Catégorie : Témoignages

  • Paroles de taxis et VTC

    Paroles de taxis et VTC

    ECO MOTORS NEWS a posé une série de questions à huit chauffeurs de taxis et VTC qui roulent en 100 % électrique afin de savoir ce qu’ils pensent de cette expérience… ainsi que leurs clients ! Nous avons également demandé à chacun d’entre eux la probabilité qu’ils retournent un jour au thermique.

    Taxi parisien électrique – enseigne lumineuse sur le toit d’un véhicule
    Enseigne lumineuse “Taxi Parisien” sur le toit d’un taxi électrique dans les rues de la capitale. (Crédit : Diego Fernandez)

    Ali. Île-de-France.*

    Chauffeur de VTC, je suis passé au 100% électrique principalement pour réaliser des économies sur le carburant et l’entretien. Au quotidien, je remarque que les jeunes passagers réagissent positivement à ce type de motorisation, tandis que les plus âgés y prêtent moins attention. Le silence de conduite est l’avantage que j’apprécie le plus, ça me permet de gagner significativement en confort. En revanche, l’autonomie reste encore un point faible selon moi, notamment pour les longues journées de travail.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Bruno. Île-de-France. 

    Je ne suis pas un militant écologiste, mais je suis passé aux watts suite à un coup de cœur pour un modèle Hyundai qui n’existe qu’en version électrique. La recharge ultra-rapide, indispensable pour mon rythme de travail soutenu, a été un critère déterminant dans mon choix. Je constate que si certains clients sont d’abord réticents, une bonne explication — notamment sur mon quotidien à 600 km parcourus avec une seule recharge en milieu de journée — suffit souvent à les convaincre de la fiabilité du véhicule électrique. J’apprécie le confort, particulièrement le silence, mais aussi les économies réalisées. La principale différence avec mes anciennes thermiques, ce sont les changements dans l’organisation de mon travail, qui est un peu différente, mais j’ai réussi à m’adapter rapidement.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Christophe. Nouvelle-Aquitaine.

    Je suis passé à l’électrique pour des raisons économiques. Mes clients sont plutôt satisfaits de l’expérience, et ils aiment particulièrement le silence à bord. Malheureusement, la gestion des différentes cartes de recharge et le manque de clarté dans l’affichage des tarifs compliquent parfois mon quotidien.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    David. Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    Le passage à l’électrique s’est imposé naturellement, motivé par le confort de conduite et les économies réalisées sur le carburant et l’entretien. Mes clients ne font pas de remarques particulières, c’est déjà bien entré dans les mœurs. J’apprécie avant tout le coût d’utilisation réduit. En revanche, l’autonomie pourrait encore être améliorée selon moi, afin de mieux répondre aux exigences du métier.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Chauffeur de taxi en Tesla – vue depuis la banquette arrière
    À bord d’une Tesla électrique : un chauffeur de VTC au volant, vu depuis la banquette arrière. (Crédit : Fujiphilm)

    Karim. Centre-Val de Loire.

    J’ai choisi de tenter l’expérience de la voiture 100 % électrique par curiosité. Je constate toutefois une certaine réserve de la part de mes clients, souvent peu convaincus par cette motorisation, en particulier en raison du manque d’autonomie et des temps de recharge plus longs qu’un plein d’essence. Moi-même, je ne relève aucun avantage marquant au quotidien, mais plutôt quelques inconvénients : autonomie limitée, bornes de recharge parfois difficiles à localiser ou hors service, coût d’acquisition élevé du véhicule.
    Probabilité de retour au thermique : 70 %. 

    Nathalie. Provence-Alpes-Côte d’Azur.

    Je suis passée à l’électrique afin de faire des économies de carburant. J’estime que deux tiers de mes clients sont convaincus par l’électrique après un trajet avec moi. Le coût de roulage, très inférieur à celui du thermique, et les économies sur l’entretien sont de bons points, tout comme le confort de conduite. En revanche, l’autonomie est parfois insuffisante pour couvrir une journée complète sans recharge, et certains collègues ont rencontré des difficultés lors de la revente de leur véhicule électrique.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Pascal. Île-de-France.

