement. Ce nouveau hub logistique, construit par la Chine, réduit fortement les temps de transport transpacifiques. Ainsi, les véhicules chinois arrivent plus vite et en plus grand nombre. Face aux restrictions commerciales croissantes en Europe et aux États-Unis, les constructeurs chinois trouvent en Amérique du Sud une porte d’entrée idéale. BYD prévoit déjà un quatrième concessionnaire à Lima et d’autres marques renforcent leurs réseaux. Zwiebach confirme que la demande progresse rapidement. Il a d’ailleurs développé de nouveaux services, incluant l’installation de bornes et de panneaux solaires. Cette demande touche aussi l’immobilier, où la présence d’un chargeur peut influencer un achat important.

    Une conquête régionale accélérée

    Les marques chinoises gagnent du terrain dans toute l’Amérique du Sud. Selon les analystes, elles profitent d’un marché local dépourvu d’offre abondante et compétitive. Elles proposent aussi des modèles adaptés aux besoins régionaux. Leur réputation en termes de qualité progresse rapidement. Au Chili, elles représentent déjà près de 30% des ventes de voitures neuves. Cette percée confirme leur stratégie d’expansion méthodique. En parallèle, l’adoption des véhicules électriques croît dans la région. D’après l’Agence internationale de l’énergie, la pénétration a doublé cette année. Cette progression repose sur des aides publiques et sur l’arrivée de modèles abordables. L’Uruguay se distingue avec une part impressionnante de 28% pour les nouvelles immatriculations. Au Brésil, les chiffres augmentent aussi malgré un marché plus protégé.

    Même l’Argentine, pourtant freinée par une économie fragile, voit les ventes électriques grimper. BYD y a lancé ses premières activités cette année. La marque domine déjà plusieurs pays voisins. Cette réussite repose en partie sur l’association avec des importateurs locaux. Ceux-ci comprennent les attentes des consommateurs et facilitent la distribution. En Uruguay, les concessionnaires constatent un basculement rapide vers ces modèles. À Punta del Este, BYD dépasse désormais les marques européennes et japonaises. Les prix très compétitifs renforcent cet engouement. Un pick-up chinois peut coûter beaucoup moins que ses équivalents traditionnels. Cet avantage crée un écart décisif pour les acheteurs.

    Vue aérienne du port de Chancay au Pérou.
    Vue de haut du port de Chancay, infrastructure clé du commerce maritime reliant la Chine à l’Amérique du Sud. (Crédit : Cosco)

    Le rôle clé des nouveaux hubs logistiques

    Le port de Chancay illustre cette transformation régionale. Les ouvriers y déchargent chaque semaine des centaines de voitures venues de Chine. Cosco Shipping prévoit près de 19 000 arrivées pour la fin de l’année. Ce port ne sert plus seulement le Pérou. Il redistribue maintenant des véhicules vers le Chili, la Colombie et l’Équateur. Cette stratégie renforce la place du Pérou dans la chaîne logistique régionale. Pour certaines marques comme Chery, cette plateforme accélère les livraisons sur plusieurs marchés. Les chiffres des douanes montrent une hausse spectaculaire des arrivées depuis janvier.

    Cependant, ailleurs dans la région, cette invasion suscite parfois des tensions. Au Brésil, certains acteurs dénoncent une concurrence jugée déloyale. Les importations massives profitent de tarifs temporairement bas. Cela pousse les constructeurs chinois à investir dans des usines locales. BYD assemble déjà des modèles dans l’ancienne usine Ford de Bahia. Great Wall Motors produit aussi partiellement au Brésil. Ces investissements devraient permettre d’exporter depuis le Brésil vers d’autres pays d’ici quelques années. Les accords commerciaux régionaux renforcent cette perspective. Pour les industriels locaux, la remontée progressive des taxes vise à protéger la production nationale.

    Une transition encore semée d’obstacles

    Malgré cette dynamique, plusieurs défis persistent. Les distances longues et les infrastructures limitées freinent parfois l’adoption. Zwiebach souligne les difficultés pour parcourir toute la côte péruvienne sans planification. Les réseaux de recharge restent inégaux et nécessitent des investissements coordonnés. Toutefois, les coûts d’usage réduits des voitures électriques séduisent les conducteurs. Ces véhicules nécessitent moins d’entretien qu’un modèle classique. Cette économie attire de nombreux consommateurs à la recherche de solutions durables et économiques.

    Dans les années à venir, l’Amérique du Sud pourrait devenir un terrain clé pour l’électromobilité mondiale. Les constructeurs chinois y voient une opportunité stratégique. Les gouvernements veulent moderniser leur parc automobile. Les consommateurs souhaitent réduire leurs dépenses liées au carburant. Cette convergence crée un contexte favorable à une adoption plus large. Si les réseaux de recharge s’améliorent, la croissance pourrait s’accélérer. Plusieurs pays ambitionnent déjà de suivre les trajectoires observées en Europe ou en Chine. Les prochains investissements décideront de la rapidité de cette transition.