    Je suis chauffeur de taxi et j’ai choisi une voiture 100 % électrique principalement pour la réduction du coût au kilomètre, mais avant de franchir le pas, j’ai attendu que les constructeurs fassent des progrès en termes d’autonomie. Globalement, mes clients sont satisfaits, mais certains craignent de devoir faire des pauses pendant le trajet pour recharger… C’est avant tout psychologique. De mon côté, j’adore le confort de conduite, notamment grâce à la pédale unique et la réduction du bruit. Cela m’aide à réduire la fatigue au volant. Le principal défi reste la gestion de l’autonomie et des temps de recharge.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Samir. Hauts-de-France.

    J’ai bénéficié d’un an de recharge gratuite et d’un crédit à 0 % pour l’achat d’un véhicule électrique, donc je n’ai pas hésité longtemps ! (rires) Mes clients apprécient particulièrement le calme à bord, qui contribue à une expérience de trajet plus agréable et, personnellement, je me sens plus détendu au volant. Je ne vois absolument aucun inconvénient à l’électrique.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 


                                                *Prénoms et régions modifiés pour des raisons de confidentialité

  • Électromobilité : qu’en pensent les Français ?

    Électromobilité : qu’en pensent les Français ?

    Alors que l’essor des véhicules électrifiés s’intensifie, une question se pose : qu’en pensent vraiment les Français ? Entre curiosité, prudence, attentes, mais aussi réticences, décryptons ensemble ces avis à travers différentes études récentes et témoignages.

    Homme interviewé au Salon de l’automobile de Lyon sur les véhicules électriques
    Témoignage d’un visiteur du Salon de Lyon sur son expérience et ses perceptions de la voiture électrique. (Crédit : ECO MOTORS NEWS)

    241 054, c’est le nombre d’immatriculations de véhicules électriques en 2025. Ces chiffres, provenant de l’Avere-France, d’AAA Data et de la PFA, permettent à cette gamme de véhicules de représenter désormais 20,8 % de part de marché et de dépasser pour la première fois l’essence en immatriculations. Pourtant, l’adoption d’un véhicule électrique divise encore beaucoup. Selon un sondage de l’Ifop (Institut français d’opinion publique) pour La Centrale, 37 % des Français seraient ouverts à l’achat d’un véhicule électrique, à plus ou moins long terme, si le prix était équivalent à celui d’une voiture thermique.

    Des préjugés encore trop présents

    Une étude de l’Ifop pour le média Roole le démontre : les Français restent encore trop enclins à faire confiance aux idées reçues. En effet, sur un échantillon de plus de 1 000 personnes, dont 57 % se disent bien informées sur la voiture électrique, 86 % pensent que la durée de vie des batteries est trop limitée et 80 % estiment que les voitures électriques sont réservées à ceux qui ne font pas de longs trajets. Un chiffre étonnamment élevé, quand on sait que l’autonomie moyenne des véhicules neufs dépasse aujourd’hui 430 km, selon l’Avere-France.

    Pour ECO MOTORS NEWS, nous avons interrogé au Salon de l’automobile de Lyon différents automobilistes. Et à ce sujet, les avis divergent…

    Pour Franck (47 ans), une voiture hybride va remplacer sa VE :
    « Ce qui me gênait, moi, c’était l’autonomie de la voiture. Pour les grands trajets, j’étais un petit peu embêté. Donc, du coup, je pense passer sur un véhicule hybride d’occasion. J’ai réduit le budget parce qu’il n’y a plus la prime de l’État sur l’électricité. »

    À l’inverse, Léo (25 ans) relativise :
    « Franchement, je n’ai jamais été embêté, il y a des bornes un peu partout maintenant. »

    Graphique de l’évolution du parc automobile électrique et thermique en France depuis 2010
    Évolution du parc automobile français depuis 2010, avec une part croissante des véhicules électriques. (Crédit : Avere-France / AAA Data / PFA)

    Un parc de bornes de recharge pourtant performant

    Pour beaucoup de Français, le fait de recharger un véhicule électrique reste un casse-tête : files d’attente trop longues, temps de recharge interminables, manque de bornes accessibles… Tant d’inquiétudes qui refroidissent les acheteurs potentiels. Pourtant, dans les faits, la situation est bien moins dramatique qu’on ne le pense.