  • Les ventes mondiales de véhicules électriques bondissent de 23 % en octobre 2025

    Les ventes mondiales de véhicules électriques bondissent de 23 % en octobre 2025

    Le marché mondial de l’électromobilité continue d’avancer à un rythme soutenu. Selon les dernières données publiées par le cabinet d’analyse Rho Motion, les ventes de véhicules 100 % électriques (BEV) et hybrides rechargeables (PHEV) ont atteint 1,9 million d’unités en octobre 2025, soit une progression de +23 % par rapport à l’an dernier. Un chiffre qui confirme que l’électrique s’installe durablement dans le paysage automobile mondial, mais pas partout à la même vitesse.

    Parking rempli de voitures électriques modernes
    Un parking rempli de voitures électriques, illustrant la croissance du marché mondial

    La Chine garde la main, l’Europe accélère

    Sans surprise, c’est la Chine qui reste le plus grand marché de la planète. Avec près de 1,3 million de ventes en un mois, « l’Empire du Milieu » continue de dominer le secteur, même si sa croissance ralentit légèrement (+6 %). Une croissance qui pourrait s’accentuer encore avant une chute probable des ventes. Cela ferait suite aux annonces politiques récentes, à savoir la réduction du taux d’exonération fiscale pour les véhicules à nouvelle énergie à la fin 2025.

    L’Europe, quant à elle, réalise une performance remarquable : +36 % en un an avec 372 786 unités vendues. Une évolution portée par la montée en puissance des modèles plus abordables et par des politiques publiques qui soutiennent encore largement l’achat de véhicules zéro émission.

    L’Amérique du Nord en difficulté

    À l’inverse, l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada) traverse une période plus délicate. Les ventes ont reculé d’environ 41 % en octobre. Une chute brutale qui s’explique principalement par l’expiration, aux US, du crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars, un dispositif qui faisait office de pilier pour les ventes de modèles électriques et qui a disparu le 30 septembre 2025.

    Les analystes évoquent que cette baisse est principalement liée au fait qu’aux États-Unis, les véhicules électrifiés coûtent encore bien plus cher que les véhicules à combustion thermique. Selon eux, ce chiffre est également un “effet de décalage”, car de nombreux acheteurs américains ont anticipé leurs achats avant la fin des incitations budgétaires.

    Voiture électrique Lucid garée à Miami
    Une Lucid électrique garée à Miami, représentant le marché américain en transition

    Le “reste du monde” : une croissance rapide, mais encore limitée

    Derrière les trois grands blocs historiques (Chine, Europe, Amérique du Nord), le “reste du monde” regroupe des marchés très hétérogènes : Asie du Sud, Moyen-Orient, Afrique, Océanie et une partie de l’Amérique latine.

    Selon Rho Motion, ces régions ont enregistré une croissance moyenne de +37 % en octobre. Une progression significative, portée par :

    • En Inde, les programmes d’électrification se sont accélérés sous l’impulsion du gouvernement Modi, qui vise une part de marché de 30 % de véhicules électriques d’ici à 2030. Le pays multiplie les incitations fiscales et développe des usines de batteries et d’assemblage.
    • Au Moyen-Orient, les différents pays injectent des montants colossaux dans les infrastructures de recharge notamment.
    • La montée en puissance de nouveaux marchés comme la Thaïlande, l’Australie ou le Brésil.

    Mais malgré cette accélération, le “reste du monde” ne représente qu’une fraction minime de l’écosystème mondial.

    Un marché globalement solide, mais de plus en plus contrasté

    Au total, c’est plus de 16,5 millions de véhicules électrifiés qui ont été vendus à travers le monde entre janvier et octobre 2025, un rythme identique (+23 %) sur l’ensemble de l’année. Cette croissance reste robuste, certes, mais elle témoigne aussi d’une maturation du marché : les progressions ne sont plus uniformes, et les régions avancent désormais à des vitesses très différentes :

    • L’Europe confirme sa trajectoire ascendante et veut rester au contact du géant chinois, malgré les tensions économiques.
    • La Chine reste incontournable, avec des volumes importants qui servent de moteur global.
    • L’Amérique du Nord prend du retard, ce qui révèle que le pays est encore trop dépendant des politiques fiscales et des incitations budgétaires.
    • Le “reste du monde”, quant à lui, affiche une croissance dynamique (+37 %). Un chiffre encourageant mais qui reste encore trop marginal dans les volumes.
    Plusieurs voitures Tesla électriques garées côte à côte
    Différents modèles de Tesla alignés, symbole de la diversité croissante des véhicules électriques

    Une transition qui avance, mais pas au même rythme partout

    Ces chiffres rappellent une réalité : l’électromobilité n’est pas un phénomène linéaire. Elle progresse, mais avec des dynamiques très différentes selon les continents. La taille du marché en Chine rend toute analyse globale fortement dépendante des chiffres chinois, ce qui peut masquer des situations plus faibles dans d’autres régions.

    L’électromobilité avance, mais à plusieurs vitesses.