    En 2025, la France compte plus de 160 000 points de recharge publics, selon l’Avere-France et Gireve, soit une hausse de près de 40 % en un an. Le réseau s’est densifié sur l’ensemble du territoire, et 95 % des stations affichent désormais un taux de disponibilité supérieur à 90 %. Nous sommes donc loin de l’image d’un pays sous-équipé.

    Pourtant, la perception reste tenace : selon une enquête Ifop pour Roole, 34 % des Français jugent toujours le maillage « insuffisant » et un sur deux doute de la fiabilité des bornes publiques.

    Ces inquiétudes se retrouvent dans les propos recueillis au salon. Deux jeunes visiteurs, plutôt curieux, confient : « Je suis un peu sceptique à passer à l’électrique ; c’est bien sur les petits trajets, mais s’il faut penser aux bornes de recharge, j’ai l’impression que ça reste parfois problématique pour les automobilistes. »

    Pourtant, selon le dernier baromètre Deloitte 2025, 63 % des conducteurs de véhicules électriques rechargent principalement à domicile. Autrement dit, la dépendance au réseau public est bien moindre que ce qu’on imagine, ce qui rend certains freins davantage psychologiques que pratiques.

    Le prix : un frein commun

    S’il y a un point sur lequel tous les sondages convergent, c’est bien le coût d’achat. D’après l’étude Ifop / Roole, 47 % des Français citent le prix comme la principale barrière à l’achat d’un véhicule électrique. Et malgré les bonus écologiques, la fin de certaines primes d’État en 2025 a accentué le sentiment de difficulté économique.

    Matthieu (24 ans) en témoigne :
    « J’aimerais bien passer au 100 % électrique, mais c’est trop cher. Je pense que la solution la plus raisonnable, ce serait d’en prendre une en LOA (location avec option d’achat). »

    Il n’est pas un cas isolé. Une autre étude de Deloitte affirme que la majorité juge encore l’investissement initial “trop élevé”. En revanche, les conducteurs de VE déjà convertis relativisent : 88 % déclarent avoir réduit leurs dépenses globales grâce à un coût énergétique plus faible et un entretien quasi nul.

    L’hybride : le compromis rassurant

    Face à ces différents freins, l’hybride s’impose souvent comme une porte d’entrée vers l’électrique. Le Baromètre des mobilités 2025 (Arval / Ipsos) montre que 42 % des Français privilégient désormais l’hybride pour un achat neuf. Ce constat se retrouve sur le terrain :
    « L’hybride, je suis relativement satisfait. Tout électrique, je ne saurais dire, je n’ai pas testé », confie Mehdi (26 ans), un jeune entrepreneur venu démarcher des marques au salon.

    Mais la logique n’est pas uniforme. Jacques (65 ans) et Ludovic (39 ans) en sont les exemples :
    « Actuellement, j’ai une hybride, mais je suis ici, car je viens de commander une voiture 100 % électrique, la nouvelle BMW iX3. Ce qui m’intéresse, c’est la technologie, la nouveauté ; je suis un peu curieux. »

    « Je commence à basculer sur le 100 % électrique, parce que les marques ont évolué. J’ai apprécié l’hybride, mais aujourd’hui, fiscalement, c’est quand même plus intéressant de passer sur une voiture de société 100 % électrique. »

    Le plaisir de conduire entaché ?

    Évidemment, on ne peut pas parler de voitures sans parler du plaisir de conduite. Et sur ce sujet encore, les écarts entre perception et réalité sont notables. Si les études confirment que près d’un Français sur deux estime que « la voiture électrique enlève du plaisir de conduite », paradoxalement, 82 % des utilisateurs de VE affirment le contraire : ils trouvent leur véhicule plus agréable et plus performant.

    Les chiffres le prouvent : l’électromobilité progresse, mais le changement — comme l’adaptation des mentalités — prend du temps. Le réseau de bornes s’étoffe, les autonomies augmentent, les coûts d’usage baissent… et pourtant les craintes persistent souvent plus par habitude que par expérience.

  • Paroles de consommateurs

    Paroles de consommateurs

    ECO MOTORS NEWS a recueilli les témoignages de 5 propriétaires de voitures électriques afin de comprendre un peu mieux, et de façon plus concrète, ce qui pousse les conducteurs à passer à l’électrique et surtout… à s’y tenir ! Si leurs réponses étaient parfois différentes, ils étaient tous d’accord sur le fait qu’ils n’ont pas mis plus de quelques jours à s’adapter à la conduite en électrique. Nous avons également demandé à chacun d’entre eux la probabilité qu’ils retournent un jour au thermique. Alors, regrettent-ils leur choix ?

    Charles. Créateur de contenus (Weelyke) / Hyundai Ioniq 6 / À l’électrique depuis plus de trois ans

    Le déclic qui m’a fait passer à l’électrique a clairement été le faible coût d’utilisation. Depuis, j’apprécie surtout le confort, le silence de roulage ainsi que le couple maximum disponible immédiatement. La fin des passages en station-service avec les économies récurrentes qui en découlent, c’est top aussi ! En revanche, il m’a fallu un temps d’apprentissage pour me familiariser avec l’écosystème spécifique de la mobilité électrique, comprendre les différentes puissances de recharge et planifier mes arrêts en conséquence.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %.

    Jordan. Expert-comptable / Volkswagen ID.7 / À l’électrique depuis moins d’un an

    J’ai reçu une offre commerciale attractive sur un modèle électrique et j’ai décidé de franchir le pas. Pas de vibrations, du silence, des reprises franches, un véhicule prêt à partir chaque matin après une recharge à domicile… Honnêtement, je n’ai constaté aucun inconvénient d’usage par rapport à mon ancienne thermique. Et la transition s’est révélée plus simple que je ne l’imaginais !
    Probabilité de retour au thermique : 0 %. 

    Quentin. Livreur / MG5 / À l’électrique depuis plus de trois ans

    Le déclic, pour moi, a été la perspective de « rouler gratuitement grâce au soleil ». En effet, coupler panneaux photovoltaïques domestiques et voiture électrique signifie transformer l’énergie solaire en kilomètres sans passage en caisse. Au quotidien, c’est le couple disponible à n’importe quelle vitesse sans devoir rétrograder, donc sans à-coups, que j’apprécie le plus. La seule chose qui me manque par rapport au thermique ? L’odeur du gasoil ! (rires)
    Probabilité de retour au thermique : 0 %.

    Sandrine. Professeure des écoles / MG4 / À l’électrique depuis plus d’un an

    Je souhaitais remplacer ma citadine économique et face aux modèles disponibles dans cette catégorie, la version électrique offrait le coût d’usage le plus bas. Depuis, je constate, comme c’est le cas de nombreux témoignages concernant les voitures électriques, les économies réalisées au kilomètre, autant sur la facture d’énergie, que concernant l’entretien, lui aussi moins onéreux que sur ma petite thermique. Reste qu’avec environ 300 km d’autonomie réelle, il faut encore composer avec les recharges multiples lors des longs trajets… J’accepte de faire un compromis, car l’aspect financier compense, mais, selon moi, le thermique garde, pour l’instant, l’avantage sur les très longs trajets.
    Probabilité de retour au thermique : 0 %.

    Valentin. Taxi et créateur de contenus (TaxiEnVE) / XPENG G6 / À l’électrique depuis plus d’un an

    En tant que taxi, la perspective de diviser par deux, voire deux et demi, le coût d’usage de mon véhicule était très alléchante. Depuis mon passage à l’électrique, cette économie s’est confirmée au quotidien. À vrai dire, je ne trouve que des avantages à cette transition. Sur le plan financier, du confort de conduite et de la fiabilité, c’est sans regret !
    Probabilité de retour au thermique : 0 %.